Colombie/CRIC : Dénonciation publique à la communauté nationale et internationale
Publié le 8 Septembre 2022
6 septembre, 2022
Les (139) autorités traditionnelles du Conseil régional indigène du Cauca CRIC - NATIONAL appartenant à 11 peuples : Ampiuille, Polindara, Nasa, Misak, Epedara-Siapidara, Yanakuna, Totoroez, Embera, Kokonuko, Kisgo et Ingas, dénoncent et rejettent l'intensification de la politique de mort des groupes armés illégaux contre les autorités et les dirigeants indigènes appartenant au CRIC.
FAITS
Aujourd'hui, 6 septembre 2022, un pamphlet des " Águilas Negras, Bloque Suroccidente colombiano " (Aigles noirs, Bloc du Sud-Ouest colombien) a circulé sur les réseaux sociaux.
Dans le pamphlet, le groupe armé illégal déclare que le CRIC et l'ACIN, le processus de minga et la libération de la terre mère sont des objectifs militaires. Egalement AIDA QUILCUE, HERMES PETE et NORMAN BAÑOL (membres du Congrès), EDWIN CAPAZ (conseiller principal du CRIC), ALEJANDRO CASAMACHIN (leader indigène du peuple Nasa) et les conseillers de l'Organisation indigène du Valle del Cauca (ORIVAC) EMILIO VALENCIA, LIDERMAN ANDRADA, ALEX LULIGO et JULIETH CUCHILLO.
"Défendre la souveraineté du pays, la démocratie, le développement économique du pays et l'ordre public", tel est le message auquel souscrit le groupe armé Águilas Negras, qui affirme que la mort est la sentence. Ces menaces contre la vie sont vraiment très graves dans un État social de droit, mais la manière systématique dont est menée la politique d'extermination des peuples indigènes est également très préoccupante.
Nous dénonçons publiquement les faits suivants auprès des organisations nationales et internationales :
- 1. Face aux demandes des communautés indigènes pour leurs droits historiquement violés, les médias grand public et les membres du Congrès s'activent pour déformer et stigmatiser les processus justes des revendications des peuples indigènes. Comme cela s'est produit ces dernières heures où certains programmes de télévision et de radio se concentrent sur et utilisent des autochtones issus de processus parallèles liés au monde des affaires pour calomnier et discréditer le CRIC et ses communautés.
- 2. L'application de la loi et de la constitution est devenue le discours parfait pour ouvrir la voie à la criminalisation et à la poursuite de nos communautés, même si cela signifie sacrifier les droits collectifs afin de renforcer et de défendre les intérêts économiques des familles les plus riches du pays.
- 3. L'intervention des forces armées et de la police de l'État ne répond pas à la sauvegarde du droit international humanitaire ; l'utilisation d'armes et de la force létale contre la population civile est la preuve du traitement militaire réservé par le gouvernement aux moins favorisés. Les indigènes abattus en sont la preuve.
- 4. Les menaces du groupe armé illégal Águilas Negras, combinées aux actions d'hommes qui apparaissent tactiquement à proximité des forces de sécurité, attaquent conjointement et discrètement et disparaissent.
- 5. Dans les conseils de sécurité, les services de renseignement des forces armées et de la police ont déclaré que les Aigles noirs n'existent pas dans le Cauca, mais des menaces et des assassinats sont commis par ce groupe, du moins comme en témoigne le tract de mars dans lequel les "Aigles noirs" revendiquent l'assassinat du Thuthegnas e l'ACIN Miller Correa.
- 6. Les agences de sécurité de l'État ne respectent pas les ordonnances judiciaires sur la protection collective des peuples indigènes.
Nous alertons les organisations nationales et internationales de défense des droits de l'homme de notre préoccupation quant au "modus operandi" avec lequel elles tentent de contraindre les justes luttes des communautés indigènes, le droit des origines, le droit naturel, le droit majeur et le droit pré-constitutionnel des peuples indigènes.
Nous demandons au gouvernement national d'empêcher les actions d'extermination physique, culturelle et spirituelle qui ont lieu dans notre pays, et de prendre des mesures pour garantir non seulement les intérêts économiques du capitalisme sauvage, mais aussi la vie et la survie de nos peuples.
CONSEIL REGIONAL INDIGENE DU CAUCA CRIC
DÉFENSE DE LA VIE ET DES DROITS DE L'HOMME
POPAYAN CAUCA 06 SEPTEMBRE 2022
Traduction caro d'un communiqué du CRIC du 06/09/2022
https://www.cric-colombia.org/portal/denuncia-publica-a-la-comunidad-nacional-e-internacional-9/