Pérou : Huaca Prieta

Publié le 9 Décembre 2021

By Véronique Debord-Lazaro - Flickr: View from top of Huaca del Brujo, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=20935402

Huaca Prieta est l’un des trois principaux sites du complexe archéologique El Brujo dans la province d’Ascope, région de La Libertad au Pérou.

Les premières fouilles du site seront faites en 1946/1947 par Junius Bird et son équipe.

Son nom vient de l’énorme masse de cendres et de déchets décomposés qui donne au sol une couleur brune.

La découverte de ce site est fondamentale dans l’histoire de l’archéologie péruvienne. Les restes qui ont été mis à jour sont en effet soumis à la nouvelle technique de datation par carbone 14.

Ils sont datés de 2500 ans ce qui bouleverse la chronologie de la période précéramique dont le début jusque là se situait autour de 1000 ans avant J, date correspondant à l’horizon primitif représenté par la culture Chavin.

 

Il y a 2 phases d’occupation de ce site :

La première au Paléo-indien connaît une présence humaine intermittente datant de 15.000 à 8000 ans.

La phase la plus récente remonte à la période précéramique, 4000 à 2500 avant JC. Les vestiges culturels démontrent une activité agricole sédentaire, la construction de salles semi-souterraines en pierre et boue, la pratique de l’art textile rudimentaire, l’utilisation de calebasses pyrogravées ornées de dessins zoomorphes et anthropomorphes. Il n’y a ni céramique ni culture de maïs.

Les habitations sont de petites maisons semi-souterraines, carrées ou rondes avec une entrée étroite, des marches d’accès. La construction utilise des galets extraits de la rivière et un mélange d’eau et de terre. Le fait de construire des maisons semi-enterrées provient sans doute de la difficulté à construire des murs indépendants sur le sol.

  • Les fouilles ont trouvé des restes de haricots, de plusieurs variétés de courges, de ressources marines, des outils lithiques, des instruments de pêche (hameçons en os, lignes de pêche en coton et filets avec poids et flotteurs).
  • 33 squelettes recouverts de nattes datés de 2200 ans avant JC ont été également découverts.
  • Une calebasse pyrogravée décorée avec la représentation d’un visage humain félinisé.

Dessin de la calebasse pyrogravée De Simon chara - Trabajo propio, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=34247753

 

Tissus en coton

 

Fragment textile découvert à la Huaca Prieta, American Museum of Natural History Par Daderot — Travail personnel, CC0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=19740887

Ce qui est le plus étonnant dans cette découverte sont les plus de 3000 fragments de tissus en fibre de coton. La fabrication était rudimentaire, réalisés à la main, le métier à tisser n’avait pas encore été inventé. Le coton provenait de la variété gossypium barbadense. La technique utilisée consistait en entrelacement des fils de chaîne et de trame. Ils ont réalisé de très belles iconographies zoomorphes, dont un condor aux ailes déployées, un serpent stylisé à 2 têtes de forme géométrique.

C’est dans les textiles trouvés à Huaca Prieta que l’on découvre les premières images reconnues plus tard dans les expressions d’autres cultures : condor, serpent à 2 têtes, oiseaux de différentes formes et positions, félins, crabes, personnages humains.

gossypium barbadense Par Franz Eugen Köhler, Köhler's Medizinal-Pflanzen — List of Koehler Images, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=255343

 

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La teinture : indigo !

 

Des chercheurs ont trouvé des fils bleus décorant un tissu rayé trouvé sur le site de Huaca Prieta au Pérou. (SCIENCE PARA LN) image

Les fils de coton étaient teints par frottement. Des colorants d’origine végétale étaient utilisés par les civilisations préhispaniques.

1500 ans plus tôt que prévu que ce pensaient les spécialistes, une étude sur l’indigo démolit  les théories sur la fabrication pionnière de l’indigo en Egypte. La couleur indigo serait originaire en vérité des Andes péruviennes, découverte il y a de cela 6000 ans. Le pigment bleu découvert sur les restes d’un tissu découvert sur le site archéologique de la Huaca Prieta (Site El Brujo) correspond à une teinture de la plus ancienne utilisation connue de l’indigo dans le monde.

indigotier Par Francisco Manuel Blanco (O.S.A.) — Flora de Filipinas [...] Gran edicion [...] [Atlas I].[1], Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=6307107

La découverte décrite par l’équipe d’archéologues dirigée par Jeffrey C.Splitstoser confirme que les restes de l’utilisation de l’indigotine sont identifiés dans les tissus bleus. 5 des 8 échantillons examinés révèlent sa présence.

Les chercheurs insistent sur le fait qu’il ne fait aucun doute que l’indigo a été extrait de la sève de la plante connue sous le nom d’indigofera tinctoria et utilisé dans la décoration des tissus. L’arbuste selon le rapport se trouvait quelque parti sur la côte nord du Pérou où il était adapté avec conditions arides de la région et poussant à l’état sauvage.

Un ARTICLE intéressant sur les fouilles (en espagnol)

Sources : wikipedia, historiadelperu, arqueologiadelperu.com

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Pérou, #Civilisations pré-incas, #Huaca Prieta

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