Mexique : Les peuples demandent l'interdiction des pesticides et des OGM sur leurs territoires
Publié le 2 Octobre 2022
Redacción Desinformémonos
30 septembre 2022
Ville de Mexico | Desinformémonos. Les peuples de l'Oaxaca ont demandé à l'État mexicain d'interdire l'utilisation de pesticides, et pas seulement du glyphosate, et la culture de plantes génétiquement modifiées sur leurs territoires et dans tout le pays, dans le cadre de la Journée nationale de défense du maïs indigène, le 29 septembre.
Réunis dans l'Espace public pour la défense du maïs indigène à Oaxaca, les peuples ont rappelé que les agrotoxines ont causé la mort de communautés humaines, animales, végétales et fongiques et que, en particulier dans les communautés d'Oaxaca, les agriculteurs "se sont laissés berner par la productivité et des résultats rapides mais dangereux".
D'autre part, ils ont souligné que la culture du maïs et d'autres semences transgéniques détériore la terre par une gestion agro-industrielle, "tout en l'empoisonnant avec le glyphosate, l'herbicide associé à ces cultures par la transnationale semencière Monsanto, devenue Bayer".
L'espace public a souligné que l'État, au lieu de promouvoir l'utilisation d'agrotoxines et d'organismes génétiquement modifiés dans les champs, devrait soutenir les initiatives autonomes des paysans et des organisations pour faire produire la terre selon les connaissances ancestrales et les innovations issues des échanges communautaires.
"Le maïs apparaît dans beaucoup d'histoires de nos peuples comme un élément qui tisse la vie, mais malheureusement, jour après jour, ces racines qui nous lient à la terre ont été perdues à cause d'un système qui a dévalorisé ce que représente la vie", ont-t-il déclaré à l'occasion de la Journée nationale de défense du maïs indigène.
Ils ont toutefois souligné que de nombreux habitants de l'Oaxaca continuent de pratiquer "des rituels innombrables et variés associés au maïs, qui expriment et célèbrent leur propre culture et remplissent des fonctions spécifiques dans la vie quotidienne, dans le travail agricole et dans leur relation avec la nature".
Le communiqué complet suit :
La vie quotidienne de nos peuples en Oaxaca est liée à notre façon d'être, de penser et d'agir. Notre territoire, nos biens et les idées qui appartiennent à nos peuples font partie de notre vie lorsque nous les partageons avec d'autres, tout comme le maïs a été partagé pendant des milliers d'années dans le Oaxaca et dans de nombreux autres territoires du monde.
Notre culture se construit jour après jour dans notre parcours, en tenant compte des différents aspects qui composent notre vie, liés à ce que nous semons, ce que nous mangeons, nos langues, nos modes de relation, nos modes d'organisation et notre spiritualité qui est ressentie, pensée et vécue dans chaque village. Le maïs est présent dans toutes ces régions, de différentes manières, depuis de nombreuses années, comme le racontent encore aujourd'hui nos grands-mères et nos grands-pères.
Le maïs apparaît dans de nombreuses histoires de nos peuples comme un élément qui tisse la vie. Malheureusement, ces racines qui nous lient à la terre se perdent jour après jour à cause d'un système qui a dévalorisé la valeur de la vie liée à la terre et à la production alimentaire au niveau communautaire, piloté par les grandes entreprises agroalimentaires liées à des pouvoirs politiques liés à un système capitaliste qui cherche à renforcer l'agriculture industrielle avec ses propositions technologiques telles que la modification génétique des semences, qui rompent le cycle naturel de la vie et cherchent à le contrôler à travers ces aliments.
Ces derniers temps ont été difficiles en raison de la détérioration de notre santé étroitement liée au changement de nos habitudes alimentaires, à la destruction de la nature et à la dépendance alimentaire, mais ils nous ont aussi offert des moments de dialogue sur ce que signifie cultiver ses propres aliments pour être en bonne santé et décider des valeurs que nous voulons renforcer pour construire collectivement une vie bonne, dans laquelle nous nous protégeons des différentes pandémies, sachant que la santé n'est pas seulement l'absence de maladie, mais quelque chose de beaucoup plus profond qui nous lie en tant que peuples avec la terre, l'eau, les plantes et nos ancêtres. Une partie de notre espoir est que 70% de la nourriture produite dans le monde aujourd'hui est due au travail des petits producteurs dans des milliers de communautés à travers le monde.
De nombreux villages de l'Oaxaca continuent de pratiquer des rituels innombrables et variés associés au maïs, qui expriment et célèbrent leur propre culture et remplissent des fonctions spécifiques dans la vie quotidienne, dans le travail agricole et dans leur relation avec la nature. Nous ne pouvons pas oublier que pendant des milliers d'années, l'alimentation des peuples était basée sur le maïs, les haricots, les courges, les pommes de terre, les tomates, l'amarante, le chia, le cacao, le maguey et l'élevage, liés à différentes manières d'être connectés à la terre et générant une grande variété de plats et de boissons tels que ceux que nous voyons aujourd'hui dans l'exposition gastronomique présentée.
En tant que peuples, nous avons le droit de vivre dignement et d'avoir la paix dans nos villages afin que les nouvelles générations aient la possibilité de profiter de cette chose merveilleuse dont nous faisons partie, comme le maïs. Nous avons nos propres façons de nous nourrir, de nous organiser, d'entrer en relation les uns avec les autres, de vivre, de coexister, d'apprendre, de guérir et de communiquer, qui vont au-delà des politiques publiques fondées sur le capital et qui sont étrangères à notre vie quotidienne.
Nous nous déclarons en faveur de la défense du maïs indigène de l'Oaxaca, pour définir nos propres manières de nous lier à ce que nous mangeons, en mettant au centre de la vie nos connaissances communautaires qui sont liées de manière ancestrale au territoire et qui nous permettent de nous transformer selon nos propres modes et à notre époque.
Nous exigeons de l'État :
- L'interdiction des agro-toxines en général et pas seulement du glyphosate, car ces poisons ont causé la mort de communautés humaines, animales, végétales et fongiques sur toute la planète et en particulier dans les communautés oaxacanes qui ont été trompées par la productivité et les résultats rapides mais dangereux.
- L'interdiction de toutes les cultures OGM dans le pays, pas seulement le maïs, car la gestion agro-industrielle de la terre détériore la terre, tout en l'empoisonnant avec le glyphosate, l'herbicide associé à ces cultures par la transnationale semencière Monsanto, devenue Bayer.
- Le soutien aux initiatives autonomes des paysans et des organisations pour faire produire la terre comme nos ancêtres nous l'ont appris, ainsi qu'aux innovations qui sont générées dans les communautés elles-mêmes en raison des défis auxquels elles sont confrontées et qui ne laissent pas de côté les éléments constitutifs de la communalité.
Espace public pour la défense du maïs indigène à Oaxaca
Traduction caro d'un communiqué paru sur Desinformémonos le 30/09/2022
/https%3A%2F%2Fdesinformemonos.org%2Fwp-content%2Fuploads%2F2022%2F09%2F1-2.jpg)
Pueblos exigen prohibición de agrotóxicos y transgénicos en sus territorios
Ciudad de México | Desinformémonos. Pueblos de Oaxaca exigieron al Estado mexicano la prohibición del uso de agrotóxicos, no sólo del glifosato, y del cultivo de transgénicos en sus territori...