Pérou : Réfutations des accusations contre le leader Cocama pour l'attaque du pipeline 

Publié le 8 Octobre 2022

Servindi, 6 octobre 2022 - Bien qu'il soit difficile de l'admettre, les tentatives d'échapper à ses propres responsabilités dans l'entretien de l'oléoduc Norperuvian (OPN) et d'incriminer les dirigeants indigènes ne connaissent pas de limites. 

C'est le cas de l'accusation portée contre Galo Vásquez Silva, président de la Fédération des peuples unis des Cocamas du Marañón (Fedepcum), pour avoir prétendument tenté d'attaquer l'ASBL afin de bénéficier des travaux d'assainissement.

L'accusation émane de l'Association des armateurs et activités connexes de Loreto, dans une lettre envoyée au président du Conseil des ministres, Aníbal Torres, le 29 septembre.

Galo Vásquez Silva et l'avocat Juan Carlos Ruiz Molleda de l'Instituto de Defensa Legal (IDL) ont publié un article sur le site de l'IDL dans lequel ils réfutent ces accusations.

Mais afin de clarifier la vérité, ils demandent à l'Agence d'évaluation et de contrôle de l'environnement (OEFA) d'enquêter sur la cause de la marée noire qui s'est produite dans le ruisseau Cuninico le 16 septembre.

Ils demandent également que les auteurs matériels et intellectuels des attaques contre l'oléoduc soient punis le plus sévèrement possible, avec toutes les garanties d'une procédure régulière.

Ils indiquent que les auteurs intellectuels sont "ces mauvaises compagnies qui incitent la population à attaquer le gazoduc afin de bénéficier de contrats d'assainissement".

Une autre demande est que "les fonctionnaires pénalement et administrativement responsables du manque d'entretien de l'oléoduc de Norperuano", un facteur clé dans la survenue des déversements, soient sanctionnés.

L'OEFA doit enquêter et faire un rapport officiel sur les impacts négatifs de la marée noire sur les communautés indigènes affectées, car ils n'ont pas été analysés et évalués de manière adéquate.

Le ministère public et la police nationale péruvienne doivent également identifier et poursuivre tous les responsables des marées noires de ces dernières années.

Les auteurs de l'article demandent à la presse et à l'opinion publique de ne pas oublier que l'OEFA a établi la responsabilité de Petroperu dans le déversement de 2500 barils de pétrole en juin 2014 dans la Quebrada de Cuninico, en raison du manque d'entretien de l'oléoduc Norperuano.

Elle cite également d'autres cas dans lesquels l'OEFA a déterminé la responsabilité de Petroperu pour le même motif : le défaut d'entretien du pipeline de Norperuano.

Les cas cités sont le déversement de Chiriaco dans la province de Condorcanqui, région d'Amazonas, en janvier 2016, et le déversement de Morona dans la province de Datem del Marañon, région de Loreto, en février 2016.

Enfin, ils exigent que Petroperu se conforme à l'entretien complet et intégral de l'oléoduc de Norperuano, comme l'exige le D.S. 081-2007-MINEM, et dont le non-respect a été averti et vérifié par l'OEFA lors des déversements de Cuninico, Morona et Chiriaco.

Le gouvernement devrait mettre en place une table de dialogue avec tous les secteurs concernés, afin de trouver une solution globale au problème des marées noires constantes.

La moitié des déversements sont dus à un manque d'entretien des pipelines

L'article documenté de Galo Vásquez et Ruiz Molleda montre que la moitié des déversements sont dus à un manque d'entretien du pipeline et que cette responsabilité est imputable à Petroperu.

L'autre moitié des déversements est due à des attaques dont les auteurs doivent être recherchés et sanctionnés, y compris ceux liés aux entreprises d'assainissement.

L'une des conclusions est que l'organisme de surveillance des investissements dans l'énergie et les mines (Osinergmim) "a couvert Petroperu pour les déversements continus de pétrole en Amazonie".

Au lieu de superviser Petroperu pour s'assurer qu'elle effectue la maintenance, "elle se consacre à minimiser la responsabilité de Petroperu, tandis que les communautés touchées "doivent boire de l'eau contaminée, manger du poisson contaminé et se baigner dans de l'eau contaminée".

Il est important de noter qu'une commission d'enquête du Congrès a publié un rapport en décembre 2017 dans lequel elle a constaté des cas de non-conformité, des responsabilités et des indices de corruption.

Par exemple, Petroperú n'a pas exigé légalement des fournisseurs qualifiés lorsqu'elle a passé des contrats avec des entreprises pour travailler à l'assainissement des zones touchées et a passé des contrats avec des entreprises sans expérience, capacité financière et ancienneté suffisantes.

Elle a également trouvé des preuves de corruption en favorisant des entreprises liées à des responsables de Petroperu qui ont obtenu des contrats d'une valeur de plusieurs millions de dollars.

Le comportement négligent de Petroperu a causé de graves pertes non seulement à Petroperu mais aussi à l'État péruvien lui-même. Comme l'indique le rapport dans ses conclusions :

" Le préjudice économique atteint également Petroperu et l'État péruvien, puisque suite à l'arrêt des activités du Pipeline ordonné par OSINERGMIN à partir de 2016, Petroperu aurait cessé de recevoir la somme de 274,5 millions de S/ pour les revenus opérationnels à partir de juillet de cette année (chiffre estimé sur la base du tarif de 10 US$ par baril, un prix extrêmement supérieur à ce qui était facturé par les pipelines de Colombie et d'Équateur) " (Page 124)."

Accédez au rapport complet en cliquant sur le lien suivant :

https://www.idl.org.pe/la-responsabilidad-de-petroperu-en-los-derrames-de-petroleo-del-oleoducto-norperuano/

traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 06/10/2022

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