Argentine : Historique : les peuples indigènes de Córdoba s'unissent contre la violence coloniale

Publié le 18 Septembre 2021

17 septembre, 2021 par Redacción La Tinta

 

Les communautés indigènes des Peuples Nation Camichingón, Ranqvlche et Sanavirón appellent à la première marche des peuples indigènes de Córdoba ce vendredi après-midi.

La marche débutera ce vendredi à 17 heures sur la Plaza kamichingón (ex Plaza Colón) et est organisée par la grande majorité des communautés de cette province, suite aux menaces et actes concrets de violence, subis depuis des années par les familles des communautés et aggravés ces dernières semaines avec les attaques subies par les communautés de Pluma Blanca, Ticas, Camchira et Plaza Cacique Tulián.

Il convient de rappeler que la communauté de Pluma Blanca de Candonga souffre depuis des décennies des tentatives d'expulsion de la famille Remonda, fondatrice du journal La Voz del Interior. Ces dernières années, l'escalade de la violence des patotas s'est accentuée : vols d'animaux, attaques à l'arme à feu, bombes artisanales et même des rapports d'enlèvement et de viol de membres de la famille qui résistent sur les terres qui étaient habitées ancestralement.

Une situation similaire est vécue par la communauté Ticas du peuple ancestral Comechingón du territoire de Quisquisacate, dans la localité de Bialet Massé, qui dénonce le harcèlement des promoteurs immobiliers, les patrouilles armées, l'incendie des forêts indigènes et les menaces de violence physique et sexuelle.

Ce sont deux exemples récents, qui ne sont pas des cas isolés, mais des exemples de violence systématique subie par les communautés du territoire provincial. Mais la solidarité face à l'horreur a rendu possible une étape politique longtemps différée : une rencontre et un dialogue renouvelé entre les communautés indigènes de Córdoba, éloignées les unes des autres depuis trop d'années.

" Dans un contexte où les communautés et les territoires ancestraux sont rattrapés par des fraudeurs et des usurpateurs appartenant à des entreprises immobilières, des carrières ou autres, des autoroutes, des incendies, etc. Ces politiques néocoloniales (que nous pouvons qualifier non seulement d'écocidaires mais aussi d'ethnocidaires car elles attaquent notre identité en tant que peuples indigènes), nous le comprenons, font partie d'un modèle de développement qui donne la priorité à l'économique sur la vie dans son spectre le plus large. En tant que peuples et nations qui ont préexisté à l'État, nos aînés ont été témoins de ces tentatives, car depuis cinq cents ans, nous résistons au colonialisme", déclarent les communautés dans un communiqué.

"Aujourd'hui, nous traversons une étape d'union entre les communautés et nous sommes forts, non seulement spirituellement mais aussi politiquement ; c'est pourquoi nous luttons pour la construction d'un État plurinational et une véritable relation interculturelle, ainsi que pour la pleine reconnaissance de nos droits", ont fait remarquer les communautés.

La journée de protestation commence à 14 heures par une radio ouverte sur la place Kamichingón. À 15 heures, il y aura une cérémonie et une conférence de presse. Les interventions auront lieu jusqu'à 17 heures, heure à laquelle commencera la mobilisation vers le Patio Olmos, où un document sera lu et où il y aura de la musique live.

"Pour tout cela et parce que nous sommes des peuples qui arpentent cette terre à laquelle nous appartenons depuis des milliers d'années, nous nous mobilisons pour rendre visibles nos luttes, les abus que nous subissons chaque jour et parce que nous croyons que nous avons beaucoup à apporter à une société plurielle qui s'organise à travers la Vie Bonne, qui est l'une des propositions philosophiques de notre vision du monde", ont-ils conclu.

traduction carolita d'un article paru sur La Tinta le 17/09/2021

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