Etats-Unis/Canada : La nation Klallam
Publié le 3 Décembre 2021
Peuple autochtone vivant sur la côte Pacifique nord-ouest des Etats-Unis et du Canada, faisant partie du groupe linguistique salish de la côte centrale, réparti dans quatre communautés autochtones.
Réserves
Etats-Unis
- Lower Elwha Tribal Community of the Lower Elwha Reservation Washington
- Jamestown S'Klallam Tribe of Washington
- Port Gamble Indian Community of the Port Gamble Reservation, Washington
Canada
- Scia'new First Nation (Becher Bay Indian Band), île de Vancouver Colombie britannique
Deux groupes vivent dans la Péninsule Olympique et dans la Péninsule de Kitsap dans l’état de Washington, un groupe vit à Becher Bay dans le sud de l’île de Vancouver en Colombie britannique.
Le nom klallam [xʷstɬ̕æləm] veut dire peuple fort.
A propos de leur nom
Dans les médias locaux d’aujourd’hui, Clallam est utilisé pour désigner les habitants du comté de Clallam dans l’état de Washington, à la fois autochtones et non autochtones.
L’orthographe avec un K est utilisée pour désigner le peuple autochtone Klallam.
La tribu Lower Elwha a adopté Klallam comme orthographe officielle.
Les tribus Port Gamble et Jamestown utilisent S’klallam comme orthographe officielle.
Klallam- By Unknown - see above, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3655480
Histoire
Avant l’arrivée des européens, dans la nord-ouest du Pacifique, le territoire habité par les Klallam s’étendait sur la côte nord de la Péninsule Olympique depuis l’embouchure de la rivière Hoko à l’ouest jusqu’à la baie de Port Discovery à l’est.
Des Klallam vivaient de l’autre côté du détroit de Juan de Fuca sur l’île de Vancouver dans ou près des baies actuelles de Saanich, Sooke et Beecher.
Des villages étaient situés sur la côte et d’autres à l’intérieur des terres le long de rivières, de criques ou près des grands lacs.
Ils pratiquaient un commerce étendu entre tribus ainsi que des mariages mixtes et des formes de coopération entre eux et d’autres peuples voisins.
Ils organisaient des potlatchs jouant un rôle important dans la détermination du statut social.
Les contacts
Des européens commencent à explorer la côte nord-ouest, Juan Pérez en 1774, James Cook en 1778 et d’autres commerçants de fourrures maritimes à partir de 1780. Les premiers explorateurs n’entrent pas dans la détroit Juan de Fuca et ne prennent donc pas contact directement avec les Klallam mais ceux-ci bien avant de les rencontrer ont entendu parler de ces nouveaux venus.
- Charles William Barkley est le premier européen à entrer dans la détroit de Juan de Fuca en 1787.
- Robert Gray atteint la baie de Clallam en 1789.
The mouth of the Clallam River is located in Clallam Bay County Park.By Parametrix, Inc. - http://www.fhwa.dot.gov/byways/photos/27451, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=731192
- De 1790 à 1792 des espagnols basés à Nootka sound sur l’île de Vancouver font plusieurs expéditions dans la détroit de Juan de Fuca.
- Manuel Quimper atteint la baie de Port Discovery en 1790.
- En 1791 Francisco de Eliza dirige une petite flotte d’exploration qui s’installe quelque temps à Port Discovery.
arc en ciel à discovery bay By Spinality at English Wikipedia, CC BY 2.5, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=15834670
On ne sait pas quel navire prend contact pour la première fois avec les Klallam mais cela se passe probablement avant 1789 au village de Clallam bay ou de Port Discovery et implique des cadeaux de couteaux, de boutons et de cuivre.
- George Vancouver prend contact avec eux en 1792. Il pensait être le premier à les visiter et a écrit qu’il avait été surpris par leur indifférence. Il échange du cuivre, des couteaux et des objets de commerce mineurs.
- En 1825 la Compagnie de la Baie d’Hudson établit le Fort Vancouver sur le fleuve Columbia. Il y aura peu de trafic entre les Klallam et le fort. Un incident grave se produit en 1828 quand 5 hommes blancs sont tués par des Klallam dont deux d’entre eux avaient servis de guides et avaient été maltraités par les hommes blancs. En représailles, 60 hommes de Fort Vancouver visitent le territoire Klallam et attaquent le premier groupe qu’ils trouvent tuant 7 personnes dont des femmes et des enfants, ils incendient leurs maisons puis avec l’aide d’un navire de la Compagnie de la Baie d’Hudson, ils attaquent, pillent et détruisent un village Klallam près de Dungeness Spit. Des archives de la HBC indiquent qu’ils ont tué 25 Klallam en tout.
Fort Vancouver 1845 https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fichier:Fort_Vancouver_1845.jpg
- En 1832 un poste de traite de la HBC de Fort Nisqually est installé sur la rive sud du Puget Sound dans l’actuelle ville de DuPont. Les archives indiquent que les Klallam le visitent pour faire du commerce de fourrure et de gibier en 1833.
- Entre 1833 et 1835, les Klallam visitent le fort au moins 9 fois et ensuite plus souvent.
- En 1847 Paul Kane visite Fort Nisqually et la région et fait des descriptions des Klallam ; il indique qu’ils pratiquent toujours l’esclavage, qu’ils ont abandonné les arcs et les flèches pour des fusils, qu’ils utilisent des filets de canards courants, de l’argent en coquillages est toujours apprécié, le chamanisme est toujours pratiqué. Un village fortifié qu’il a pu visiter abritait environ 200 klallams.
Fort Nisqually By Unknown author - Washington State Localities Photographs, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=76941551
- En 1847, 150 guerriers Klallam se joigne taux Suquamish dirigés par le chef Seattle dans une attaque contre le peuple Chimakum afin de les anéantir. Ils détruisent les derniers villages de ce peuple. Les survivants sont réduits en esclavage, certains fuient et rejoignent les Skokomish près du Canal Hood. Les Klallam occupent ensuite le territoire des Chimakum, dans la partie nord-ouest de la Péninsule Olympique et la Péninsule de Quimper où se trouve aujourd’hui Port Townsend.
Femme Chimakum By Edward S. Curtis - , Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=10867114
- Dans le début des années 1850 des scieries fonctionnent à Port Townsend, Port Gamble et Port Ludlow. Des colons vendent de l’alcool aux Klallam ce qui produit des effets délétères.
- En 1855 l’ethnologue George Gibbs visite les Klallam et signale que la population est de 926 personnes, il blâme l’alcool et les maladies qui provoquent le déclin de ce peuple, qui continue à faire des raids sur les communautés voisines mais n’utilisent plus les matraques ni les arcs, qu’ils possèdent des outils et des ustensiles de fabrication européenne, qu’ils cultivent les pommes de terre dans des champs cultivés. Le commerce de fourrure autrefois prospère est presque éteint. Ils ont encore des esclaves et pratiquent le potlatch.
- En 1855 les Klallam et les Skokomish ainsi que des survivants Chimakum signent le traité de Point no Point. En vertu de ce traité, les Klallam sont sensé abandonner leurs terres et déménager dans la réserve Skokomish près de Skokomish dans l’état de Washington en échange de l’aide gouvernementale sous forme de rations et d’instruction. Ils ne le font pas et restent sur leur territoire le long de la côte nord de la Péninsule Olympique.
- Le comté de Clallam est créé en 1854, il y aura peu de personnes pendant des décennies.
- En 1860 sévit chez le peuple Klallam une épidémie de variole.
- En 1869 a lieu le dernier acte de guerre intertribale les impliquant , tuant plus de 30 Tshimshians à Dungeness Spit en représailles à un enlèvement de certaines femmes Klallam par les Tsimshians quelques années plus tôt. L’attaque est menée de façon traditionnelle même si les dirigeants alors s’étaient inquiétés de la réaction des blancs à ce sujet. Quelques uns des protagonistes seront arrêtés par les colons blancs, condamnés à des travaux forcés dans la réserve Skokomish mais ils ne seront pas détenus longtemps.
- En 1860/1870 un recensement est fait, moins douteux que celui de Gibbs en 1855. On constate une diminution du nombre de Klallams depuis les premiers contacts avec les européens mais cela ne semble pas trop sévère.
- Entre 1862 et 1878 par contre le déclin est plus sérieux, de 1300 personnes à 597.
- En 1870 la plupart des Klallam vivent à Dungeness Spit et l’actuel Sequim. Leur nombre décline encore en raison des problèmes d’alcoolisme généralisé, des querelles ou des bagarres.
Un jour, les Klallam décident d’acheter leurs propres terres et créer leur communauté. Ils arrivent à collecter assez d’argent pour acheter une parcelle de 250 acres et en 1874 ils fondent une ville nommée Jamestown en l’honneur de James Balch celui qui a eu l’idée de cet achat. Cela était très inhabituel à l’époque car il était interdit aux indiens d’acheter des terres. Pendant longtemps Jamestown sera l’un des rares établissements autochtones à être entièrement détenu et géré par des autochtones.
En 1981 plus d’un siècle plus tard et après 6 ans d’efforts pour obtenir la reconnaissance officielle en tant que tribu, le gouvernement fédéral accepte ce qui donne naissance à la tribu Jamestown S’Klallam de Washington reconnue par le gouvernement fédéral. Certains Klallam n’ont pas rejoint le projet de Jamestown, il y a de nos jours des groupes qui vivent ailleurs, dont la tribu Lower Elwa Kllalam, la bande de Port Gamble des indiens S’klallam et au Canada la Première Nation Scia’new.
Culture
Le mode de transport préféré était le canoë, sculpté dans du cèdre rouge de l’ouest (thuja plicata) grâce à un procédé complexe nécessitant une grande habileté. Il fallait également des outils appropriés (dont l’herminette) et du feu pour creuser et façonner le bateau. Quelques personnes seulement de chaque génération héritaient du savoir. Il y avait deux sortes de canots, le plus petit était de type salish, utilisé sur les eaux protégées et le plus grand était de type chinook utilisé dans des eaux plus agitées. Le petit avait le fond arrondi, mesurait 4 à 9 mètres de long, 50/120 cm de large, 25/50 cm de profondeur, pour naviguer dans les eaux calmes pour la pêche et le transport de petites charges. Le plus grand avait un fond plat, mesurait parfois plus de 10 mètres de long, 200 cm de large et 100 cm de profondeur, il était prévu pour les eaux agitées du Puget Sound, du détroit Juan de Fuca, au large de la côte Pacifique, pour la chasse à la baleine, et le transport de charges plus importantes ou le transport d’une trentaine de passagers. Les Klallam étaient des experts dans le maniement des canoës et dans la navigation.
Ressources
Des saumons sont relâchés dans la rivière Elwha image
La nourriture était abondante dans leur territoire, dans les rivières, les eaux marines, les plages, et ce, toute l’année. Le régime alimentaire comprenait du gros et du petit gibier terrestre, de la sauvagine, des crustacés, mais la source la plus importante de leur régime était le poisson. Le saumon jouait un rôle important au niveau nutritionnel et au niveau spirituel. La pêche avait lieu toute l’année, en utilisant des techniques propres à l’espèce, pièges, filets maillants, lances, râteaux, épuisettes, trous creusés dans la plage.
Figure mythologique Basket ogress : monstre cannibale géant qui attrape les enfants humains et les emporte dans son énorme panier.
Les tribus
Tribu de Jamestown
Totem : Un guerrier S'Klallam reçoit les premières armes Ce mât de 18 pieds est situé devant le bâtiment des services sociaux et communautaires, du côté sud de l'autoroute 101 source fb
- Nord de la péninsule olympique dans l’état de Washington
- Officialisée en 1874, reconnaissance tribale en 1981
- Le conseil tribal est élu démocratiquement
- 594 citoyens inscrits en 2012
La tribu est impliquée dans la protection des terres ancestrales, un service de ressources naturelles travaille sur la préservation des écosystèmes, l’étude, la conservation et la planification des bassins versants de la rivière Dungeness.
Klallam Port Gamble
Port Gamble
- Péninsule de Kitsap dans l’état de Washington
- Fondée en 1938 détenue collectivement par la tribu
- 527 hectares
- 1234 personnes en 2012
- Développement : Point casino, Market fresh buffet, Little Boston bistro, Point Julia deli.
Lower Elwha Klallam
- 776 personnes en 2007
- Péninsule olympique dans l’état de Washington
L’ancien village Tse-whit-zen a été découvert lors des travaux du projet de construction sur les anciennes terres tribales. Le village selon la datation au radiocarbone remonte à 2700 ans. Ils ont découvert des restes humains, des milliers d’artefacts. Le projet a été abandonné.
Activisme politique
La tribu a collaboré avec d’autres tribus du nord-ouest du Pacifique à faire valoir leurs droits issus des traités y compris les droits concernant la pêche traditionnelle. Ils ont longtemps dépendu du saumon dans leur alimentation, seulement les montaisons de saumons dans la rivière Elwha ont été très réduites à cause des 2 barrages construits au début du 20e siècle. En 1979 par la décision Boldt, les droits issus des traités des tribus ont été confirmés et la moitié des montaisons de saumons leur ont été accordées. Pour maintenir une pêche durable, la tribu collabore avec le National Marine Fisheres service de la NOAA et les pêcheurs commerciaux.
Opposition aux barrages sur l’Elwha
Les effets négatifs de ces barrages devenant vite évidents la tribu travailla avec d’autres groupes environnementaux nationaux et régionaux pour faire pression sur les représentants de l’état et le congrès. Ils obtiennent l’adoption de la loi 1992 sur la restauration de l’écosystème et des pêches de la rivière Elwha. C’est le plus grand projets de restauration entrepris par le National Park Service après la restauration des Everglades. La tribu est impliquée dans la consultation et dans l’élaboration et la mise en œuvre. L’enlèvement des barrages commence en 2011 et s’est terminée en 2014.
source : wikipedia
Canada /Etats-Unis : Les peuples Salish de la côte centrale - coco Magnanville
chanteurs squamish- By Kriskrug - Own work, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=23031900 Peuples autochtones partageant une famille linguistique et une culture communes ...
http://cocomagnanville.over-blog.com/2017/11/les-peuples-salish-de-la-cote-centrale.html