Nicaragua : Les organisations de défense des droits de l'homme condamnent le massacre des autochtones
Publié le 1 Septembre 2021
Image de l'enterrement d'un des indigènes assassinés. Photo : La Prensa
Le massacre a fait au moins 13 morts parmi les autochtones. La police n'a pas encore fait de déclaration et les organisations sociales exigent une enquête approfondie de la part du gouvernement de Daniel Ortega.
Les organisations de défense des droits de l'homme ont condamné le massacre perpétré par des colons armés contre des indigènes au Nicaragua, qui a fait au moins 13 morts.
L'attaque, qui a eu lieu le 23 août, a tué des indigènes Mayangna et Miskito dans la réserve de biosphère de Bosawas. La police n'a pas encore fait de commentaire sur ce crime.
D'avril 2018 à janvier 2021, les invasions de colons ont augmenté, laissant 17 indigènes assassinés et des cas impunis, selon une analyse du journal Confidencial de Nicaragua.
Condamnation du crime
Le massacre des populations indigènes au Nicaragua a été condamné par le Centre nicaraguayen des droits de l'homme (Cenidh) et la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH).
Les informations fournies par les institutions coïncident dans la mesure où l'attaque a eu lieu dans la communauté de Jiwakumbaih, dans le nord des Caraïbes, dans la nuit du lundi 23 août.
Bien qu'une semaine se soit écoulée depuis ce massacre, la police nationale n'a encore fait aucune déclaration, alors qu'une commission est déjà entrée dans la région pour enquêter sur les événements.
La CIDH a exhorté l'État nicaraguayen à enquêter sur ces événements avec la diligence requise, ainsi qu'à adopter de toute urgence des politiques visant à protéger les droits des peuples autochtones.
Entre-temps, le Cenidh a alerté la communauté internationale sur le fait que ces événements violent la vie et l'intégrité physique et psychologique des indigènes, les contraignant à des déplacements forcés.
Il convient de noter que, selon le Centre d'assistance juridique aux peuples indigènes (CALPI), qui a reçu des plaintes de la part d'indigènes Mayangnas , le nombre de victimes n'est toujours pas clair.
Selon CALPI, il y a entre 11 et 16 morts, bien que l'organisation civile Gobierno de las Mujeres Mayangnas (Gouvernement des femmes Mayangna) ait déclaré qu'au moins 18 personnes ont été tuées, selon l'agence de presse EFE.
Augmentation des invasions
Selon CALPI, le récent massacre est la quatrième attaque contre les populations indigènes au Nicaragua pour la seule année 2021, rapporte le journal local Confidencial.
Il s'agit également du deuxième massacre contre les populations autochtones au cours des deux dernières années. La précédente s'est produite en janvier 2020 et a fait 11 morts et 46 personnes enlevées, rapporte EFE.
Un rapport publié par des organisations de défense des droits de l'homme au Nicaragua détaille que, de 2011 à 2020, un total de 49 autochtones ont été tués, 49 ont été blessés et 50 ont été enlevés ou ont disparu.
Parallèlement, une analyse de données effectuée par le journal Confidencial, basée sur les rapports d'attaques de ces dernières années, révèle que les invasions de colons ont augmenté.
Rien qu'entre avril 2018 et janvier 2021, ces invasions ont fait 17 morts parmi les autochtones, "sans qu'aucune arrestation ou condamnation des responsables ne soit connue à ce jour", ont-ils rapporté.
traduction carolita d'un article paru sur Servindi.org le 31/08/2021
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