Gran Chaco boréal : Le peuple Payaguá

Publié le 17 Septembre 2022

De Isla Eguékeuk - Trabajo propio, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=68436478

 

Les Payaguás vivaient dans les territoires qui appartiennent actuellement aux pays suivants : Argentine, Bolivie, Brésil, Paraguay, dans le Gran Chaco boréal.

 

https://www.wikiwand.com/en/Payagu%C3%A1

 

Peuple de la famille linguistique mataco-guaycurú, leur habitat se situait le long du fleuve Paraguay depuis le Grand Pantanal du Mato Grosso do Sul actuel (Brésil) et en Bolivie jusqu’à la province de Chaco en Argentine. La langue est cataloguée comme un dialects guay curi, une hypothèse est qu’elle appartiendrait à la sous-famille mataco-guaycuru-mataguaya.

Le nom payaguá n’est pas le nom sous lequel ils se désignaient. Il leur a été donné avec une certaine nuance péjorative par leurs rivaux et ennemis les Guaranís.

Les Payaguás sont à l’honneur du court-métrage d’Elián Alvarez, Los señores de los ríos.

 

Aquarelle ancienne représentant une femme Payaguá et un homme Payaguá, ainsi qu'une description de leurs coutumes. By Unknown author - MNBA, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=85031230

Les premières mentions des Payaguás sont celles de Pedro de Mendoza, Ulrico Schmidl en 1536 dans Viaje al rio de la Plata. Mendoza les nomme aigeiss, aigas, aeiges, aygass, agaysen :

« De là, nous sommes arrivés à une nation appelée Aigeiss, ils ont du poisson et de la viande ; ils sont grands et bien bâtis, les deux sexes ; les femmes sont belles, elles se peignent et couvrent leur honte.

Quand nous sommes arrivés là où ils étaient, ils sont sortis en guerre, prêts à nous combattre ; et avec cela ils pensaient ne pas nous laisser passer ; quand nous avons vu cela, et qu'il n'y avait rien d'autre à faire, nous nous sommes recommandés à Dieu, le Tout-Puissant, et nous nous sommes préparés en ordre de bataille par eau et par terre, nous les avons combattus et avons tué un très grand nombre d’Aigeiss, et ils ont tué 15 hommes. Que Dieu les favorise tous. Ces Aeiges sont de bons guerriers, les meilleurs qui soient, si c'est par la mer, mais par la terre, ils ne sont pas aussi bons.

Ils avaient fait fuir leurs femmes et leurs enfants en temps utile, et ils avaient aussi caché leur nourriture et tout ce qu'ils possédaient, afin que nous ne puissions rien leur prendre ni leur ravir. Mais ce qu'ils ont fait à la fin est quelque chose qui sera raconté en temps voulu.

Leur village se trouve près d'une eau courante appelée Jepedy, elle est de l'autre côté du Paraboe, elle prend sa source dans les montagnes du Pérou, dans une ville appelée Duchkameyen. Aux Aeiges dudit Kuremagbeis il y a 35 milles par route (...) Après cela nous avons dû quitter ces Aygass et nous sommes arrivés à une autre nation, appelée Caríes, ils sont 50 milles par route des Aygas (...) A ces carios des Aygaysen il y a 30 milles....

 

cacique payagua https://www.wikiwand.com/en/Payagu%C3%A1

 

Schmidl mentionne également les payaguáes, les appelant pienbaís, pienbas, pienbass et piembas :

« Après cela, nous sommes restés 6 mois de plus dans cette ville Nostra Singnora de Sunsión, en allemand -Unnser Trauen Himelfart, et nous nous sommes reposés cette saison-là. En ce temps-là, notre capitaine Jann Eyollas demanda à ces Cariens l'existence d'une nation appelée Pienbais ; ils répondirent que de cette ville Sunsion aux Pienbais il y avait 100 milles de chemin, en amont du Paraboe. Il fit encore demander aux Cariens si eux aussi, les Pienbass, avaient de la nourriture, et ce qu'ils n'aimaient pas ; quelle sorte de gens ils étaient, et quels étaient leurs défauts ; ils répondirent que les Pienbass n'ont d'autre nourriture que du poisson et de la viande, de la corne de chèvre, de l'algorabo ou du pain de Saint-Jean ; de ces cornes de chèvre ils font du miel qu'ils mangent avec le poisson ; ils en font aussi du vin, et il est doux comme l'hydromel en Allemagne. »

 

Mode de vie/ Premiers contacts

 

guerrier payagua By Henri Rousseau - Le Tour du monde, volume 11 [1], Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=121265298

 

Ils étaient des chasseurs/pêcheurs nomades qui dominaient le fleuve Paraguay avec leurs pirogues et harcelaient les Guaranís à l’est en leur volant leurs récoltes. Ils entrent en contact avec Juan de Ayolas en 1537 qui fonde le port de Candelaria sur leurs terres.

L’année suivante, il est tué par ces indiens au retour de son expédition dans le Chaco.

Dès la fondation d’Asunción, ils attaquent les Espagnols et deviennent des pirates du fleuve Paraguay.

Dès 1719, les Sariguès (cadigué, kadigué, en portugais caduveo) formant la branche nord des Payaguás, en alliance avec d’autres Guaycurús se consacrent à attaquer les portugais du Mato Grosso déplaçant les Guató ou Xarayos de la région du Grand Pantanal.

Le butin obtenu avec les esclaves capturés est vendu à Asunción.

 

By Henri Rousseau - Le Tour du monde, volume 11 [1], Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=121265305

 

En 1730, ils attaquent la flotte de Lanhas Peixoto, qui transporte le 5e roi des mines d’or de Guyabá à San Pablo et qui sera vendu plus tard à Asunción.

Le groupe sud des Payaguás appelé Tacumbú est contenu en 1750 par le gouverneur Rafael de la Moneda qui fonde une chaîne de forts le long du fleuve.

Avant l’indépendance du Paraguay, les Payaguás appelés Agaces commencent à subir le métissage avec des paraguayens et des indigènes du fait de leur petit nombre et subissent les épidémies dévastatrices par ailleurs.

Les Sarigués (Caduveo) pendant la guerre de la Triple Alliance comptaient environ 500 personnes vivant à Asunción, mais seuls 17 ont survécu au conflit parmi lesquels se trouvaient le sergent Cuati connu pour avoir sauvé la vie du général José Eduvigis Diaz de la noyade.

Les Payaguás se servaient du fleuve Paraguay pour enterrer leurs morts.

Ils se couvraient la tête avec de grands récipients en forme de cloches.

Le dernier Payaguá était María Domínguez Miranda qui est décédée en 1942.

Des métis qui font partie de ses descendants Sarigués et Agaces atteindraient environ 300 personnes vivant dans les villes riveraines comme Chaco’i, San Antonio, Nanawa et ils seraient les plus nombreux à Ricardo Brugada.

Les surnoms Payaguás et Guaicurú continuent d’être jugés péjoratifs et personne ne veut avouer qu’il est le descendant de ces peuples selon l’anthropologue Branislava Susnik.

 

By Unknown author - WASHBURN, Charles Ames. The History of Paraguay: With notes of personal observations, and reminiscences of diplomacy under difficulties, Vol. I, 1871., Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=39264782

Source : wikipedia en espagnol

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