Pérou : Espinar : une semaine de protestations et de répression

Publié le 29 Août 2022

Photo : DHSF

La population a demandé la reformulation de l'accord avec la compagnie minière et l'attention portée aux impacts environnementaux.

Servindi, 27 août, 2022 - Les citoyens des communautés d'Espinar, à Cusco, ont été réprimés par la police en plein milieu de leur grève contre la compagnie minière Glencore Antapaccay.

Parmi leurs revendications figurent la reformulation de l'accord avec la compagnie minière, ainsi que l'octroi d'une prime supplémentaire en raison de la crise économique et de l'augmentation du coût de la vie.

Les communautés dénoncent le manque de responsabilité et le non-respect de l'agenda environnemental de la part de la société minière, ainsi que la surévaluation des prix.

Actuellement, un processus de dialogue est en cours en vue d'une consultation préalable pour l'expansion du projet d'intégration de Coroccohuayco dans la province d'Espinar, où vivent environ 40 000 personnes.

Grève


La manifestation a débuté le mardi 23 août, lorsque des centaines de personnes se sont rassemblées sur la Plaza de Armas de Yauri, capitale de la province d'Espinar.

Comme le rapporte l'Observatoire des Conflits Miniers au Pérou (OCM), la manifestation a commencé à prendre de l'ampleur le jeudi 25 août, suite au blocage du corridor minier sud dans le district de Condoroma,

Au cours de cette manifestation, la police a arrêté les dirigeants du Comité de lutte  et a également attaqué des groupes de femmes et d'hommes qui participaient à un sit-in devant le siège de la municipalité provinciale d'Espinar, à Yauri.

Selon les médias locaux, parmi les agressions physiques du personnel de la police à l'encontre des femmes et des personnes âgées, il y a également eu des insultes et des commentaires contre la dignité de la population.

D'autre part, la société Antapaccay opterait pour une action en justice, comme elle l'a fait avec Sergio Huamaní, président du Frente de Lucha, en lui envoyant une lettre notariée pour qu'il retire ses accusations.

Comme le rapporte Derechos Humanos sin Frontera/Droits Humains Sans Frontière (DHSF), ces dernières années, trois dirigeants ont été poursuivis par les opérateurs du consortium, dans le cadre d'une stratégie visant à intimider la population protestataire.

Demandes

Au milieu de cette nouvelle atmosphère de conflit, les demandes de la population se concentrent sur la reformulation de l'accord-cadre avec l'entreprise minière et une prime de 2 000 soles.

Comme l'a déclaré à Red Muqui le directeur exécutif du DHSF, Oracio Pacori, la population se penche actuellement sur la question économique en raison de l'impact des restrictions causées par la pandémie.

Parallèlement à ce facteur, il existe également des demandes d'assainissement de la contamination des sources d'eau, une demande qui s'est intensifiée au cours des dix dernières années.

"Il est clair pour la population que si les impacts négatifs de l'exploitation minière ne sont pas corrigés, pris en charge ou traités de manière adéquate, elle se retrouvera dans des moments de conflit", a expliqué Pacori à Red Muqui.

Compte tenu des preuves des effets directs de l'exposition aux métaux lourds sur la santé des personnes, les demandes vont s'intensifier, selon M. Pacori.

Effets historiques

Le directeur du DHSF a rappelé qu'après 40 ans d'activités minières à Espinar, l'éventuelle expansion des opérations pourrait ajouter une série de nouveaux impacts environnementaux et sur la vie des habitants des communautés.

Les demandes de reformulation de l'accord avec la compagnie minière, qui contient des aspects environnementaux et économiques, ne sont pas nouvelles. Elle a fait partie des conflits permanents entre la population et la société minière.

Glencore Antapaccay est accusé d'administrer des ressources économiques avec peu de transparence avec la Fondation Tintaya. Le gouvernement local administre également une partie du canon minier.

traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 27/08/2022

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