COP 27 : Petro propose un Décalogue pour faire face à la crise climatique

Publié le 8 Novembre 2022

Photo : Présidence de la Colombie

Le président colombien a présenté le Décalogue invitant les pays du monde à agir, après avoir affirmé que "la COP n'apporte plus de réponses et que le temps est compté".

Servindi, 7 novembre, 2022 - Dans le cadre de son discours retentissant au sommet mondial sur le climat (COP 27), le président de la Colombie, Gustavo Petro, a proposé le 7 novembre un Décalogue pour faire face à la crise climatique.

"La COP n'apporte plus de réponses et le temps est compté", a déclaré le président lors de la présentation de la proposition, qui comprend 10 actions soulignant que c'est "le temps de l'humanité et non celui des marchés".

Décalogue contre la crise

Le premier point du Décalogue vise à faire comprendre à l'humanité que, si elle ne se mobilise pas, la politique mondiale risque de ne pas surmonter la crise climatique, ce qui conduirait à son extinction de la planète.

"Les temps d'extinction dans lesquels nous vivons doivent nous pousser à agir maintenant et à l'échelle mondiale, avec ou sans la permission des gouvernements", a déclaré le président, arrivé au pouvoir il y a deux mois.

Comme deuxième et troisième aspect, il a souligné que le marché et l'accumulation du capital ne sont pas le mécanisme pour surmonter la crise, et que seule une planification publique et globale nous permet de passer à une économie décarbonée.

"Le cap sera corrigé par la politique et la mobilisation humaine, pas par le marché du charbon et du pétrole", a fait remarquer le président en évoquant le quatrième point du Décalogue.

Dans un cinquième pilier, Petro a fait référence à la contribution mondiale qui devrait être apportée pour sauver la forêt amazonienne.

Il a annoncé que la Colombie versera 140 millions de dollars par an pendant 20 ans pour sauver la forêt amazonienne. "Nous attendons la contribution du monde", a-t-il déclaré.
 

1. L'humanité doit savoir que si la politique mondiale ne surmonte pas la crise climatique, elle s'éteindra. L'époque d'extinction dans laquelle nous vivons doit
nous pousser à agir maintenant et globalement en tant qu'êtres humains avec ou sans la permission des gouvernements.

L'heure est à la mobilisation de l'ensemble de l'humanité.

2. Le marché n'est pas le principal mécanisme pour surmonter la crise climatique.
C'est le marché et l'accumulation du capital qui l'ont produit et ne seront jamais son remède.

3) Seule une planification globale, multilatérale, publique et mondiale nous permettra de passer à une économie mondiale décarbonée. L'ONU doit être le
le stade de la planification.

4. C'est la politique mondiale, c'est-à-dire la mobilisation de l'humanité, qui corrigera le cap et non l'accord de technocrates influencés par les intérêts du charbon et du pétrole.

5. Les piliers du climat de la planète doivent être sauvés, avant tout. La forêt tropicale amazonienne en est une. La Colombie donnera 200 millions de dollars
par an pendant 20 ans pour sauver la forêt amazonienne. Nous espérons
la contribution du monde.

6. La crise climatique ne pourra être surmontée que si nous cessons de consommer des hydrocarbures. Il est temps de dévaloriser l'économie des hydrocarbures en fixant des dates précises pour leur exploitation et de valoriser les filières de l'économie décarbonée. La solution est un monde sans pétrole ni charbon.

7. Les traités de l'OMC et du FMI vont à l'encontre de la solution de la crise climatique et doivent donc être subordonnés aux accords de la COP et non l'inverse.

8. Le FMI doit lancer le programme d'échange dette-investissement pour le changement climatique. l'adaptation et l'atténuation dans tous les pays en développement du monde. Les politiques actuelles de blocus économique ne sont pas propices à la démocratie et vont à l'encontre du temps de l'humanité pour agir contre la crise.

9. Les banques privées et multilatérales du monde entier doivent cesser de financer l'économie des hydrocarbures.

10. Les négociations de paix doivent commencer immédiatement. La guerre emporte le temps, vital pour l'humanité afin d'éviter son extinction.

 

Changement de paradigme

Dans un sixième aspect, Gustavo Petro a souligné que la crise climatique ne peut être surmontée que si nous cessons de consommer des hydrocarbures.

Il a appelé la planète à dévaloriser l'économie des hydrocarbures et à valoriser les branches décarbonées de l'économie. "La solution est un monde sans pétrole ni charbon", a-t-il déclaré.

Septièmement, Petro a souligné que les traités établissant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et le Fonds monétaire international (FMI) devraient suivre les accords de la COP et non l'inverse.

Petro a ensuite soulevé comme huitième point que le FMI devrait lancer un programme d'échange de dettes contre des investissements pour l'adaptation au changement climatique et l'atténuation de ses effets dans les pays en développement.

Enfin, dans ses deux derniers points, il a souligné que les banques privées et multilatérales devraient cesser de financer les économies d'hydrocarbures et que la guerre devrait être évitée afin de ne pas raccourcir la durée de vie de l'humanité.

Un discours stimulant

Le discours du président colombien à la COP 27, qui se tient en Égypte, n'a duré que sept minutes, mais a résonné tout au long de la journée comme l'un des discours les plus "stimulants" jamais prononcés par un président dans cette instance internationale.

C'est ainsi qu'il a été décrit par la BBC, qui a même souligné que ce discours, truffé d'accusations contre le modèle de développement capitaliste, allait "à l'encontre de la tradition diplomatique de la Colombie".

Le journal espagnol El País, quant à lui, a souligné la véhémence de Petro, le qualifiant de "rebelle", car, pour commencer, il ne figurait pas sur la photo officielle de l'événement avec le reste des dirigeants internationaux.

En effet, pendant que les autres se faisaient photographier officiellement, Petro était "enfermé dans une petite pièce" et révisait le discours qu'il devait prononcer au monde entier quelques minutes plus tard.

"Le président Gustavo Petro est plus que jamais présent à ce sommet mondial sur le climat", note El País, qui précise que l'orateur est "un président convaincu que le monde est en danger d'extinction".

traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 07/11/2022

Rédigé par caroleone

Publié dans #COP 27, #Petro, #Propositions

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