Équateur : les indigènes évaluent le dialogue avec le gouvernement après l'échec de Lasso
Publié le 28 Juin 2022
La grève nationale en Équateur atteint son 15e jour aujourd'hui. Photo : Confeniae
Cette annonce intervient après que le président, qui fait l'objet d'une procédure de destitution, a annulé l'état d'urgence et satisfait à cinq des dix revendications qui soutiennent la grève nationale, qui, entre-temps, se poursuit.
La Confédération des nationalités indigènes de l'Équateur (CONAIE) a annoncé qu'elle analysait la possibilité d'un dialogue avec le gouvernement de Guillermo Lasso, 15 jours après la grève nationale.
Ceci après que Lasso, qui fait l'objet d'une procédure de destitution au Congrès, ait annulé l'état d'urgence et satisfait à cinq des dix demandes des manifestants.
Lasso fait marche arrière
L'annulation de l'état d'urgence, qui permettait à Lasso de mobiliser l'armée dans six provinces du pays où se concentraient les manifestations, a été annoncée samedi 25 juin.
L'état d'urgence, décrété le 18 juin, a été remis en cause par la Conaie, qui a demandé l'abrogation de la mesure afin d'ouvrir la possibilité d'un dialogue avec le gouvernement.
Auparavant, le gouvernement avait annoncé l'annulation des dettes en souffrance jusqu'à 3 000 dollars pour les familles de paysans et une réduction des taux d'intérêt pour les prêts encore en vigueur.
Outre ces mesures, Lasso a annoncé, dimanche 26 juin, une réduction du prix des carburants, l'une des principales revendications des manifestants.
Le président a annoncé que la réduction consistera en 10 cents sur le dollar par rapport aux prix actuels, qui sont déjà gelés en raison des manifestations qui durent depuis 15 jours.
Guillermo Lasso, le président de l'Équateur, a commencé à prendre des mesures pour dialoguer avec les manifestants après qu'une procédure de destitution a été engagée à son encontre.
Dialogue à débattre
C'est après cette dernière annonce - la réduction des prix du carburant - que la Conaie, l'organisation indigène qui a appelé à la grève nationale en Équateur, s'est exprimée.
Dans un communiqué publié dimanche soir, ils ont souligné que, bien que cette dernière mesure soit "insuffisante", elle montre que la lutte des manifestants "porte ses fruits".
"Sur les dix points à l'ordre du jour, nous en avons obtenu cinq, en plus de la levée de l'état d'urgence abusif", a déclaré la Conaie dans son communiqué.
En ce sens, ils ont annoncé qu'ils allaient analyser avec leurs bases "la manière effective de participer à des espaces de dialogue techniques et efficaces" pour résoudre les questions non résolues.
Parmi elles, "l'abrogation des décrets miniers et pétroliers, la garantie du droit au consentement, la protection des 21 droits collectifs et le moratoire sur les dettes".
Cependant, ils ont clairement indiqué que la lutte ne cessera pas pour autant et que la protestation se poursuivra, ce qui se concrétise par une mobilisation vers le centre historique de Quito, ce lundi 27 juin.
Appel à la destitution
La possibilité de dialogue qui s'ouvre après le revirement de Guillermo Lasso intervient au moment où l'Assemblée nationale équatorienne débat d'une demande de destitution du président.
La pétition, présentée le vendredi 24 juin - avant que Lasso ne fasse les annonces susmentionnées - est promue par des législateurs proches de l'ancien président Rafael Correa pour "graves troubles internes dus à la vague de protestations".
A l'occasion de cette demande, la plénière de l'Assemblée nationale s'est réunie samedi et dimanche. Les réunions reprendront le mardi 28 juin.
Selon la Constitution équatorienne, dès que le débat sur la mise en accusation du président est clos, l'Assemblée est habilitée à voter jusqu'à 72 heures.
Le vote d'au moins 92 des 137 législateurs est nécessaire pour démettre Lasso de ses fonctions. Dans la nuit du dimanche 26 juin, l'Assemblée avait déjà 85 voix, selon l'internationaliste Farid Kahhat.
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traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 27/06/2022
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