Argentine : "Ceux qui sont en danger imminent sont les familles qui vivent à Lafken Winkul Mapu"
Publié le 6 Octobre 2022
04/10/2022
ANRed
Photo : Colectivo Luan
Aujourd'hui à 7 heures du matin, plus de 200 membres du " commandement unifié de sécurité dans la zone de Villa Mascardi " créé par le ministre de la Sécurité de la Nation, Aníbal Fernández, ont commencé une opération d'expulsion dans un territoire récupéré par la communauté mapuche Lafken Winkul Mapu, à 35 kilomètres de Bariloche, sur ordre de la juge fédérale subrogée, Silvina Domínguez, qui accompagne la procureure Cándida Etchepare. ANRed s'est entretenu avec Diana Lenton, docteur en sciences anthropologiques de l'Université de Buenos Aires (UBA) et elle a déclaré : "ces personnes demandent le retour du génocide, le retour de ces personnages génocidaires qui ont fait tant de dégâts, et on pense que dans notre pays, après ce qui s'est passé avec la dictature militaire, nous avions déjà appris certaines choses. Nous devons être très prudents avec ces discours car ils nous mettent tous en danger. Aujourd'hui, en outre, ceux qui sont en danger imminent sont les familles vivant à Lafken Winkul Mapu. Il y a des femmes enceintes, des enfants perdus qui ont été laissés dans la forêt, exposés aux balles de la police fédérale, de la gendarmerie et d'autres forces qui entrent dans la forêt avec des balles de plomb et tirent sur les familles". Par ANRed
ANRed s'est entretenu avec Diana Lenton, docteur en sciences anthropologiques de l'Université de Buenos Aires (UBA), qui a expliqué : "nous avons dénoncé le racisme et le manque de dialogue exercé par la province face à cette situation conflictuelle et d'une certaine manière, soit par omission, soit par action, l'attitude permissive de la province envers les groupes d'ultra-droite, qui ont malheureusement beaucoup de pénétration dans un certain public que nous ne pouvons pas appeler des citoyens d'ultra-droite mais qui, de bonne foi, tombent dans les tromperies répandues par une grande partie de la presse hégémonique. Il y a quelques jours s'est tenu dans la ville de Bariloche un forum appelé Consenso Bariloche, auquel participe explicitement l'ancienne ministre de la sécurité Patricia Bullrich, dont les intérêts immobiliers dans la région sont déclarés et connus. Ces groupes n'ont jamais protesté contre la pénétration de capitaux, d'entreprises et de biens immobiliers étrangers dans la région. Il faut dire que dans les environs de Villa Mascardi, la plupart des parcelles privées qui ont été achetées pour un prix très faible à l'hectare appartiennent à des groupes étrangers, principalement du Qatar, d'Arabie Saoudite, de la couronne néerlandaise, Le célèbre éleveur Lewis, à qui ils n'ont pas l'intention de réclamer quoi que ce soit ou de l'expulser en tant qu'étranger, mais lorsque les tribunaux ont statué en faveur des citoyens pour libérer le passage afin que les Argentins puissent atteindre le Lago Escondido, que ce monsieur a illégalement clôturé, la province a fait appel de la décision pour protéger cet éleveur. Mais quand il s'agit de la communauté Lafken Winkul Mapu, qui occupe une toute petite parcelle de terre et qui l'occupe sur la base de sa propriété ancestrale, et en tant que peuple, ils revendiquent ce droit, ils commencent à répandre l'idée que les Mapuche doivent être expulsés parce que ce sont des étrangers, des criminels, des terroristes, parce qu'il y a un intérêt pour les terres de cette communauté, parce qu'il y a un projet de construction de deux hôtels internationaux dédiés au tourisme très haut de gamme, à certains touristes étrangers, ce n'est pas un projet de tourisme accessible".
Elle poursuit "ce forum Consenso Bariloche avait déjà été dénoncé pour la présence de groupes racistes suprématistes, avec des organisations nazies qui opèrent dans des endroits comme Bahía Blanca, Mar del Plata et ont des branches dans la province de Buenos Aires. Ils ont diffusé des tracts et des pamphlets appelant à la violence et aux attaques contre les communautés mapuche. Lors de la marche qui a eu lieu dimanche, des slogans ont également été affichés avec le drapeau argentin, qui pour le grand public symbolise une idée d'union, une idée de bien commun pour tous les Argentins, alors que c'est tout le contraire car il s'agit d'une politique d'exclusion, mais avec le drapeau il y a des slogans qui appellent au génocide, par exemple : Roca doit revenir".
Elle a ajouté : "Je voudrais faire une observation. En mai de cette année, un tribunal fédéral a rendu un jugement à Resistencia, c'est-à-dire qu'il s'agit d'une jurisprudence nationale qui a reconnu le génocide commis contre les peuples indigènes en général dans tout le pays dans le cadre d'une affaire concernant un massacre particulier qui a eu lieu au cours du XXe siècle dans le Chaco. Mais ce massacre faisait partie du génocide structurel commis par l'État argentin contre les peuples indigènes. Ceci est reconnu par le pouvoir judiciaire et s'appuie sur des preuves de la façon dont les massacres, la torture, la réduction en servitude, l'enlèvement d'enfants, le trafic d'êtres humains, etc. ont eu lieu. Avec tous ces éléments, il déclare la revendication du génocide valide. Quelques mois après, ces gens réclament le retour du génocide, le retour de ces personnages génocidaires qui ont fait tant de dégâts, et on se dit que dans notre pays, après ce qui s'est passé pendant la dictature militaire, nous avions appris quelques choses. Nous devons être très prudents avec ces discours car ils nous mettent tous en danger. Aujourd'hui, en outre, ceux qui sont en danger imminent sont les familles vivant à Lafken Winkul Mapu. Il y a des femmes enceintes, des enfants perdus qui ont été laissés dans la forêt, exposés aux balles de la police fédérale, de la gendarmerie et d'autres forces qui entrent dans la forêt avec des balles de plomb et tirent sur les familles.
traduction caro d'un article paru sur ANRed le 04/10/2022
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"Quienes están en un peligro inminente son las familias que habitan en Lafken Winkul Mapu" | ANRed
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