Mexique : Criminalisation de la lutte pour la présentation des 43 étudiants vivants
Publié le 30 Janvier 2022
TLACHINOLLAN
28/01/2022
Ayotzinapa, Guerrero, 28 janvier 2022 - Aujourd'hui, plus de 800 policiers sont arrivés au péage de Palo Blanco pour empêcher les parents des 43 disparus et les élèves de l'école normale rurale d'Ayotzinapa d'y manifester.
Avec cette loi, le gouvernement a annulé nos droits à la liberté d'expression, à l'information et à la protestation contre la disparition de nos enfants.
Les mères et pères des 43 chaque mois, à travers cette forme de protestation nous exprimons notre demande légitime que nos enfants soient présentés vivants, nous diffusons l'information au public qui passe dans les rues sur les quelques avancées de l'enquête et nous montrons notre désaccord avec l'action illégitime et illégale de toutes les forces de sécurité qui ont participé directement et indirectement à la disparition des 43 étudiants le 26 septembre 2014 et que plusieurs de ses membres n'ont pas été enquêtés ni sanctionnés.
Par cette action, le gouvernement fédéral et celui des États fédérés ont fermé les canaux de la liberté d'expression et d'information, annulé les droits à la liberté de réunion, d'association et de protestation sociale. Il n'existe aucun motif solide pour empêcher les mères et les pères des 43 de manifester, aucun préjudice n'est causé à des tiers, puisque la libre circulation des passants ou des touristes se rendant à Acapulco n'est pas perturbée, la vie des personnes n'est pas mise en danger et aucune violence n'est générée par notre acte de protestation, alors pourquoi annuler et restreindre ces prérogatives ?
Ces forces ont porté un coup dur au mouvement social du Guerrero et du pays en empêchant un mouvement social emblématique au niveau national de manifester pour réclamer ses revendications légitimes.
Le gouvernement montre son pouvoir répressif contre ceux qui protestent, contre ceux qui réclament des droits légitimes comme la vie et la liberté, tandis qu'il est complaisant envers les groupes criminels qui génèrent la terreur et la mort dans l'État.
En effet, cette démonstration de pouvoir et ce recours à la force contre les mouvements sociaux contrastent avec l'attitude timorée et complice des autorités de l'État face aux groupes criminels qui exercent leur autonomie et contrôlent des territoires dans des municipalités comme Tixtla, Quechultenango, Chilapa, Tlacotepec, San Miguel Totolapan et toute la bande de la Costa Grande, la zone nord et Tierra Caliente où les groupes criminels exercent leur autorité et sèment la terreur en plein jour sans qu'aucune autorité ne se sente interpellée par cette situation.
Dans la même zone où les mères et les pères ont été empêchés de manifester la veille, un groupe armé a fait irruption dans la ville de Buena Vista de la Salud, tuant quatre personnes, dont le dirigeant du Comité de coordination des travailleurs de l'éducation de l'État (CETEG), Mario Zamora. Bien que les villageois aient demandé la présence des forces de sécurité, il n'y a eu aucune réponse. Ce n'est qu'après les meurtres qu'ils sont arrivés pour mener des enquêtes.
Cela montre que le gouvernement n'est pas intéressé par l'établissement de l'ordre, ni par la prévention de la violence ; son objectif est d'empêcher la protestation sociale, de saper l'organisation populaire et de restreindre la liberté de réunion, comme ils l'ont fait avec les mères et les pères des 43.
La rapidité avec laquelle ils ont mobilisé les forces de sécurité aujourd'hui pour annuler nos droits à la liberté d'expression et le droit de protester n'a pas été observée lorsqu'ils ont fait disparaître nos enfants. Plus de six heures ont passé et les forces de sécurité ne sont jamais arrivées pour sauver la vie de nos enfants, mais aujourd'hui, elles montrent leur force pour faire taire nos voix et notre rage digne.
C'est pourquoi nous appelons les femmes et les hommes de notre État à maintenir l'organisation populaire, à manifester pour réclamer nos droits et à protester contre les injustices commises à l'encontre de ceux qui sont au bas de l'échelle. C'est pourquoi nous vous invitons à une grande mobilisation sociale ce 2 février, à l'occasion de l'anniversaire de la mort du professeur et commandant Genaro Vázquez Rojas.
Nous disons au gouvernement que nous ne sommes pas intimidés par ses positions autoritaires et répressives, nous continuerons à nous battre sans relâche pour la présentation en vie de nos enfants et nous poursuivrons nos protestations légitimes sous toutes leurs formes.
Sincèrement
Comité des mères et des pères des 43.
traduction caro d'un communiqué paru sur Tlachinollan.org le 28/01/2022
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Criminalización de la lucha por la presentación con vida de los 43
Ayotzinapa, Guerrero a 28 de enero del año 2022.- El día de hoy más de 800 policías arribaron a la caseta de Palo Blanco para impedir que padres y madres de los 43 desaparecidos y estudiantes d...
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