Colombie : Le peuple Andaqui (Andaki)

Publié le 8 Juin 2022

Peuple autochtone de Colombie vivant dans le bassin supérieur du rio Caquet160 au sud-ouest de l’actuel département de Caquetá et le sud-est du département de Huila (vallée de Suaza).

Leur zone d’influence est délimitée par les municipalités de Pitalita, Palestina, Acevedo et San Agustín, les limites avec les municipalités de Timana et Isnos et la frontière avec les départements de Caquetá, Cauca er Putumayo. Le paysage est dominé par le fleuve Magdalena.

 

rio Magdalena Par Bernard Gagnon — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=96357898

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Les noms : andaki, aguanunga, churuba

Nom et mythe sur le yagé

Le nom andaqui provient de la consommation rituelle de yagé. Dans certaines langues indigènes, andaki et yagé sont synonymes. Le yagé est une boisson hallucinogène composée de plusieurs plantes dont le brugmansia (datura) qu’ils nomment « fleurs de borrachero ». dans la cosmovision des peuples les fleurs de brugmansia sont identifiées à une fleur mythique de Borrachero qui est devenue le soleil après avoir été pénétrée et fertilisée par le yagé et qui s’est élevé après avoir été testé par les hommes (Ramirez et Pinzón 1987, 198).

Les chamans Inga reconnaissent le rôle joué par les Andaki dans l’acquisition de leur connaissance du yagé.

Population : 248 personnes (2018)

Langue

Deux vocabulaires de la langue andaki sont conservés. Un vocabulaire a été compilé par une personne anonyme en 1788 et publié dans Lenguas de América en 1928. L’autre vocabulaire a été compilé par Manuel Maria Abis et publié en 1858. Rivet (1924) sur ces bases classe l’andaki comme une langue chibcha. Des avis divergent : certains considèrent que c’est une langue isolé ou non classée, d’autres la rapportent au paéz ou même au tinigua, au camsa ou au cofán.

Archivo:UltimoAndaqui.JPG

Monument au dernier Andaquí, une œuvre d'Emiro Garzón à Belén de los Andaquíes(Caquetá). https://es.wikipedia.org/wiki/Archivo:UltimoAndaqui.JPG

Résistance

Ils faisaient partie de la fédération Pijao qui attaqua la colonie de Francisco Diaz en 1637. La résistance Andaki à la conquête dura jusqu’au 18e siècle.

En 1721 a lieu le soulèvement général des tribus du Putumayo et du Caquetá avec la participation des Andaki, des Tama et des Mocoa selon Juan Friede Alter (Friede 1953, 24, 241).

Il y a une résistance active avec des soulèvements, des attaques contre les missions et les villes coloniales et il y a une résistance passive et économique par le biais des relations commerciales entre les Andes et la selva comprenant le chamanisme, la curanderismo comme pouvoir culturel et participation à la vie des deux régions (Ramirez 1979).

Actuellement les descendants des Andaki vivent dans les municipalités d’Acevedo (Huila), Belen de los Andaquies (Caquetá) et ne parlent plus leur langye. Les Inga qui occupent leur ancien territoire insistent sur le fait que des Andaki non contactés habitent toujours les forêts du cours supérieur du Madiyaco dont le cours supérieur du Verdeyaco et du rio Fragua.

Certains descendants des Andaki portent le nom de famille Anduquía.

Organisation sociale

L’organisation familiale est celle de la famille nucléaire (père, mère et enfants). Le chef est le père de famille qui est un guide et qui est la plus haute autorité du groupe familial. Il est chargé de veiller sur la subsistance de la famille, d’effectuer les gros travaux ménagers et de cultiver.

La mère s’occupe des jeunes enfants, elle prépare les repas du groupe familial, elle fournit l’eau, soigne et nourrit les animaux de la basse- cour et entretien les jardins potagers.

Le père enseigne et guide les fils aux taches masculines et la mère en fait autant avec les filles pour les préparer à leur travail de femmes.

La communauté indigène reconnaît l’autorité du cabildo, qui est élu par elle-même, qui a le pouvoir d’exercer l’autorité sur les territoires par des politiques mises en œuvre dans le domaine culturel et environnemental.

 

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Economie

L’autosubsistance est assurée par l’agriculture, la pêche, la collecte de plantes et de graines sauvages.

Agriculture

Ils cultivent la canne à sucre, du manioc (pagá) les bananes, l’ananas (candejoche), la patate douce, le maïs, les haricots, les ignames pour leur consommation et la vente des excédents.

Ils plantent des arbres fruitiers : papayers, citronniers, orangers, manguiers, ainsi que des pla,tes médicinales et des plantes condimentaires.

Chasse

Les espèces suivantes sont chassées : cerf, tapir, serpents, singes, pour la peau et la viande.

Ces ressources sont parfois échangées avec d’autres communautés.

Pêche

Elle est pratiquée pour le consommation et le commerce. Les espèces appréciées sont le cachama, le guabina, le jakata, le pabón, le bavilla, le mojarra.

Ils élèvent du bétail : bovins, caprins, porcs pour le commerce. L’élevage de petits animaux comme la volaille est pour l’alimentation familiale et la vente.

Une autre source de revenus est le travail salarié dans le domaine du travail journalier, de la maçonnerie ainsi que l’artisanat et la vannerie (hamacs tissés) qui peuvent également être commercialisés.

Cuisine

Les poissons sont cuisinés au court-bouillon, accompagnés de bananes plantains (manduguaco), de manioc, de pommes de terre, de patates douces et d’ignames.

Le maïs sert à fabriquer des arepas, de la mazamorra et de la chicha.

Habitat

Les maisons sont de forme rectangulaire ou carrée sans divisions, avec des murs en cañabrava, guadua ou canne de maïs. Le toit est en palmes. Aujourd’hui, à côté de ces maisons traditionnelles qui sont conservées, il y a des maisons en brique avec des toits en tratifié et des sols en béton.

Religion et cosmovision

Ils croient en un être suprême qui retenait la lumière et le monde était plongé dans les ténèbres au début des temps. Cet être omnipotent a commencé la création en émettant les premiers rayons de lumière à l’aide d’oiseaux noirs qui traversaient les espaces répandant un air lumineux à travers leurs becs. L’être suprême a aussi créé le soleil, la lune, les étoiles et l’univers.

Les moments forts de leur vie religieuse par le biais des prières se situe au moment des naissances (afin de porter chance aux nouveau-nés), de la puberté et du mariage.

Les lagunes sont considérées comme des sanctuaires, on y fait de la musique et l’on y danse sur les rives tout en faisant des offrandes aux divinités (objets en émeraude, en or et en argile).

Sources : wikipedia, pueblos indigenas.es

 

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Peuples originaires, #Colombie, #Andaki, #Andaqui

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