Equateur : Les jeunes indigènes et afro-descendants disent non au racisme et à la discrimination
Publié le 14 Octobre 2021
Servindi, 13 octobre 2021 - La veille du 12 octobre, les jeunes indigènes et afro-descendants équatoriens ont exprimé leur rejet du racisme, de la discrimination et du colonialisme avec un grand drapeau humain.
Cette action symbolique s'est déroulée dans le cadre du VIe camp de jeunes de la Confédération des nationalités indigènes de l'Équateur (CONAIE), qui a réuni 800 jeunes indigènes et afro-descendants de l'Équateur.
Le camp s'est tenu sur le territoire ancestral de Wankavilka, dans la commune d'Engabao, province de Guayas, du 8 au 10 octobre.
En tant qu'hôtes, les jeunes de Wankavilka ont organisé une série d'activités d'échange culturel, de formation aux droits et de partage d'expériences sur le rôle des jeunes.
Le drapeau humain a eu lieu le samedi 9 à Playa Paraíso avec la participation de plus de 800 personnes, dont des jeunes représentants des peuples autochtones du Brésil et du nord des États-Unis.
Le drapeau humain portait les mots : OCTUBRE REBELDE (octobre rebelle), en commémoration du mois emblématique de la résistance des peuples indigènes et afro-descendants.
En octobre, les habitants du continent commémorent la résistance à la discrimination, au racisme et à la colonisation, qui a commencé avec l'arrivée des conquistadors sur le continent.
Selon une étude publiée dans la revue Quaternary Science Reviews, plus de 90 % des habitants originaires ont été exterminés pendant la conquête et les 100 premières années de la colonisation.
Le jeune Daniel Paredes, de la commune de Bambil Collao, a déclaré : "Ce campement et cette action font partie du processus de récupération de l'identité puna de Manta Wuancavilca, dont fait partie une grande partie de la population de la côte équatorienne".
"Ce processus nous aide à nous organiser et à faire face aux problèmes qui nous touchent et qui sont similaires dans les différentes communautés de la côte", a déclaré le jeune Daniel.
Les jeunes participants ont réaffirmé la lutte incarnée par la Journée internationale de solidarité avec les peuples autochtones décidée en 1992 à l'occasion du 500e anniversaire de la résistance indigène.
Elías Ycaza, membre de la jeunesse de Wankavilka, a déclaré : "nous sommes les jeunes qui relèvent le défi de défendre nos droits et nos territoires, et pour cela il est vital que nous apprenions de nos dirigeants, de nos grands-parents, de nos parents".
Ycaza a souligné la nécessité pour les jeunes de s'unir et de trouver des solutions pour répondre aux besoins de nos peuples.
Le drapeau humain OCTOBRE REBELDE fait également partie du programme d'actions de résistance et de revendication du Mouvement de libération des Noirs et des Indigènes (MLI).
Pour la deuxième année consécutive, le mouvement promeut la Journée de libération des Noirs et des indigènes et, le mardi 12 octobre, il a organisé des actions dans différents pays afin d'attirer l'attention internationale et de sensibiliser le public à la discrimination, au racisme et au colonialisme.
Selon un communiqué de presse, des actions auraient été menées aux États-Unis, au Mexique, au Honduras, au Nicaragua, en Colombie, en Équateur, au Pérou, en Bolivie, en Uruguay, au Brésil, en République dominicaine, au Suriname et en Espagne.
Lors de la réunion, plusieurs tables de travail ont été développées autour d'axes fondamentaux pour le renforcement des communautés et la lutte contre le racisme systémique.
Certains des domaines sur lesquels ils ont travaillé sont : l'économie, la santé, la justice, l'éducation, le territoire, entre autres.
Ingrid Jaime, une jeune indigène Wankavilka, a expliqué l'importance d'impliquer les jeunes dans le développement de l'apprentissage car ils sont le présent et l'avenir du pays.
Il est nécessaire de faciliter la connaissance du processus organisationnel des communautés aux jeunes et d'acquérir de nouvelles connaissances sur différents sujets afin qu'ils puissent contribuer à la croissance de leurs peuples.
Des jeunes informés et formés seront en mesure de partager des informations pertinentes dans leurs localités et de mettre ainsi en évidence la volonté et la persévérance dans la lutte constante, a déclaré Ingrid Jaime.
traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 13/10/2021
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