Mexique : Comando Palomitas (Commando Pop Corn)

Publié le 18 Septembre 2021

Septembre 2021

  Je n’en suis pas certain, mais la légende situe la gestation de cette unité d’élite de l’euzèdélène voilà quelques lunes.

  Bien que le commandement général zapatiste ait nié à encore et encore son existence, et range ces médisances dans le dossier des « Mythes géniaux ou pas » (aux côtés des légendes du Sombrerón, de la Xpakinté et des recettes gastronomiques du défunt SupMarcos), les rumeurs situent la naissance du désormais célèbre Commando Pop Corn dans le Caracol de Tulan Kaw, à la fin de l’année 2019.

  Il paraîtrait que l’autoproclamé SupGaleano avait accaparé tout le maïs à pop corn du sud-oriental état mexicain du Chiapas. Et, bien que le susnommé prétexta ensuite que son plan était de saboter les grandes chaînes de cinéma et de les obliger à baisser le prix de cette   marchandise tellement appréciée -et de faire interdire les absurdes variations qui proposent du pop corn saveur friture rance -, des enquêtes postérieures abondèrent dans l’hypothèse posée par le procureur (un être ressemblant extraordinairement à un scarabée), qui lors du procès proposa le mobile du crime : le SupGaleano voulait se goinfrer tout seul de pop corn. La subite et incompréhensible pénurie de sauce piquante faisait augmenter les soupçons.

  Le procureur, appelé Don Durito -qui s’habillait comme le Fiscal de Hierro (Procureur de Fer) des frères Almohada (à ne pas confondre avec les Almada, ce ne sont pas les mêmes)-, déploya une brillante pièce oratoire pleine de références cinématographiques qui, il faut le reconnaître, par moments rappelaient Al Pacino, Tom Cruise, John Travolta et Matthew McConaughey (cf. les films de ces acteurs et la thématique de jurisprudence). L’accusé, faisant office de son propre avocat, fut à la hauteur et, de plus, ajouta des références à l’art dramatique. Le susnommé était en train d’argumenter comme Shui Ta / Shen Te face aux dieux (« La Bonne Âme du Se-Tchouan ». Bertold Brecht), quand arriva l’heure du pozol et le jury dans sa totalité s’absenta.

  Voyant que justice ne serait pas rendue et que le méchant SupGaleano parviendrait à ses fins, la bande de Defensa Zapatista, avec la collaboration du Chat-Chien, prit d’assaut la cahute du SupGaleano et « expropria » non seulement plusieurs sacs de maïs à pop corn, mais aussi un nombre non négligeable de cartons de sauce piquante. Le bien-aimé Amado faisait alors ses premières incursions dans la bande de Defensa Zapatista (même s’il avait déjà débuté à Oventik en 2018, pendant le premier festival de ciné, quand il avait volé la vedette à Gael García Bernal), c’est ainsi qu’il forma, avec son ami Chinto, une sorte de succursale de la horde de Defensa Zapatista.

  Dans le nouveau gang s’est autorecrutée Verónica, petite sœur d’Amado et dont on dit qu’elle est « l’aile radicale » du Commando (elle a pour habitude de porter des tatouages jusque sur les lèvres quand il lui arrive de tomber sur le bonbon acidulé qui les contient). Chuy et Cintia ont été recrutés après. Pendant un temps, Esperanza a dirigé la troupe, mais elle ne tarda pas à rejoindre, tout comme Defensa, l’équipe féminine de football des miliciennes. Le bien-aimé Amado a alors pris le commandement.

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  Les mois d’avril et de mai s’écoulaient. L’unité qui serait ensuite baptisée « La Extemporánea » se préparait par centaines dans la Pépinière « Comandanta Ramona ».

  Le SupGaleano reçut alors l’ordre d’éviter que les enfants embêtent leurs mamans pendant qu’elles suivaient le cours « Écoute et Parole ». Le susmentionné affronta ce nouveau défit organisationnel et conçut une réforme à l’inexistante loi organique de l’euzèdélène. Son objectif : leur donner une structure militaire et les instruire dans le difficile art du sabotage, la destruction indiscriminée et les braillements coordonnés et séquencés.

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