La meilleure conservation est de reconnaître les terres indigènes et afro-descendantes

Publié le 3 Octobre 2022

Servindi, 1er octobre, 2022 - La reconnaissance des droits fonciers des autochtones et des afrodescendants en Colombie et au Pérou est la stratégie la plus efficace pour protéger la biodiversité en Amazonie.

C'est ce que révèle une étude présentée par la coalition Rights and Resources Initiative (RRI), qui identifie les possibilités d'intégrer une approche de la conservation fondée sur les droits.
 

Accédez au rapport en anglais ou en espagnol à partir de ces hyperliens. Le document contient 72 pages en format PDF.

 

La nouvelle étude intitulée "The state and future of rights-based conservation in the Colombian and Peruvian Amazon" a été présentée à l'Université Javeriana de Bogota.

L'analyse souligne le besoin urgent de travailler sur une approche de la conservation basée sur les droits dans l'Amazonie colombienne et péruvienne, en tenant compte des multiples droits collectifs des peuples indigènes et afro-descendants. 

L'étude propose également une feuille de route pour transformer, renforcer et étendre les cadres juridiques existants en matière de conservation.

Une approche de la conservation basée sur les droits doit aborder la reconnaissance des droits territoriaux des peuples ethniques, ainsi que ceux liés à l'utilisation et à la gestion des ressources naturelles, à la participation, à la gouvernance et à l'autodétermination.

Surmonter l'approche conservationniste

Si la Colombie a progressé dans l'affirmation des droits constitutionnels reconnus aux peuples indigènes et afrodescendants, les experts soulignent l'importance de dépasser l'approche conservationniste.

L'approche conservationniste part du principe que pour protéger la biodiversité, il est nécessaire de garantir l'absence d'êtres humains dans les territoires.

Pour parvenir à des stratégies de conservation efficaces, les décisions relatives aux zones de conservation nécessitent des efforts politiques qui reconnaissent, respectent et défendent les traditions, les systèmes de subsistance et les droits territoriaux des peuples qui les habitent.

Le rapport

Les conclusions du rapport sont basées sur une analyse juridique et cartographique, ainsi que sur des dialogues et des entretiens avec des experts. 

À cette fin, les cadres juridiques relatifs à la conservation et à la propriété collective des terres et territoires des peuples autochtones et afrodescendants ont été examinés, notamment la constitution, les lois, les décrets et les décisions de justice. 

L'analyse cartographique comparative rend compte de la progression de la mise en œuvre des régimes de conservation et de tenure collective et de la reconnaissance des droits territoriaux des populations autochtones et d'ascendance africaine.

De même, des entretiens et des groupes de discussion ont été menés avec 26 représentants du gouvernement, de la société civile et des communautés indigènes et afro-descendantes concernées en Colombie et au Pérou.

Grâce à eux, leurs perspectives et leurs priorités pour la mise en œuvre d'une approche de la conservation basée sur les droits ont été obtenues. L'étude a été menée en collaboration avec les gouvernements colombien et péruvien, la société civile et les populations autochtones et d'origine africaine.

Recommandations

Dans l'étude, RRI appelle les différents acteurs du gouvernement, de la société civile, du monde universitaire et des organisations communautaires à poursuivre un processus d'articulation et de travail collectif basé sur les opportunités identifiées.

Il recommande de concevoir le concept de territoire comme une partie intégrante du concept de territoire des groupes ethniques afin de résoudre les différences qui existent entre la vision de l'État et celle des peuples ethniques. 

Il est courant pour le public de comprendre les écosystèmes amazoniens comme des entités distinctes. Cependant, du point de vue des peuples autochtones et afro-descendants, l'écosystème amazonien est conçu comme un tout indivisible.

À propos de RRI

L'initiative "Droits et ressources" (RRI) est une coalition mondiale de plus de 200 organisations qui se consacrent à la promotion des droits à la terre, aux forêts et aux ressources des peuples autochtones, des communautés locales et des femmes rurales.

Les membres tirent parti des forces, de l'expertise et de la portée géographique de chacun pour trouver des solutions de manière plus efficace et efficiente. RRI exploite le pouvoir de sa coalition mondiale pour amplifier la voix des populations locales et engager de manière proactive les gouvernements, les institutions multilatérales et les acteurs du secteur privé à adopter des réformes institutionnelles et de marché qui soutiennent la réalisation des droits.

En faisant progresser la compréhension stratégique des menaces et des opportunités mondiales résultant de l'insécurité des droits sur les terres et les ressources, RRI développe et promeut des approches basées sur les droits pour les affaires et le développement et catalyse des solutions efficaces pour accroître la réforme de la tenure rurale et améliorer la gouvernance durable des ressources.

RRI est coordonné par le Groupe Droits et Ressources, une organisation à but non lucratif basée à Washington, DC. Pour plus d'informations, consultez le site www.rightsandresources.org/es.

traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 01/10/2022

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