Chansons reprises : El equipaje del destierro

Publié le 26 Décembre 2021

Le bagage de l'exil


Version par Patricio Manns

Tu me demandes comment était le harcèlement que j'ai reçu.
Ajoute ta langue dans ma tête, dans mes pensées, dans mon quelque chose.

Et bien : je te laisse supposer que j'ai abandonné mon peuple,
que j'ai fui, franchissant le seuil brut comme un puma terrifié.
Mais je t'assure que rien ne m'a été enlevé
car ils ne peuvent pas m'enlever de cette terre.

Comment peuvent-ils voler mon volcan avec sa volcane ?
Détourner de mon âme le bras de la rivière et de sa dame rivière ?
Chasser de mon âme l'arbre avec sa mâture ?
Me tuer en pleine tempe le pou grossier avec sa dame pou ?
Brûler avec une allumette habituelle mon livre et sa dame livre ?
Rejoindre le yatagán avec ma douleur et sa dame douleur ?
Arroser mon canot avec sa canote dans la tempête ?
Battre en retraite ma conjuration et sa conjuration ?

Faire vibrer la corde de mon solfège
avec son solfier.

Tu me demandes comment était le harcèlement que j'ai reçu.
Ajoute ton œil pour feuilleter la station de ma mémoire.

Et bien : je concède qu'à la fin ils ont gagné la bataille,
que l'issue de la guerre reste à voir.
Mais j'avoue que je n'ai pas perdu un grain de pollen
car ils ne pourront pas m'enlever de ce pays.

Alors comment vont-ils épuiser mon cas avec leur chasse ?
Engraisser mon sac de voisins avec leur mise à sac ?
Unir mon chant universel de cricket à leur manille ?
Vider de son contenu mon araucano et son araucaria ?
Creuser avec un plaisir funèbre ma tombe avec leur tombeau ?
Retenir la turbulence de ma geste avec leur geste ?
Le choc de mon attente avec leur dure attente ?

La valise de l'exil est ma valise de fumée,
mais nous savons que sans feu il n'y a pas de fumée.

******

El equipaje del destierro

Versión de Patricio Manns

Tú me preguntas cómo fue el acoso aquel que obtuve.
Metes la lengua en mi cabeza, en mi pensar, en mi algo.

Y bien: te dejo suponer que abandoné mi pueblo,
que huí rompiendo el crudo umbral como un puma aterrado.
Pero yo te aseguro que no me han quitado nada
puesto que de esa tierra no me podrán apartar.

Pues, ¿cómo van a robar mi volcán con su volcana?*
¿Desviar de mi alma el embocar del río con su ría?
¿Hacharme en el paisaje el árbol con su arboladura?
¿Matarme a plena sien el rudo piojo con su pioja?
¿Quemar con un fósforo usual mi libro y su librea?
¿Juntarse el yatagán con mi dolor y su dolora?
¿Hacer aguar en temporal mi bote con su bota?
¿Batir en retirada mi conjuro y su conjura?

Vibrar la cuerda de mi solfeo
con su solfear.

Tú me preguntas cómo fue el acoso aquel que obtuve.
Pones el ojo a hojear en la estación de mi memoria.

Y bien: concedo que al final ganaron la batalla,
que falta conocer el resultado de la guerra.
Pero confieso que yo no extravié un grano de polen
puesto que de esa tierra no me podrán apartar.**

¿Pues cómo van a extenuar mi caso con su caza?
¿Adelgazar mi saco vecinal con su saqueo?
¿Uncir mi canto universal de grillo a su grillete?
¿Vaciar de contenido mi araucano y su araucaria?
¿Cavar con fúnebre placer mi tumbo con su tumba?
¿Frenar la turbulencia de mi gesta con su gesto?
¿El choque de mis esperantes con su esperadura?

El equipaje del destierro es mi maleta de humo,
pero sabemos que sin el fuego humo no habrá.***

(Patricio Manns - Horacio Salinas) traduction carolita

(1980)

source 

Rédigé par caroleone

Publié dans #Chanson du monde, #Nueva canción, #chansons reprises, #Chili

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article