Cultures Pré-Incas et Inca : Le quero

Publié le 18 Février 2022

By Marie-Lan Nguyen - Own work, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=84272121

Vase d’apparat le plus souvent en bois, de forme de tronçon plus large à l’ouverture qu’à la base, que l’on retrouve dans les cultures sub-andines.

C’est un ancien récipient incas qui servait pour boire la chicha ou de l’alcool.

Du quechua qiro, q’iro = bois

Autre écriture : kero, queru

Nous trouvons des quero fabriqués dans d’autres matériaux : céramique, argent, or, argile.

La production de queros commence au début de la période intermédiaire, vers 100 à 600 après JC. Ils jouent un rôle important dans les cérémonies, contribuant à la stratification de classe consécutive au mélange des cultures.

By https://clevelandart.org/art/1963.476, CC0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=76003016

Tiahuanaco De Gryffindor - Trabajo propio, Dominio público, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=770172

A Tiwanaku en Bolivie, on peut juger de l’importance politique du kero car il est mis en évidence par d’immenses portraits de pierre où figurent les fondateurs politiques en tant qu’élite, vêtu avec des tenues luxueuses, avec la présence d’un plateaux de tabac et portant un kero dans chacune de leurs mains.

Il y a une forte connotation religieuse également du quero avec la boisson nommée chicha (boisson à base de maïs fermenté) qui était une boisson importante dans les offrandes rituelles de la culture andine ancienne. La chicha était servie dans des queros spéciaux liés à la « cérémonie du sacrifice », représentés sur la poterie peinte Moche. Sur de nombreuses représentations on peut voir des keros montrant un plant de maïs émergeant du récipient.

Certains ont de somptueux motifs géométriques peints à la main suivant les techniques traditionnelles de la poterie de Pisac. D’autres représentent des scènes narratives qui pourraient être de véritables moments historiques.

La production de queros culmine entre 1000 et 1200.

By Ministerio de Cultura y Patrimonio del Ecuador - www.culturaypatrimonio.gob.ec, CC BY 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=34013825

D’après les vestiges archéologiques, les premiers queros appartenaient à la culture Tiahuanaco, ils étaient en boue et en argile et plus tard ils seront faits en céramique. Après Tiahuanaco, la culture Huari et les cultures de la côte péruvienne pérenniseront ce récipient.

Kero culture Huari De Raccolte Extraeuropee del Castello Sforzesco, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=28529294

Les Incas par la suite vont les travailler en or et les orner plus précisément.

On retrouve des décors souvent aux couleurs vives (polychromes) avec une dominante rouge, orange, blanche et noire, agrémentés de grecques, de signes décalés (motifs géométriques)

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Toujours par deux

Les queros étaient fabriqués par paire, car un verre était pour une personne et l’autre pour l’invité, car en bonne réciprocité sociale, on ne buvait pas seul.

Ils étaient offerts par l’empereur inca et utilisés lors de rituels.

On en a retrouvé qui ont été utilisés lors de rites funéraires, placés auprès des momies dans les sépultures. Les Incas prévoyaient de pourvoir aux besoins du défunt comme s’il faisait encore partie des vivants (nourriture, boisson, vêtements).

Après la conquête espagnole, la production de queros continue chez les élites indigènes mais le style va évoluer avec l’apparition de motifs figuratifs (scènes de batailles, animaux, fleurs), la forme évoluera elle aussi avec des représentations zoomorphes et anthropomorphes.

Ce sont des queros coloniaux qui offrent un point de vue différent de l’histoire contée par les conquérants.