Les massacres et les assassinats sélectifs de dirigeants sociaux et indigènes se poursuivent en Colombie
Publié le 19 Mars 2022
Veillée pour Miller Correa, leader de l'Association des Conseils Indigènes du Nord du Cauca (ACIN)
Territorios Comunicaciones, 17 mars 2022 - Les crimes contre l'humanité se poursuivent dans les territoires ancestraux de la Colombie. Miller Correa, dirigeant de l'association des Conseils indigènes du Nord Cauca (ACIN), a été assassiné, s'ajoutant aux milliers de dirigeants sociaux et de défenseurs des droits de l'homme assassinés et aux centaines de massacres perpétrés sous le gouvernement d'Iván Duque.
Selon un rapport de communication de Nasa Çxha çxha, la nouvelle grave et regrettable a été rapportée, "Le Thuthenas (Autorité) Miller Correa du nord de Cauca, a été trouvé mort à la sortie de Tambo, son corps a été levé par l'équipe technique du CTI de la ville de Popayán". (article en français)
L'information a été confirmée à l'époque par le conseil du CRIC le 15 mars.
L'ACIN a indiqué que Correa se trouvait à une réunion à Popayán le lundi 14 mars, où il est resté jusqu'à 18 h 40, heure à laquelle il a été vu pour la dernière fois. Selon des personnes qui étaient avec lui, il se rendait chez lui dans la réserve de Tacueyó, située à Toribío, dans le Cauca.
Selon les médias colombiens, l'autorité indigène avait déjà reçu des menaces dans un pamphlet au nom des "Autodefensas Unidas de Colombia" / Águilas Negras.
Correa était une autorité indigène du resguardo de Tacueyó, conseiller de l'ACIN, coordinateur du Plan de Vida, membre du Mouvement de la jeunesse Álvaro Ulcué, ainsi que conseiller et secrétaire du gouvernement de Toribío. C'est pourquoi la Commission de la vérité a souligné son travail important dans la reconnaissance de la dynamique du conflit qu'a connu la région du Cauca.
Son corps a été transporté en caravane à Toribío et son enterrement a eu lieu le jeudi 17 mars à El Damián, dans la réserve de Tacueyó.
Ce mercredi, selon des sources judiciaires et de presse, un suspect présumé du meurtre du leader indigène, Miller Correa, a été capturé.
Selon des sources sur le territoire, les groupes armés présents dans le département sont le Front Carlos Patiño du Commandement de coordination de l'Ouest, l'ELN, les pamphlets d'Águila Negras et les structures locales d'externalisation, sous la juridiction de l'armée colombienne, troisième division.
La Colombie et la poursuite des crimes contre l'humanité
Les actes d'assassinats et de massacres en Colombie, avec divers aspects et acteurs tels que les agents militarisés de l'État, le paramilitarisme et d'autres groupes de guerre irréguliers, ne sont pas des événements isolés et reflètent les défaillances structurelles des entités chargées de préserver la sécurité et la paix sociale, comme l'indiquent diverses organisations internationales de défense des droits de l'homme.
En octobre 2021, par le biais d'un rapport, la fédération internationale des droits de l'homme a mis en garde contre divers événements survenus sur le territoire de la Sierra Nevada : "Une reconfiguration de la violence illégale est en cours dans la région, aux mains de groupes armés qui contrôlent les principales activités licites et illicites de la Sierra à la recherche d'un plus grand contrôle territorial, dont certains entretiennent des liens avec d'anciens groupes paramilitaires".
L'Observatorio de DDHH, Conflictividades y Paz (Observatoire des Droits Humains, Con entend par massacre l'homicide intentionnel simultané de plusieurs personnes (3 personnes ou plus), protégées par le droit international humanitaire, et en état d'absence de défense, dans des circonstances égales de temps, de lieu et de manière.
Selon un rapport de cette organisation de la société civile, au cours de l'année 2020, il y a eu 91 massacres avec 381 personnes tuées, au 31 décembre 2020. Quant à l'année 2021, on dénombre 96 massacres, avec 338 victimes, au 31 décembre 2021.
Jusqu'à présent en 2022, on compte 23 massacres, avec 61 victimes - coupure le 17 mars 2022.
L'Observatorio de DDHH, Conflictividades y Paz, a recensé 171 cas d'assassinats de leaders sociaux et de défenseurs des droits humains au 31 décembre 2021 ; et 44 signataires d'accords de paix, dont d'anciens combattants des FARC assassinés ou disparus en 2021 au 14 novembre.
Jusqu'à présent en 2022, au 16 mars, 41 leaders sociaux et défenseurs des droits de l'homme ont été assassinés en Colombie en 2022. De même, au 14 mars 2022, 9 meurtres de signataires d'accords de paix et d'anciens combattants des FARC ont été enregistrés.
Auparavant, Indepaz a souligné que depuis l'investiture du président Iván Duque, le 7 août 2018, jusqu'au 10 décembre 2020, 695 leaders sociaux et défenseurs des droits humains ont été assassinés.
En mars 2021, le bureau du médiateur a affirmé que des milliers de personnes avaient été déplacées de force.
Parmi eux, 16 événements de déplacement forcé intra-urbain massif et 14 événements de déplacement rural massif, qui ont affecté un total de 4 062 familles, soit quelque 11 150 personnes, dont 90 % appartiennent à des communautés de peuples autochtones de la région Pacifique.
Dans le cadre des manifestations sociales qui ont eu lieu entre le 28 avril et le 31 mai 2021, des milliers de cas de violations des droits de l'homme et 80 décès ont été recensés en tant que victimes de violences homicides, principalement aux mains de la police et d'agents de l'État militarisés.
Reçu du Réseau Ubuntu du groupe "Crise de la civilisation et paradigmes alternatifs".
traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 17/03/2022
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