Argentine : La loi d'urgence territoriale autochtone est prolongée par décret
Publié le 19 Novembre 2021
La loi 26.160 devait expirer le 23 novembre, et les communautés autochtones campaient devant le Congrès depuis des semaines pour exiger que sa prorogation soit traitée par la Commission des députés du budget et des finances, afin de parvenir aux accords politiques nécessaires qui permettraient son application ultérieure. Dans ce contexte, une journée nationale de mobilisation et de veille a été organisée le mercredi 17 novembre, avec la participation de Red Eco Alternativo. En l'absence de débat au Parlement, le pouvoir exécutif a décidé de prolonger la loi par décret pour quatre années supplémentaires.
Par Red Eco Alternativo | Images et vidéo : Ana Cáceres.
La loi 26.610, adoptée en novembre 2006, déclare l'état d'urgence en matière de possession et de propriété "des terres traditionnellement occupées par les communautés autochtones du pays" ; elle suspend donc toutes les expulsions concernant les peuples autochtones jusqu'à ce qu'une étude territoriale ait été réalisée, tâche qui doit être menée conjointement par l'État national, les provinces et les organisations de peuples autochtones.
Cette enquête territoriale devait être réalisée dans un délai de trois ans, mais n'a pas eu lieu. Entre-temps, la loi a été prolongée trois fois. En 2009, la loi 26.554 ; en 2013, la loi 26.894 ; et en 2017, la loi 27.400, en vigueur jusqu'au 23 novembre de cette année.
Depuis des semaines, des organisations de peuples indigènes du nord-ouest de l'Argentine (OPINOA) des provinces de Jujuy, Salta, Tucumán, Santiago del Estero et Córdoba campent devant le Congrès national pour exiger une nouvelle prorogation de la loi.
Ce mercredi 17 novembre, la commission du budget et des finances devait examiner la question, et une journée de mobilisation et de vigilance a donc été organisée.
Dans ce contexte, Cristina Oribe, de la communauté Guaraní Warista, a expliqué à Red Eco que le traitement et l'extension de cette loi est une priorité : " Sans cette loi, ils vont passer dessus avec des bulldozers et des armes. Ils ne s'intéressent à rien, ils ne s'intéressent pas aux personnes âgées, aux enfants, ce qu'ils veulent ce sont les ressources naturelles qui se trouvent sur notre territoire. Ils traitent les frères et sœurs Mapuche qui se battent simplement pour leur territoire comme des terroristes et des extrémistes. Ceux qui s'approprient ces terres ne sont pas les Mapuches, mais les grands seigneurs qui se sont appropriés des milliers d'hectares et qui veulent continuer à augmenter leurs possessions. Il ne s'agit pas seulement de nous expulser et de nous exterminer, nous les autochtones (...). Nous allons émerger encore et encore mille fois, nous allons être sous une pierre, sous une feuille de métal, mais nous allons être là, parce que nous sommes indigènes, nous sommes d'avant. Nous allons germer, faire germer des graines qui ont été recouvertes par le temps, c'est ce que nous sommes, nous allons germer à nouveau, et nous sommes en train de germer, et nous allons être de plus en plus".
Finalement, la loi n'a pas été adoptée par le Congrès, mais la prorogation de la loi 26.160 pour quatre années supplémentaires a été obtenue par le biais du décret 805/2021, publié par le pouvoir exécutif dans le Journal officiel de jeudi.
traduction caro d'un article paru sur ANRed le 18/11/2021
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Prorrogaron por decreto la Ley de Emergencia Territorial Indígena | ANRed
La Ley 26.160 vencía el 23 de noviembre y comunidades originarias llevaban adelante un acampe frente al Congreso desde hace semanas para exigir que su prórroga se trate en la Comisión de Presupu...
https://www.anred.org/2021/11/18/prorrogaron-por-decreto-la-ley-de-emergencia-territorial-indigena/