Colombie : Appel à la justice après le meurtre de Mama Nazaria, leader Misak

Publié le 28 Octobre 2021

Nazaria Calambas Tunubalá. Photo reproduite avec l'aimable autorisation des autorités de Misak.

Servindi, 27 octobre, 2021 - Les femmes du peuple Misak demandent aux autorités de clarifier la vérité et de rendre justice au meurtre de la mama Nazaria Calambás Tunubalá, dont le corps a été retrouvé avec plusieurs blessures par balle.

Le meurtre de la dirigeante a été confirmé le samedi 23 octobre, mais elle aurait été tuée le 21 octobre dans le village de La Cuchilla, une zone rurale de la municipalité de Morales, dans le département du Cauca.

Nazaria, âgée de 34 ans, a été maire du Resguardo Misak Picitau en 2013 et membre de la communauté du Resguardo Guambía.

Elle aurait été abattue par trois assaillants armés non identifiés.

Les femmes Misak demandent au gouvernement colombien de protéger la population contre la violence croissante dans le pays.

"En ces temps, les actes de violence à l'encontre des femmes Misak se sont progressivement aggravés, de la violence physique, psychologique et spirituelle, où la parole, le leadership et la vie ne sont pas respectés de manière disproportionnée".

"Pour cette raison, nous continuons à élever nos voix en tant que femmes Misak face aux graves actes de violence dont nos femmes sont victimes dans les territoires", indique un communiqué des femmes Misak.

La victime était l'un des leaders qui ont participé aux manifestations à Cali, en rejetant l'extermination des autochtones, en renversant la statue de Sebastián de Belalcázar, le 28 avril 2021.

Ce jour-là, une grève nationale et un tollé social ont commencé, des millions de citoyens à travers le pays réclamant de meilleures conditions de travail, de meilleurs salaires, une meilleure éducation et une meilleure santé. 

Le bureau du médiateur avait publié une résolution mettant en garde contre le niveau élevé de danger dans le département en raison des confrontations armées constantes entre les groupes armés irréguliers. 

Il convient de noter que dans la même municipalité de Morales, les corps de deux frères de Cajibío qui auraient été enlevés le 15 octobre ont été récemment retrouvés.

Selon des témoins, les deux jeunes hommes, ainsi qu'un troisième frère, ont été emmenés de force de leur maison par des inconnus devant la communauté.

Les trois frères sont José Norbey, José Javier et Edison Reyes Mosquera. Le troisième corps a été retrouvé dans une zone rurale de Cajibío.

Une violence ininterrompue ensanglante la Colombie

Plus de 100 dirigeants indigènes et autres défenseurs des droits humains ont été tués en Colombie depuis le début de l'année.

Selon l'Institut d'études sur le développement et la paix (INDEPAZ), 143 leaders sociaux ont été tués jusqu'à présent en 2021.

Depuis la signature de l'accord de paix, 1 258 personnes ont été victimes de la violence, qui semble s'aggraver dans le département du Cauca et dans l'ensemble de la Colombie.

Dans la région, on signale la présence de la colonne mobile Dagoberto Ramos et Jaime Martínez, du front Carlos Patiño du Commandement conjoint occidental (CCO) et de la colonne mobile Cristian Pérez de la deuxième Marquetalia.

De même, des tracts de l'Armée de libération nationale (ELN), des Forces d'autodéfense gaitanistes de Colombie (AGC), de l'Armée populaire de libération (EPL) et des groupes armés résiduels des dissidents circulent.

traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 27/10/2021

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