Culture iroquoise : La Jigonsaseh
Publié le 22 Mai 2022
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Noms : Wild cat ou lynx à grosse tête, New Face ou Nouveau Visage.
Jigonsaseh est un titre de position de chef des Mères de clan de la ligne de la Confédération Iroquoise ou Haudenosaunee.
Les titres incluent « La Mère des Nations », la « Reine de la Paix », la « Grande Femme », la « Femme de feu », la « Reine du maïs de la Paix ».
Elle descendait directement de Sky Woman, Ataensic par l’intermédiaire de sa fille The Lynx.
Le quartier général de la Jigonsaseh se trouvait à Gaustauyea à Kienuka (La Forteresse), un site qui est à présent dans les limites de la réserve Tuscarora dans l’état de New York.
Les devoirs de la Jigonsaseh
Elle avait plusieurs obligations traditionnelles comme l’alimentation de tous les visiteurs y compris des partis de guerre, quelle que soit leur loyauté nationale. Ils étaient tous en sécurité dans l’enceinte de Gaustauyea, sa ville où sa maison longue était considérée comme un lieu de sanctuaire absolu.
Elle était chargée de créer et de maintenir la paix entre les individus, les clans et les nations par la médiation et par la négociation.
Quand l’usage de la force s’avérait inévitable, elle avait alors le droit de lever et de commander les armées.
Elle convoquait toutes les réunions des conseils des Mères de Clans afin de discuter des affaires du peuple, de transmettre l’ordre du jour consensuel des Mères de Clans au Grand Conseil des Hommes siégeant à Onondaga. Les chefs du Conseil ne pouvaient examiner de questions qui n’avaient pas été envoyées par la Jigonsaseh au nom des Gantourisas ou femmes agissatn à titre de conseillères officielles.
Femme d’état astucieuse qui a cofondé la ligue de la paix avec le Grand Pacificateur et Hiawatha, on peut lire que dans la plupart des traditions de Gayanashagowa (Grande loi de l’unité ou de la paix), le Grand Pacificateur serait venu la chercher pour former une alliance avec elle car elle faisait partie d’un groupe nommé « Les cultivateurs » dont le Grand Pacificateur avait besoin pour réussir sa quête de paix.
La plupart des sources identifient la Jigonsaseh comme une Wyandot Attiwandaronk ou une Neutre.
Lorsque cette femme de paix est décédée, son nom a été transmis de génération en génération comme un titre indiquant la Mère des Clans, une position qu’elle avait occupée tout au long de sa vie.
Au début du XXe siècle, Gawaso Wanneh a déclaré avoir trouvé la tombe de Jigonsaseh, celle du 12e siècle, chargée de perles d’eau douce.
Les Jigonsasehs
Même si des archives traditionnelles ont été déformées ou détruites en partie au moment des invasions, des missions, de l’assimilation forcée et par l’ethnographie européenne, il existe des documents historiques qui relatent l’existence de Jigonsasehs.
En 1881 le chef Elias Johnson (Tuscarora) parle d’une Jigo,saseh indigne qui par trahison personnelle aurait déclenché une guerre entre les Senecas et leurs alliés les Eriés (nation du Chat), les Squawhikaws et les Kah-Kwahs.
A la suite de cette guerre massive, les Eriés ont été chassés dans l’Ohio et suite toujours à cette trahison, selon Johnson, la position de Jigonsaseh aurait été abolie, du moins jusqu’au 19e siècle.
Cette affirmation ne concorde pas avec d’autres sources traditionnelles ou historiques qui affirment que les Jigonsasehs ont continué d’exister depuis la fondation de la ligue jusqu’au 19e siècle.
David Cusik rapporte une autre version de cette même tradition, dans laquelle la Jigonsaseh s’est comportée honorablement contre la trahison des autres.
Il existe des indications dans les archives, de Jigonsasehs éminentes y compris la mère d’Elizabeth Parker, la reine Aliquippiso, mère de Gaiant’waka appelée mère des planteurs de maïs.
La dernière Jigonsaseh connue de la ligue est Gähahnor (Ga-Hah-No) ou Caroline Parker Mountplesant qui a reçu le titre de Jigonsaseh, Peace Woman en 1853 indiquant son statut de leader des Mères de clans.
Elle sera reconnue comme Jigonsaseh jusqu’à sa mort en 1892. Il n’y aurait pas eu d’autres Jigonsasehs depuis pourtant le titre continue d’être détenu au sein du Clan des Loups des Senecas.
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Source : Encyclopédia of the Haudenosaunee (Iroquois confederacy) par Bruce Elliott Johansen et Barbara Alice Mann
Dans le livre Au commencement était.....Une nouvelle histoire de l'humanité (D.Graeber et D. Wengrow), on peut lire :
(.....) Quand à la Jigonsaseh, Mère des Nations, elle était bien vivante puisque la dernière Attiwandaronk a porter ce titre avait été incorporée dans la Clan Sénéca des Loups en 1650. Elle demeurait établie dans son fief traditionnel, la forteresse de Kienuka qui surplombait les gorges du Niagara. On trouvait même encore une Jigonsaseh (soit celle-ci, soit plus vraisemblablement celle qui lui a succédé) quand Louis XIV en 1687, résolut de mettre un terme à la menace permanente que les Cinq-Nations faisait peser sur la colonie française. (.....)
Source : Encyclopédia of the Haudenosaunee (Iroquois confederacy) par Bruce Elliott Johansen et Barbara Alice Mann
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