Pérou : Le peuple Chapra

Publié le 25 Septembre 2022

https://www.ecured.cu/index.php?curid=856653

 

Peuple autochtone connu aussi sous le nom de Shapra, apparenté au peuple Kandozi par une histoire commune et vivant dans la même zone géographique, dans les bassins des rios Sicuanga et Pushaga, des affluents du rio Morona, province de Datem del Marañon, dans la région de Loreto.

Langue : kandozi-chapra (ISO : cbu) famille des langues kandozi, 2 variétés kandozi et chapra.

Les Chapra ont longtemps été considérés comme un peuple culturellement absorbé par les Kandozi. Leurs similitudes ont probablement empêché les chercheurs de remarquer les différences qui les séparent.

Population : 218 personnes (2017)

Autodésignation : chapra

Autres dénominations : shapra, murato, chapara

 

 

 

Histoire

 

https://equidad.pe/debate-del-estatuto-del-pueblo-chapra/

 

Les infos bibliographiques sur le peuple Chapra se réfèrent aux groupes de populations indigènes appelés Murato, Maynas et Kandozi-Chapra et à une aire géographique qu’ils auraient traditionnellement occupée.

Les espagnols auraient rencontré les ancêtres des peuples Chapra et Kandozi au XVIIe siècle quand ils fondent la ville de Borja près du Pongo de Manseriche (Surrallès, 2007)

L’explorateur et soldat espagnol Diego Vaca de la Vega signale la zone géographique en question comme une zone occupée par les indigènes « Maynas », un terme qui généralisera une série de sous-groupes parmi lesquels se trouvaient les ancêtres des Chapra et des Kandozi.

Vaca de la Vega fonde la ville de San Francisco de Borja en 1619 et établit 24 parcelles dans cette zone dans laquelle des révoltes indigènes auront lieu. Les représailles militaires sont immédiates, situation qui met en place l’arrivée des missions jésuites pour évangéliser les indigènes (CORPI, 2002).

Selon Surrallès (2007), l’ère du caoutchouc n’affecte pas le peuple Kandozi partageant l’aire géographique d’occupation des Chapra. Ils rejettent les patrons du caoutchouc et pratiquent eux-mêmes les activités d’extraction échangeant le produit contre des outils métalliques.

Les contacts mènent à une épidémie d’hépatite qui en 1940 tue des centaines de personnes (Chirif et Mora, 1977). La première épidémie appelée hépatite rouge et la seconde nommé hépatite noire. La première a été causée indirectement par le SIL (Institut d’Eté de Linguistique) et la Mission Suisse. La deuxième par l’activité des hydrocarbures (MINSA, AIDESEP et UNICEF, 2006).

A cette époque, les linguistes du SIL commençaient à arriver dans cette région. Leur contribution était d’enseigner au peuple Chapra à écrire la langue mais ils menaient une autre activité en parallèle, la traduction du nouveau testament en langue kandozi-chapra.

Mode de vie

 

 

La polygynie est un modèle culturel pratiqué aujourd’hui dans certaines communautés Chapra. Selon les personnes interrogées par l’enquête du Ministère de la culture, cette situation n’est autorisée que lorsque l’homme a la capacité de subvenir aux besoins d’une famille nombreuse.

Une tradition toujours en vigueur est le modèle de résidence matrilocale, l’homme lors de son voyage doit s’installer dans la communauté ou au domicile de la mère de son épouse. Ce modèle culturel constituerait un moyen d’assurer que le mari traite bien son épouse (Culture 2015).

Activités économiques

L’agriculture et l’élevage apportent la majeure partie de l’économie.

L’agriculture concerne uniquement la consommation domestique alors que l’élevage est conduit à des fins commerciales.

Les cultures sont le manioc, le riz, la banane, la patate douce, le cocona.

D’autres activités économiques d’autoconsommation sont la pêche et la chasse.

La chasse est importante comme ressource alimentaire et pour l’économie familiale mais il y a de moins en moins de possibilités à obtenir des proies à chasser. Il faut marcher plus longtemps et plus loin pour trouver de bonnes conditions.

Cosmovision

Dans leur cosmovision, le monde des vivants, habité par les hommes, la flore, la faune est appelé tsaponchi. Ce monde a été donné aux Chapra dans une période primordiale. Il a émergé des eaux et il est vite devenu une grande île flottante avec de nombreuses ressources. Mais c’était aussi un monde instable, imprévisible qui pouvait retourner dans les profondeurs d’où il était né (Fesham, 2010).

Les Chapra pratiquent la recherche de vision qui consiste en une volonté personnelle parfois collective de « se connecter » avec les êtres gardiens du milieu naturel ou avec un ancêtre. Le but est d’obtenir des conseils et la sagesse essentiels.

Le pratiquant doit s’éloigner du monde de la communauté, se rendre en forêt accompagné d’un guide et ingérer des substances comme l’ayahuasca dans des endroits considérés comme puissants (chutes d’eau). Les Chapra ont tendance à rechercher la vision dans les moments critiques de leur vie où l’incertitude, l’angoisse les submergent, ou encore avant d’adopter une décision importante ou de corriger certains comportements indésirables

Source : bdpi.cultura.gob.pe

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Peuples originaires, #Pérou, #Chapra

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