Pérou : La Coica demande la protection des droits des peuples en situation d'isolement au Pérou

Publié le 5 Mai 2022

La réserve indigène Yavari Tapiche, dans la région de Loreto, fête son premier anniversaire. Photo : Ministère de la Culture

L'organisation s'est jointe à l'appel lancé au gouvernement péruvien pour qu'il protège les PIACI, après les demandes des entreprises privées et de GOREL de les laisser sans droits et d'exploiter leurs territoires.

Servindi, 4 mai 2022 - Le Comité de coordination des organisations du bassin de l'Amazone (Coica) a exigé que le gouvernement péruvien garantisse les droits collectifs et individuels des peuples autochtones péruviens.

Dans une déclaration, l'organisation a également exigé que le gouvernement ne permette pas une régression des progrès réalisés en matière de droits, face aux demandes de suppression de la protection des peuples autochtones en situation d'isolement et de premier contact (PIACI).

Il est rappelé que pour exploiter les territoires immatériels, les hommes d'affaires et les autorités de Loreto ont exigé que les pouvoirs exécutif et législatif abrogent la loi PIACI et paralysent les actions des réserves indigènes.


Contre la régression des droits

"Nous exigeons que le président du Pérou, Pedro Castillo, garantisse les droits collectifs et individuels des peuples autochtones péruviens et qu'il ne permette pas une régression des droits qui viole les normes constitutionnelles et internationales", peut-on lire dans la déclaration.

Dans cette ligne, la Coica a soutenu la demande de l'Association interethnique pour le développement de la selva péruvienne (Aidesep) en défense de la vie des PIACI, dans laquelle elle exige que le gouvernement péruvien ne soit pas complice de l'extermination de ces peuples.

Avec cette déclaration de la Coica, le rejet des groupes corporatifs anti-droits est non seulement unanime mais aussi international. Des organisations telles que Survival International se sont également jointes à la condamnation.

Il convient de noter qu'au Pérou, la demande a été remise en question par le ministère de la culture, le bureau du médiateur et la société civile, ainsi que par la plateforme PIACI de l'Aidesep, composée de six de ses organisations régionales.

"Le fait que ces personnes décident ouvertement et consciemment de promouvoir des mesures qui impliqueront l'extermination de collectifs humains démontre une irresponsabilité indescriptible et une violation flagrante des droits qui s'apparente à un génocide", a déclaré l'Aidesep.

Populations en situation d'extrême vulnérabilité

Publiée le 3 mai, la déclaration de la Coica rappelle que, face aux multiples menaces extérieures, les PIACI sont volontairement restés en isolement selon le principe du "non contact" afin de maintenir leur culture et leur territoire.

Comme le souligne l'organisation, la régression en termes de droits irait à l'encontre des normes nationales et internationales, qui reconnaissent les droits des PIACI à la vie et à l'intégrité, à l'autodétermination et à l'intangibilité de leurs territoires.

C'est le cas de la Constitution péruvienne, de la Convention 169 de l'Organisation internationale du travail (OIT) ou des lignes directrices des Nations unies pour la protection des IPACI.

Loi PIACI

Rappelons qu'en vertu du principe de " non contact ", la loi PIACI (n° 28736) a été adoptée en 2006, résultat d'une longue lutte des organisations autochtones pour garantir les droits fondamentaux de ces peuples.

Parmi ses aspects, la loi PIACI prévoit la création de réserves indigènes où sont garantis les droits territoriaux des peuples en situation d'isolement sur les zones qu'ils habitent ancestralement.

Les peuples autochtones en situation d'isolement et de premier contact (PIACI) vivent au milieu de multiples menaces dues à l'expansion d'activités illégales (telles que le trafic de drogue, l'exploitation minière et forestière) sur les territoires dont ils dépendent pour leur subsistance.

Au milieu de cette situation, la possibilité d'un contact fortuit avec des personnes extérieures aggrave la situation de risque, en raison de la vulnérabilité immunologique de ces populations.

À tout cela s'ajoutent les initiatives de groupes puissants ayant des intérêts économiques, qui cherchent à promouvoir des projets extractifs, comme le manifeste anti-droits des secteurs privés et du gouverneur de Loreto, publié le 25 avril.

traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 04/05/2022

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Peuples originaires, #PIACI, #Protection, #Pérou, #COICA

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