Pérou : La marée noire révèle la faiblesse des institutions environnementales
Publié le 1 Février 2022
Source de l'image : Cepes
Servindi, 29 janvier 2022 - Malgré la catastrophe environnementale causée par la marée noire, l'État ne dispose pas d'un cadre juridique solide pour obliger la société Repsol à remédier aux impacts d'une ampleur équivalente aux dommages causés.
Au Pérou, l'amende maximale que l'État peut imposer est de 30 000 unités fiscales (UIT), soit l'équivalent de quelque 138 millions de S/, ce qui est une somme dérisoire face aux dommages causés.
Beatríz Salazar, du Centre péruvien d'études sociales (Cepes), souligne que le déversement de la raffinerie de La Pampilla affecte des centaines de kilomètres de l'écosystème marin et côtier.
Une alternative pourrait être que l'Agence d'évaluation et de surveillance de l'environnement (OEFA) ordonne des mesures correctives de restauration pour revenir à la situation antérieure.
De même, les mesures de compensation environnementale visent à remplacer l'actif environnemental affecté qui ne peut être restauré. Évaluer également la possibilité d'engager des poursuites devant les tribunaux internationaux pour obtenir une indemnisation.
Vous trouverez ci-dessous l'article complet :
La marée noire révèle la faiblesse de nos institutions environnementales
Par Beatriz Salazar, coordinatrice du domaine Changement climatique et agriculture durable du CEPES
Ces dernières semaines, les péruviens ont une nouvelle fois subi les conséquences désastreuses de la faible priorité que nous accordons à la protection de notre droit constitutionnel à bénéficier d'un environnement équilibré et adéquat pour le développement de la vie. Des centaines de kilomètres de l'écosystème marin et côtier ont été gravement endommagés par la marée noire de la raffinerie de La Pampilla, gérée par la société espagnole Repsol. L'entreprise a tenté de se soustraire à ses responsabilités et a même provoqué un deuxième déversement qu'elle nie. L'État péruvien ne dispose pas d'un cadre juridique suffisamment solide pour obliger Repsol à assumer la responsabilité de l'endiguement et à entreprendre une remise en état à une échelle équivalente aux dommages causés.
Si le déversement s'était produit au large des côtes espagnoles, l'entreprise responsable serait tenue de remettre l'habitat contaminé dans son état naturel et, si elle n'est pas en mesure de le faire, de payer pour la contamination ou de recourir à des services d'assainissement tiers. Au Pérou, l'amende maximale que l'État peut imposer est de 30 000 Unidades Impositivas Tributarias (UIT), soit environ 138 millions de S/, ce qui est une somme dérisoire face aux dommages causés. En outre, l'entreprise pourrait engager une action en justice pour recouvrer l'amende, ce qui pourrait prendre plusieurs années. Une alternative pourrait être que l'Agence d'évaluation et de surveillance de l'environnement (OEFA) ordonne des mesures de restauration corrective dans le but de revenir à l'état de choses qui existait avant le dommage, ou si cela n'est pas possible, des mesures de compensation environnementale pour remplacer l'actif environnemental affecté qui ne peut être restauré. Évaluer également la possibilité d'engager des poursuites devant les tribunaux internationaux pour obtenir une indemnisation.
Les dégâts ne se limitent pas à l'océan et aux plages. L'agriculture pourrait également être endommagée. L'embouchure du rio Chancay, avec les champs de culture à proximité, aurait été touchée par le pétrole. En raison du faible débit du fleuve, l'eau du fleuve se serait mélangée aux courants marins contaminés par des résidus d'hydrocarbures. La méthode d'élimination des hydrocarbures récupérés est liée au problème de la contamination des sols et des rivières. Un article récent paru dans la Revista de la Escuela Superior de Guerra Naval avertit que, dans les opérations de nettoyage, de récupération et de restauration de l'environnement, le Pérou n'élimine pas de manière adéquate les hydrocarbures récupérés.
Indirectement, de nombreux autres agriculteurs pourraient être lésés par les dommages causés aux oiseaux de guano dans la réserve nationale Sistema de Islas, Islotes y Puntas Guaneras, une zone de refuge pour les oiseaux marins qui produisent du guano, un engrais naturel actuellement très demandé par les agriculteurs en raison de la hausse du prix des engrais importés.
Nous espérons que cette crise nous fera prendre conscience que les institutions environnementales doivent être renforcées pour éviter la répétition de catastrophes comme celle-ci.
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* Beatriz Salazar est coordinatrice du domaine du changement climatique et de l'agriculture durable au Centre péruvien d'études sociales (CEPES).
source d'origine https://cepes.org.pe/2022/01/28/derrame-de-petroleo-revela-debilidad-de-nuestra-institucionalidad-ambiental/
traductionn caro d'un article paru sur Servindi.org le 29/01/2022
Derrame de petróleo revela debilidad de la institucionalidad ambiental
Servindi, 29 de enero, 2022.- A pesar del desastre ambiental provocado por el derrame de petróleo el Estado no cuenta con un marco legal fuerte para obligar a la empresa Repsol a remediar los ...