Pérou/Brésil : L'importance humaine et climatique de la protection du corridor Yavarí-Tapiche

Publié le 12 Décembre 2021

La présentation, qui a eu lieu le jeudi 9 décembre dans la salle Kuelap du ministère de la culture, a vu la participation de la ministre de la culture, Gisela Ortíz, de dirigeants indigènes du Pérou et du Brésil, de fonctionnaires, de spécialistes et de membres de diverses institutions de la société civile du Pérou et de l'étranger, via le zoom.

Servindi, 11 décembre 2021 - Une publication contenant les fondements juridiques, anthropologiques et environnementaux du Corridor territorial des peuples en situation d'isolement et de premier contact et des forêts continues Yavari-Tapiche a été présentée cette semaine.

L'initiative vise à reconnaître et à développer des mécanismes de protection avec une approche binationale dans une vaste zone habitée par des peuples en situation d'isolement et de premier contact (PIACI) à la frontière du Pérou et du Brésil.

Les corridors territoriaux sont de vastes zones territoriales transfrontalières continues, composées de diverses catégories juridiques telles que les réserves territoriales et autochtones, les zones naturelles protégées, les communautés autochtones, entre autres, qui ont en commun la présence et le déplacement de PIACI.

L'initiative du corridor forestier territorial et continu Yavari-Tapiche comprend 16 millions d'hectares de forêt dans les départements de Loreto et d'Ucayali (au Pérou) et les États d'Amazonas et d'Acre (au Brésil).

La région abrite des forêts primaires et les eaux d'amont d'importants affluents du fleuve Amazone. Elle abrite également le plus grand nombre de personnes isolées au monde.

Les territoires autochtones historiques du corridor comprennent des zones d'une importance biologique particulière en raison de taux de biodiversité record.

Carte de l'emplacement du corridor territorial Yavari Tapiche. Source : Orpio
L'initiative 

Le projet est dirigé par l'Organisation régionale des peuples indigènes de l'Est (Orpio) et est réalisé en alliance avec 25 organisations qui composent l'Organisme de coordination des organisations indigènes du bassin de l'Amazone (Coica).

L'initiative est soutenue par l'Association interethnique pour le développement de la selva péruvienne (Aidesep), l'Organisation régionale Aidesep Ucayali (ORAU) et l'Union des peuples indigènes de la vallée de Javari (Univaja).

Le rapport a été réalisé avec le soutien de la Rainforest Foundation of Norway et la collaboration du Centro de Trabalho Indigenista (CTI).


Menaces et violations

Au cours de la présentation, les dirigeants et les membres de l'équipe technique ont présenté une série de menaces qui mettent en danger la vie des populations en isolement et en premier contact et des communautés.

L'extraction de bois, les routes et autoroutes forestières, les projets routiers, la culture de la coca et le trafic de drogue, l'invasion territoriale pour la chasse et la pêche commerciale illégale sont quelques-unes des menaces.

Ces menaces sont aggravées par le contact forcé des missionnaires, les activités minières et les hydrocarbures. 

Tous ces éléments, pris ensemble, menacent sérieusement les moyens de subsistance des PIACI et des communautés, ainsi que leur délicat écosystème de forêts, rivières et affluents.

Appel aux autorités


Les représentants indigènes ont remis une liste de demandes aux autorités présentes et ont appelé le monde à joindre ses efforts pour la protection du corridor Yavari-Tapiche.

Les États péruvien et brésilien doivent prendre l'initiative de protéger les corridors territoriaux et établir un mécanisme interinstitutionnel de dialogue, de proposition et de mise en œuvre de politiques et d'actions nationales et transfrontalières.

De même, le ministère de la Culture doit réactiver la table de travail sur les PIACI créée en 2018 (RM 432-2018-MC) sous un nouveau nom, en garantissant une participation indigène qui favorise la protection des corridors.

Ils ont souligné l'importance de soutenir la gouvernance territoriale autochtone et de favoriser la gestion durable des ressources selon des modalités que les peuples autochtones décident pour leur propre bien-être et celui de leurs familles et communautés.

En ce sens, il est nécessaire de mettre en œuvre et de gérer une protection coordonnée et stratégique avec chacun des acteurs et secteurs liés au corridor.

Des fonctionnaires du secteur de la culture, du bureau du médiateur, du service national des forêts et de la faune (SERFOR), du ministère de la santé, du ministère péruvien des affaires étrangères, de la présidence du conseil des ministres et des organismes concernés du corridor ont assisté à l'événement.

Il est à espérer que la proposition de corridor territorial Yavari-Tapiche sera reprise par l'administration publique, conformément aux engagements des États du Pérou et du Brésil en matière de droits de l'homme et de climat.
Fait : 

Le Pérou compte actuellement 5 réserves indigènes et 2 réserves territoriales. Dans ce sens, la protection d'un total de 7 réserves indigènes et territoriales est gérée, couvrant plus de 4 millions d'hectares au total, ce qui représente 3,2% du territoire national.

De même, la catégorisation de 4 demandes de réserves indigènes est en cours de gestion, couvrant un total de plus de 3 millions d'hectares et représentant 2,5% du territoire national. 

Parmi les principales avancées du secteur PIACI mentionnées par la ministre Gisela Ortíz figure la catégorisation de 2 réserves indigènes au cours de l'année 2021, qui totalisent 1 244 873,6 hectares de forêt protégée :

Réserve indigène Yavari Tapiche (DS N° 007-2021-MC) avec 1 095 877,17 hectares.
Réserve indigène Kakataibo Nord et Sud (DS N° 015-2021-MC) avec 148 996,51 hectares.

traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 11/12/2021

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