La Cour suprême des États-Unis fait obstacle à la lutte contre le changement climatique

Publié le 2 Juillet 2022

La décision de la Cour suprême a suscité des inquiétudes au sein de la communauté internationale.

Un jugement limite la capacité de l'agence gouvernementale pour l'environnement à réglementer les émissions. La mesure favorise l'extension de l'utilisation des combustibles fossiles dans différents États du pays.

Servindi, 1er juillet 2022 - La Cour suprême des États-Unis, l'un des pays les plus polluants au monde, a rendu un arrêt qui limite le pouvoir du gouvernement de contrôler les émissions de gaz à effet de serre.

Cette décision, qui entrave la lutte contre le changement climatique, profite aux entreprises de combustibles fossiles ainsi qu'aux États conservateurs, qui pourraient établir leurs propres réglementations.

L'arrêt de la Cour suprême "met en péril la capacité de notre pays à maintenir la pureté de l'air et à lutter contre le changement climatique", a déclaré le président américain Joe Biden.

"Nous ne pouvons pas ignorer la menace existante que représente la crise climatique. Notre lutte contre le changement climatique doit se poursuivre, et elle se poursuivra", a-t-il ajouté via les réseaux.


Réglementation restreinte

Rendu le 30 juin, l'arrêt de la Cour suprême restreint fortement le pouvoir de l'Agence de protection de l'environnement (EPA) de réglementer les émissions.

Par un vote de 6 contre 3, la décision dans l'affaire West Virginia v. EPA a posé une lecture étroite du Clean Air Act, la loi la plus importante contre la pollution atmosphérique.

Ainsi, l'EPA (qui est une entité gouvernementale) a été interprétée comme n'ayant pas le pouvoir de réglementer les centrales électriques qui ont déjà été construites.

Avec cette décision de la Cour suprême, les réglementations doivent désormais être autorisées par le Congrès américain.

Arrêt catastrophique

Cette décision a été qualifiée de "catastrophique" par la sénatrice démocrate Alexandra Ocasio-Cortez, qui a souligné la nécessité de mettre fin à toute énergie polluante pour le bien de la planète.

Le porte-parole des Nations Unies, Stéphane Dujarric, a souligné que la décision judiciaire va à l'encontre de la lutte contre l'urgence climatique.

"Des décisions comme celles prises aujourd'hui aux États-Unis rendent plus difficile la réalisation des objectifs de l'accord de Paris pour une planète saine et vivable. Nous devons accélérer l'élimination progressive du charbon et la transition vers les énergies renouvelables", a déclaré M. Dujarric.

"Nous devons également nous rappeler qu'une urgence de nature aussi globale que le changement climatique exige une réponse globale", a-t-il ajouté.


Intérêts protégés

Outre la Virginie occidentale, l'affaire concernait 18 autres États et de grandes sociétés pétrolières et minières dont les intérêts économiques étaient affectés par les dispositions interdisant l'utilisation de l'énergie fossile.

Comme le souligne la BBC, les États plaignants ont représenté 44 % des émissions américaines en 2018, et depuis 2000, ils n'ont réussi à réduire leurs émissions que de 7 % en moyenne.

Étant donné que les États-Unis sont le deuxième pays le plus polluant de la planète, l'arrêt de la Cour suprême des États-Unis représente un recul dans la lutte contre le changement climatique au niveau mondial.

Moins de droits

Avec une majorité conservatrice - six de ses neuf membres - la Cour suprême des États-Unis a été impliquée dans de récentes controverses concernant des décisions affectant les droits de différentes populations.

Les récentes décisions prises contre l'avortement et contre la souveraineté des peuples autochtones du pays ont également suscité un large questionnement de la part de la communauté internationale.
 

traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 01/07/2022

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