La Colombie enregistre le plus grand nombre de communautés déplacées en Amérique latine

Publié le 8 Avril 2022

La Colombie enregistre le plus grand nombre de communautés déplacées en Amérique latine

Quelque 470 communautés ont été déplacées par la présence d'activités extractives, industrielles et illégales en Colombie, selon la plateforme Droits collectifs vulnérables en pandémie.

La Colombie compte le plus grand nombre de communautés indigènes et afro-descendantes (470) déplacées pendant la pandémie en raison de la présence d'activités extractives, industrielles et illégales en Amérique latine.

C'est ce que révèle la plateforme Derechos Colectivos Vulnerados en Pandemia, qui souligne que ces communautés représentent 23 cas de déplacement, soit le deuxième impact social le plus important du pays dû à ces activités.

Sur les 23 cas, neuf sont liés à des activités minières, huit à l'agro-industrie, quatre à des projets énergétiques et deux au pétrole et au gaz, note la plateforme.

Derechos Colectivos Vulnerados en Pandemia, est un outil numérique en libre accès promu par l'initiative Rights and Resources (RRI) avec le soutien de l'Amazon Conservation Team (ACT).

Impacts sur les communautés

Les 23 cas de déplacement représentent 59% des 39 cas de violations des droits collectifs dans les communautés en Colombie, impliquant un total de 531 communautés.

"L'aggravation des situations de déplacement a également exacerbé la violation des droits humains des personnes noires en Colombie", déclare Clemencia Carabalí, présidente de l'Association des femmes afro-descendantes du Nord Cauca (ASOM Cauca).

Outre le déplacement, les autres impacts sociaux majeurs subis par les communautés comprennent la perturbation de leurs moyens de subsistance traditionnels, enregistrée dans 66% des cas.

Parmi les autres impacts sociaux figurent l'augmentation de la criminalité (41%), l'altération de la disponibilité de l'eau (36%) et la perturbation des sites culturels (33%), entre autres.

En termes d'impacts environnementaux, la plateforme souligne que 61% des cas ont affecté l'eau et les sources d'eau, la biodiversité (56%) et le sol (46%).

Droits violés

Sur les 531 communautés affectées dans le pays par la présence d'activités extractives, industrielles et illégales, la majorité (461) a vu ses droits collectifs violés par l'activité minière.

"Beaucoup des mégaprojets qui se développent dans nos territoires ont profité de la pandémie pour faire avancer ce qu'ils n'auraient pas pu faire dans d'autres circonstances", explique M. Carabalí.

Les autres communautés ont été touchées par des projets énergétiques (23), l'agro-industrie (18), le pétrole et le gaz (17), les infrastructures (10) et les activités forestières (2).

Les droits les plus violés sont le droit à un environnement sain et le droit au contrôle collectif du territoire, signalés dans 74% et 61% des cas, respectivement.

"Les droits territoriaux ethniques ont également été violés, comme le droit à la consultation préalable et au consentement libre, préalable et éclairé", ajoute le leader afro-descendant Carabalí.

Les autres droits violés étaient le droit de défendre les terres ancestrales (58%), de décider de leurs propres priorités de développement (48%) et d'intégrité physique et morale (43%).

En effet, la plateforme a également constaté que 33 défenseurs de l'environnement ont été affectés par ces projets, souffrant principalement de l'invasion de leur territoire collectif (66%).

Les autres affectations sont les menaces (46%), l'expulsion forcée (35%), le meurtre (28%), la perturbation des sites sacrés et culturels (25%) et la stigmatisation (17%).

traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 06/04/2022

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