Pérou : Dix défenseurs et leaders indigènes tués pendant la pandémie
Publié le 26 Décembre 2021
Photo : UE au Pérou
Rien qu'en 2021, les dirigeants amazoniens Herasmo García, Yenes Ríos, Mario López et Lucio Pascual ont été tués dans le cadre de la lutte contre l'exploitation forestière illégale et le trafic de drogue.
Servindi, 23 décembre 2021 - Au moins une douzaine de défenseurs de l'environnement et de leaders indigènes ont été tués au Pérou pendant la pandémie entre 2020 et 2021, selon les registres de diverses institutions examinés par Servindi.
Quatre de ces meurtres ont été signalés cette année et sont ceux qui ont coûté la vie aux dirigeants amazoniens Herasmo García, Yenes Ríos, Mario López et Lucio Pascual.
La mort de ces dirigeants est liée à l'avancée des activités illicites dans les communautés autochtones, telles que la culture de la feuille de coca, l'exploitation forestière illégale et le trafic de drogue.
Les dossiers auxquels Servindi a eu accès correspondent à ceux de l'Association interethnique pour le développement de la selva péruvienne (Aidesep) et de la Coordination nationale des droits de l'homme (CNDDHH).
Ainsi que celle du bureau du médiateur et du ministère de la justice et des droits de l'homme, bien que ce dernier ne reconnaisse que huit meurtres à ce jour et que deux autres fassent l'objet d'une enquête.
Aidesep : le registre le plus complet
Le dernier registre de l'organisation indigène nationale Aidesep, publié le 16 décembre, fait état de l'assassinat de 17 dirigeants amazoniens entre 2013 et 2021.
Parmi ceux-ci, 10 meurtres ont eu lieu au cours des deux dernières années : six en 2020 (le premier en avril) et quatre en 2021 (le dernier en novembre).
En 2020, l'organisation signale les assassinats du leader indigène Cacataibo, Arbildo Meléndez, du leader asháninka Gonzalo Pío Flores et du garde forestier Lorenzo Wampagkit.
Ainsi que William Lopez Ijuma, Cheminton Flores Crispin et Elix Ruiz Ortis, trois autochtones du peuple Kukama qui ont perdu la vie en pleine manifestation dans le lot 95.
Entre-temps, l'année 2021 comprend l'assassinat des dirigeants dCacataibo, Herasmo García Grau et Yenes Ríos Bonsano, ainsi que des dirigeants Asháninka, Mario López Huanca et Lucio Pascual Yumanga.
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Coordination nationale et bureau du médiateur
Le rapport de la coordination nationale des droits de l'homme (CNDDHH), quant à lui, indique que de 2020 à décembre 2021, 11 dirigeants et défenseurs autochtones ont été tués au Pérou.
La liste comprend six des dirigeants amazoniens enregistrés comme assassinés par l'Aidesep : Arbildo Meléndez, Gonzalo Pío, Herasmo García, Mario López, Yenes Ríos et Lucio Pascual.
Mais elle comprend également le meurtre du syndicaliste Jerson Noé Suárez, du leader Cacataibo Santiago Vega Chota, des écologistes Jorge Muñoz et Roberto Pacheco, et du leader Asháninka Estela Casanto.
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Source : Coordinateur national des droits de l'homme
La liste du bureau du médiateur, mise à jour en octobre 2021, est quelque peu similaire dans la mesure où elle enregistre le décès de 10 défenseurs indigènes et/ou environnementaux pendant la pandémie.
Cette liste comprend presque tous les défenseurs et dirigeants qui figurent dans le registre de la CNDDHH, à l'exception de Jerson Noé Suárez, Santiago Vega Chota et Lucio Pascual Yumanga.
Elle comprend également deux meurtres qui ne figurent pas sur la liste de la CNDDH : ceux du membre de la communauté Asháninka Benjamín Ríos Urimishi et du garde forestier Lorenzo Wampagkit, respectivement en avril et juillet 2020.
Ministère de la Justice : huit meurtres
De son côté, le ministère de la Justice et des Droits de l'homme a informé Servindi qu'entre avril 2019 et octobre 2021, il a signalé le meurtre de huit défenseurs des droits humains.
Il s'agit plus précisément du meurtre de huit "défenseurs des droits des peuples indigènes et de l'environnement", qui figurent également sur la liste du bureau du médiateur.
Ce sont : Arbildo Meléndez, Gonzalo Pío, Roberto Pacheco, Jorge Muñoz, Yenes Ríos, Herasmo García, Estela Casanto et Mario López.
Bien que ce ministère ait également pris connaissance du meurtre de l'activiste Pedro Prada García et du leader Asháninka Lucio Pascual Yumanga, il a noté que les deux crimes font l'objet d'une enquête.
L'enquête "permettra de déterminer si la mort" des deux personnes "a été motivée par leur travail de défense des droits de l'homme", a déclaré la Direction des droits de l'homme.
Ils ont également indiqué que, pendant le Protocole visant à garantir la protection des défenseurs des droits de l'homme, approuvé en 2019, ils ont reçu 31 demandes de protection, dont 23 ont été admises.
En outre, ils ont émis 17 alertes précoces, dans le cadre desquelles ils ont accordé un total de 14 actions de protection urgentes et 42 actions de protection, dont ont bénéficié 71 défenseurs et/ou leurs familles ou communautés.
Il convient de noter qu'aucun des rapports examinés ne prend en compte le meurtre récent du rondero Awajún, Antonio Yagkuag, dont la mort fait l'objet d'une enquête du bureau du procureur.
Il n'est pas exclu que sa mort soit liée à son activité de chef de rondero ou à des affaires personnelles, la victime étant accusée d'avoir provoqué la mort d'un villageois dans un acte de sorcellerie.
traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 23/12/2021
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