Des langues et des hommes : Les langues boróro
Publié le 14 Avril 2022
Bororo Por Valter Campanato/ABr - http://www.agenciabrasil.gov.br/media/imagens/2007/12/02/0900VC0043a.jpg/view, CC BY 3.0 br, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3191407
Petite famille linguistique composée, outre le nombre incertain de langues éteintes, d’une langue vivante et d’une autre dont les derniers locuteurs sont morts dans les années 1980, l’umutina.
Langues parlées au Brésil, dans l'état du Mato Grosso, dans 6 territoires indigènes (TI) : Merúri, Tadarimana, Perigara, Sangreadouro, Teresa Cristina, Jarudori.
« Bororo » signifie « la cour du peuple », l’endroit du village où se déroulent les cérémonies. Bien que d’origine bororo, ce nom est un exo-ethnonyme (un nom donné par des populations extérieures au groupe ethnique), mais il est globalement le nom le plus utilisé aujourd’hui. « Boe » correspond à l’autodénomination du peuple, « boe wadaru » correspond à l’autodénomination de la langue. (sorosoro)
Langue bororo en orange By Davius - Own work, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=12710794
Classification
- Boróro : Brésil : Mato Grosso, 752 locuteurs (Rodrigues 1986)
- Umutina (barbados) – Brésil : Mato Grosso, 445 personnes pour l’ethnie. Langue menacée
Femme Umutina By Valter Campanato/ABr - http://www.agenciabrasil.gov.br/media/imagens/2007/11/30/1510VC371a.jpg/view, CC BY 3.0 br, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3187534
Une troisième langue l’otuké ou otukis était parlée au début du XXe siècle dans l’ancienne mission de Santo Corazón (sud-est du département de Santa Cruz en Bolivie).
Créqui-Montfort et Rivet (1913) et Métraux (1942 :135-136) indiquent comme possibles dialectes de l’otuké, le koraveka (selon D’Orbigny, une centaine de personnes dans le département de Santa Cruz, Bolivie, mission San Rafael), le kuravé (150 personnes dans la mission Santo Corazón de Chiquitos selon D’Orbigny, le kurukameka (50 personnes, mission san Rafael selon D’Orbigny), le kuruminaka, peut-être également les tapii (mission Santiago de Chiquitos, frontière Bolivie/Brésil).
Les langues citées ne peuvent, par manque de matériel linguistique être incluses dans la famille linguistique bororo. Le seul élément qui parle en faveur d’une telle hypothèse serait certaines traductions recueillies par D’Orbigny lors de son passage dans les terres chiquitanas.
La famille des langues bororo a été classée dans la catégorie des langues macro-jê, cependant il manque, selon Fabre des études comparatives concluantes à cet égard.
Le territoire traditionnel de l’ethnie Boróro, à l’exception des otukis était limité au sud par la zone du pantabal, à l’extrême sud-ouest de l’état du Mato Grosso, à la frontière avec la Bolivie. Dans cette zone correspondant aux lagunes d’Uberata, Gaiba et Mandioré, ils avaient pour voisins les Guató, parlant une langue isolés.
Le groupe bororo occidental a disparu à la fin du XXe siècle. Les derniers locuteurs étaient localisés en Bolivie, la langue n’est plus parlée.
Sources : Diccionario etnolingüístico y guía bibliográfica de los pueblos indígenas sudamericanos de fabre , sorosoro