Brésil : Caifazes et abolitionnisme populaire
Publié le 4 Novembre 2021
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En aidant les évasions massives d'esclaves, les Caifazes se sont avérés être le secteur le plus avancé de l'abolitionnisme populaire à São Paulo.
Le mouvement des caifazes était organisé par Antônio Bento de Souza e Castro, un avocat, juge, franc-maçon dans le sillage du mouvement abolitionniste de São Paulo.
Malgré la direction d'Antônio Bento, les caifazes étaient formés en majorité d'imprimeurs, d'artisans, de petits commerçants et d'anciens esclaves, qui ont constitué des réseaux de solidarité pour garantir le départ des esclaves des fermes et leur insertion dans le monde du travail. Il convient de noter le travail du caifaz Antônio Paciência, qui s'est rendu célèbre pour son travail à l'intérieur de São Paulo dans l'organisation et la planification des évasions
Les évasions étaient collectives, elles sont organisées à la fin du XIXe siècle en faisant s’échapper les esclaves qui se rendaient principalement dans le quilombo de Jabaquara dans la ville de Santos puis, de là, dans la province du Ceará où l’égalité raciale avait été décrétére. Le mouvement abolitionniste de São Paulo est né avec le poète Luis Gama auquel a succédé Antônio Bento quand celui-ci est décédé.
Sur le nom de caifazes
Le nom de caifazes est inspiré par un passage de l’évangile selon saint Jean (Jean 11,50) dans lequel Caïphe dit « Vous ne savez rien et vous ne comprenez pas qu’il est opportune qu’un seul homme pour le peuple de peur que tout le peuple périsse ? Et il remit Jésus à Pilate.
Le mouvement des caifazes est efficace car la plupart des villes de São Paulo décrètent la liberté des esclaves avant la Loi d’or de 1888.
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Antônio Bento de Souza Por Unknown author - Family collection, Domínio público, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=72218189
Le quilombo de Jabaquara
Jabaquara est un mot en langue indigène tupi qui signifie dans cette langue « couloir de lumière » en référence à la petite rivière Jabaquara existant dans la région et donnant son nom au quartier où vivait Quintino de Lacerda.
Ce nom est synonyme de « refuge et cachette ».
Les esclaves en fuite descendaient à pied la Serra do Mar pour séjourner au quilombo qui était alors le plus grand connu. Ils arrivaient aussi par le chemin de fer intérieur, aidés par des abolitionnistes.
Les réseaux allaient des "cometas", vendeurs ambulants qui parcouraient l'intérieur de São Paulo et encourageaient les évasions en passant devant les fermes, aux cheminots, qui permettaient de transporter les esclaves en fuite.
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Quilombo de Jabaquara en 1900 Foto: J. Marques Pereira, publicada no jornal santista A Tribuna de 26/1/1939, na edição especial comemorativa do centenário da elevação da vila de Santos à categoria de cidade (jornal no acervo do historiador Waldir Rueda)
Quintino de Lacerda (1839/1898)
Cet ancien esclave est devenu un héros de l'abolitionnisme et le leader du quilombo de Jabaraqua. C'est le premier leader noir à Santos, qui participe à deux évènements nationaux majeurs dans l'histoire du Brésil, la révolte de l'Armada et le processus de désintégration du système esclavagiste. Il est considéré comme le promoteur le plus actif de l'abolition de l'esclavage sur la côte de São Paulo.
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Quintino de Lacerda Por augusto elias da silva - http://acervo.bndigital.bn.br/sophia/index.asp?codigo_sophia=84277, Domínio público, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=55125903
Sources : wikipedia en portugais