Pérou : Les gouvernements wampis et awajún appellent à une action coordonnée contre la criminalité

Publié le 28 Juin 2022

Des bateaux transportant du bois extrait illégalement sont gardés par des tueurs à gages présumés dans le port de La Poza. Photo : GTANW
Des bateaux transportant du bois extrait illégalement sont gardés par des tueurs à gages présumés dans le port de Centro Poblado La Poza. Photo : GTANW

Face à l'état d'urgence déclaré dans la province de Condorcanqui, ils rappellent que toute mesure d'intervention territoriale doit être coordonnée avec les nations concernées et leurs institutions représentatives, qui connaissent le territoire mieux que quiconque et le sauvegardent depuis des temps immémoriaux.

Servindi, 26 juin, 2022 - Le gouvernement territorial autonome de la nation Wampís (GTANW) et le gouvernement territorial autonome Awajún (GTAA) demandent au gouvernement de coordonner les actions contre les groupes criminels qui pratiquent l'exploitation forestière et minière illégale sur leurs territoires ancestraux.

Toute mesure d'intervention territoriale doit être coordonnée avec les nations concernées et leurs institutions représentatives, qui connaissent le territoire mieux que quiconque et le sauvegardent depuis des temps immémoriaux.

Ils expriment leur préoccupation face au décret suprême 072-2022-PCM, qui déclare l'état d'urgence dans la province de Condorcanqui sans préciser les "zones critiques" d'intervention ni allouer les ressources nécessaires à la désactivation de ces groupes criminels.

Les nations Wampis et Awajun réitèrent leur engagement à prendre soin de l'Amazonie et expriment leur volonté de collaborer avec le gouvernement central pour éradiquer les crimes environnementaux qui les affectent.

Ils indiquent que "l'expérience montre qu'en cas d'état d'urgence, les groupes illégaux se retirent et se cachent jusqu'à ce que la mesure soit levée, puis reviennent opérer avec plus de force".

Ils demandent donc au président du Conseil des ministres, Aníbal Torres, et aux autres secteurs publics concernés, de coordonner les politiques et les actions visant à éradiquer l'exploitation minière et forestière illégale dans les territoires Awajún et Wampís.

À cette fin, il convient de former une commission intersectorielle de haut niveau avec la participation du gouvernement territorial autonome de la nation wampís (GTANW) et du gouvernement territorial autonome des Awajún (GTAA).

Cette commission devrait fonctionner comme un organe chargé d'évaluer les actions visant à arrêter et à éradiquer l'activité minière illégale dans le bassin du rio Cenepa et l'exploitation forestière illégale dans le bassin de la rivière Santiago.

Plan d'intervention global

Ils considèrent que la PCM, les ministères de l'intérieur, de la défense, de l'environnement, le gouvernement régional d'Amazonas et le bureau du procureur régional de l'environnement doivent convenir avec le GTANW et le GTAA d'un plan d'intervention global immédiat.

Ce plan devrait inclure la destruction des dragues déjà identifiées, la saisie des intrants chimiques et des bateaux utilisés pour des activités illégales.

Egalement, la capture des chefs et des membres des gangs d'exploitation forestière et minière illégale.

Le ministère de l'économie et des finances doit garantir les ressources nécessaires aux forces armées et à la police nationale pour mener des actions concertées avec les nations indigènes et s'assurer de leur adéquation.

À cet égard, ils rappellent que des actions fructueuses ont déjà été menées avec les forces de l'ordre contre les crimes environnementaux et dans la protection de la frontière territoriale au cours des premiers mois de la pandémie, "avec leurs propres ressources assez limitées".

L'escalade de l'illégalité


Le niveau de violence et de danger causé par la présence d'étrangers engagés dans des activités illégales a augmenté pendant la pandémie, causant des dommages au territoire et perturbant la paix des familles autochtones.

Face à l'inaction de l'État et malgré des avertissements répétés et opportuns aux autorités, les nations indigènes ont été obligées d'agir et d'affronter les groupes criminels.

À cette fin, ils demandent l'activation du mécanisme intersectoriel de protection des défenseurs des droits de l'homme afin de protéger les autorités Awajún et Wampís et la population en général des menaces reçues par les auteurs illégaux.

traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 26/06/2022

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article