Etats-Unis : La nation Saponi

Publié le 11 Octobre 2022

 

 

Peuple autochtone des Etats-Unis basé dans le Piémont de Caroline du nord et de Virginie, parlant une langue siouane.

Trois tribus sont reconnues en Caroline du nord.

Langue : branche virginienne des langues siouanes, apparentée aux langues tutelo-biloxi-ofo. Leur langue a disparu.

Deux sources de connaissance existent sur cette langue : une liste de mots de 46 termes et expressions qui ont été enregistrés par John Fontaine à Fort Christanna en 1716. L’autre source est l’histoire de William Byrd It’s history of the dividing line between Virginia and North Carolina (1728).

Sur le nom : Son origine prête à débat. Selon l’ethnographe James Mooney il pourrait venir du terme sioux sapa = noir.

L’explorateur allemand John Lederer suggère que le nom venait de Sepy, une femme immortelle de leur religion. La preuve vient d’une courte liste de noms donnée par le missionnaire Samuel Kirkland.

Le linguiste de l’université du Kansas, Robert L.Rankin suggère que le nom pourrait dériver de sa :p moni = eau peu profonde.

Territoire

Les colonies aux XVIIe et XVIIIe siècles se situaient le long de la rivière Roanoke, un affluent de la rivière Staunton et de la rivière Yodkin (Virginie/Caroline du nord). Les terres du Piémont étaient dominées par des forêts de chênes, de caryers et de pins.

Les tribus reconnues par l’état de Caroline du nord

  • Indiens du Comté de Person, reconnus  comme tribu amérindienne en 1911, Roxboro. En 2003, ils changent leur nom en Sappony.
  • Tribu indienne Haliwa-Saponi, comtés de Halifax et Warren, reconnue en 1965. Ils s’organisent dans les années 40 sous le nom de Haliwarnash en référence aux Saponi historiques. Leur siège sociale est à Hollister.
  • Bande Occaneechi de la nation Saponi, reconnue en 2002. Ils étaient organisés en 1984 sous le nom d’Association Indienne Eno-Occaneechi, en 1985 ils ajoutent Saponi à leur nom. Ils revendiquent l’ascendance de plusieurs peuples de langues siouanes. Siège social Mebane.

 

Organisations non reconnues

  • Bande Mahenips de la nation Saponi du Missouri, collines Ozark, siège West Plains, Missouri.

Ohio

En Ohio vit la 2e plus grande population de personnes revendiquant l’ascendance Saponi selon le directeur de Haliwa-Saponi historic legacy project, un grand groupe d’indiens des Meadows a émigré en Ohio après 1835. Demande de reconnaissance fédérale au bureau des affaires indiennes en 1998.

  • Indiens de Carmel Ohio du comté de Magaffin, Kentucky. Ils revendiquent une ascendance tribale historique Saponi, mais s’identifient aussi comme Melangeon, un groupe des Appalaches qui descend de colons africains et européens.

 

Von Nikater - Eigenes Werk, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=52986029

rivière Roanoke en Virginie By Patriarca12 - Own work, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=10728720

 

HISTOIRE

 

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  • Au XVIIe siècle, l’explorateur anglais Edward Bland a écrit en 1650 sur les Occononacheans et Nessoneicks « qu’ils vivaient sur la rivière Roanoke. Les Nessoneicks étaient des Saponi ».
  • 1670 : visite de John Lederer de « Sapon, un village de Nahyssans » qui étaient des Saponi. La nation est gouvernée par un monarque absolu, le peuple est d’une stature élevée, belliqueuse et riche »
  • 1671 : Thomas Battas et Robert Fallam mènent une expédition qui traverse plusieurs villages Saponi. Après leur visite, les Saponi et les Tutelo déménagent en aval et s’installent avec les Occaneechi.
  • Nathaniel Bacon a mené une attaque contre les tribus en 1676.
  • En 1677 le gouverneur colonial de Virginie nomme les Saponi comme des indiens tributaires sous sa protection.
  • XVIIIe siècle : l’explorateur anglais John Lawson écrit sur les Saponi en 1701 et note qu’ils se sont battus contre les Seneca et ont piégé le castor pour le commerce des fourrures. Peu de temps après ; les Saponi migrent en Caroline du nord. Une bande de Saponi retourne en Virginie en 1708 rejoints par les Occaneechi et les Stukarox.
  • 1701 : les Saponi et les tribus alliées ont commencé à se déplacer vers l’emplacement actuel de Salisbury en Caroline du nord pour s’éloigner de la frontière coloniale.
  • 1711 : ils sont à l’est de la rivière Roanoke et à l’ouest de l’actuel Windsor en Caroline du nord.
  • 1712 : ils demandent à la Virginie d’interdire la vente d’alcool dans leur colonie. Ils sont presque décimés et se déplacent vers 3 îles au confluent de la rivière Dan et Staunton à Clarksville avec leurs alliés les Occaneechi, Tutelo et Nathyssans.
  • 1714 : les Saponi, Occaneechi, Tutelo et d’autres petites tribus ont conclu un traité avec le gouverneur de Virginie, Alex Spotswood pour retourner dans leur ancienne colonie et s’installer dans une réserve de 6000 m2 aménagée sur la rivière Meherrin, nommée Fort Christanna. Cette réserve devait être un refuge pour les indiens du Piémont désireux de servir les colonies de Virginie en  tant qu’éclaireurs de la frontière.

https://saponitown.com/fort-christanna/

  • 1729 : Les Saponi et leurs alliés abandonnent le fort Christanna et se dirigent vers la rivière Catawba où la nation Catawba leur offre refuge.
  • 1731 : Le mécontentement croissant face à leur situation provoque la fragmentation des Saponi. Quelques-uns restent avec les Catawba mais la plupart s’en vont, se déplaçant vers le nord pour rejoindre les Tuscaroras qui sont restés en Caroline du nord après la guerre Tuscarora (1711/1713). D’autres émigrent à New York avec les Cayugas, une des 6 nations iroquoises qui les a officiellement adoptés en 1753. D’autres encore dérivent vers les colonies anglaises où ils sont absorbés par la population générale.
  • 1740 : la majorité des Saponi et des Tutelo ont déménagé à Shamokin en Pennsylvanie. Peu de temps après la guerre d’indépendance, Samuel Kirkland note qu’une communauté d’entre eux vit près de Fort Niagara et aurait plus tard rejoint les Mohawks. D’autres continuent au Canada aux côtés des Cayugas. Pendant la guerre, ils sont chargés par les Iroquois de trouver des terres près de Buffalo, New York pour replanter le champ détruit par les troupes de Washington.
  • Jusqu’en 1778, des bandes plus petites sont notées en Pennsylvanie, car, comme la plupart des Iroquois s’étaient rangés du côté des Britanniques dans la guerre d’indépendance américaine, après la victoire des EU, les Saponi et les Tutelo qui avaient rejoint les Iroquois sont contraints avec eux de s’exiler au Canada. Après ce départ, l’histoire enregistrée est restée silencieuse sur la tribu.

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Après la révolution américaine

Les Saponi se sont mariés avec des non autochtones. Dans certaines colonies, espagnoles et les Portugaises, mulâtre signifiait métis d’africain et d’amérindien mais en anglais, ce nom a été utilisé pour désigner des personnes d’ascendance mixte européenne et africaine. En raison de la société esclavagiste, des blancs des régions des états esclavagistes avaient tendance à classer toutes les personnes d’ascendance africaine visible comme africaines même les métis qui s’identifiaient et vivaient culturellement comme des amérindiens.

Dans d’autres parties du sud, la race était considérée comme un concept fluide, les métis étaient classés comme « blancs », « indiens », « nègres », « mulâtres » parfois même « mexicains » selon la situation qui leur convenait.

Parce que la Caroline du sud taxait les esclaves amérindiens à un taux moindre que les esclaves africains en 1719, cette colonie a légiféré que « tous les esclaves qui ne sont pas entièrement indiens seront considérés comme des nègres ».

La Virginie avait tendance à classer les personnes d’ascendance mixte amérindienne et africaine comme « nègre », une décision qui favorisait les propriétaires d’esclaves après la fin de l’esclavage des indiens.

Les gouvernements coloniaux et les premiers gouvernements des Etats-Unis n’ont bien souvent pas reconnu les personnes s’identifiant culturellement.

Au 19e siècle, le problème s’aggrave et abouti à des archives tendant à classer toutes les personnes libres de couleur comme des afro-américains alors que certaines d’identifient culturellement et par descendance comme membre de tribus amérindiennes spécifiques.

Anecdote « légendaire »

https://www.legendsofamerica.com/saponi-tribe/

Les Saponi étaient connus pour l’occurrence inhabituelle de la couleur des yeux bleus et gris chez bon nombre de leurs membres. La légende locale raconte qu’ils pourraient être des descendants de la colonie perdue de Roanoke. Les Saponi, eux, ne commentent pas cette légende.

Sources : wikipedia en anglais, mcpedia.org

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Peuples originaires, #Virginie, #Caroline du nord, #Saponi

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