Pérou : Las Bambas : un nouveau conflit s'intensifie dans le corridor minier du sud du pays
Publié le 11 Février 2022
La compagnie minière annonce qu'elle pourrait suspendre à nouveau ses activités face au blocage de la route que quatre communautés de Chumbivilcas ont entamé il y a quinze jours.
Servindi, 9 février, 2022 - Depuis deux semaines, les habitants de quatre communautés de la province de Cusco, Chumbivilcas, bloquent un secteur du corridor minier du sud en signe de protestation contre la compagnie minière Las Bambas.
Les communautés, qui rejettent l'impact des transporteurs de minéraux, demandent à être déclarées zones d'influence directe et la nullité de la résolution qui reclasse la route communale comme nationale.
En réponse, l'entreprise a annoncé que si le blocage des routes se poursuit, elle pourrait suspendre à nouveau ses activités le 20 février. Le gouvernement peut-il apaiser le conflit ?
Revendications communautaires
Le nouveau conflit concerne quatre communautés du district de Ccapacmarca, dans la province de Chumbivilcas : Sayhua, Tahuay, Huascabambas et Ccapacmarca.
Ces communautés sont les mêmes qui, à la fin de l'année 2021, ont quitté la réunion où des accords ont été conclus entre dix autres communautés de Chumbivilcas, le gouvernement et l'entreprise.
On se souvient que ces accords ont été conclus après des protestations soutenues des communautés qui ont conduit l'entreprise à paralyser ses opérations à 100% pendant un peu plus d'un mois.
La plupart des communautés ont ensuite demandé à faire partie de la chaîne de valeur du MMG Las Bambas, c'est-à-dire à ce que les communautés fournissent des biens et des services par le biais d'entreprises communautaires.
Cependant, les communautés qui sont maintenant au centre du nouveau conflit demandent à être considérées comme des zones d'influence environnementale et sociale directe du projet minier.
Ceci, afin de pouvoir recevoir une compensation pour l'impact des camions de la société transportant des minéraux à travers leurs territoires, générant des vibrations, du bruit et de la poussière.
Les communautés demandent également la nullité de la résolution ministérielle 372-2018-MTC, qui a transformé les routes communales en routes nationales et a été publiée sans préavis.
Bien qu'ils se soient entretenus avec l'ancienne première ministre Mirtha Vásquez le 17 janvier et aient donné 15 jours au gouvernement pour répondre à leurs demandes, celles-ci n'ont pu être satisfaites.
En conséquence, depuis le 27 janvier, ils bloquent un secteur du corridor minier sud appelé "La Curva", en attendant que le président, Pedro Castillo, se manifeste pour répondre à leurs revendications.
Nouvel arrêt
Face à cette situation, l'entreprise MMG Las Bambas a publié une déclaration le 7 février dans laquelle elle prévient que le blocus empêche le passage de ses véhicules et d'autres véhicules privés.
"En raison des restrictions imposées aux transports entrants et sortants, Las Bambas a été contrainte de réduire progressivement ses activités à la mine", ont-ils déclaré.
En outre, ils ajoutent que "si le blocage de la route se poursuit, la production devrait s'arrêter aux alentours du 20 février 2022", soit un nouvel arrêt de travail.
Le gouverneur régional d'Apurímac, Baltazar Lantarón Nuñez, a souligné que les blocages signifient que 2 millions de S/. par jour de redevances seront perdus.
Jusqu'à présent, le blocus a provoqué un effondrement de l'activité minière à Las Bambas, la demande d'électricité de la société minière ayant chuté de 40 % depuis le 2 février.
Le président Castillo et son nouveau premier ministre, Aníbal Torres, ont la responsabilité politique de traiter ce conflit avec diligence et rapidité. Cela suffira-t-il à apaiser le conflit ?
traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 09/02/2022
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Las Bambas: escala nuevo conflicto en el corredor minero sur
Minera anuncia que podría volver a suspender sus operaciones ante el bloqueo de carretera que iniciaron hace dos semanas cuatro comunidades de Chumbivilcas. Servindi, 9 de febrero, 2022.- Desde hace