Pérou : Lot 192 : Les collectivités doivent contrôler le respect de 67 accords

Publié le 23 Août 2021

Photo : Communautés du bloc 192

Les accords prévoient l'assainissement de l'environnement par l'État et un pourcentage du fonds social pour les communautés indigènes vivant dans la zone, qui resteront vigilantes quant au respect de la réglementation.

Servindi, 21 août, 2021 - Les communautés indigènes des bassins des rios Pastaza, Corrientes et Tigre dans le Loreto, ont signé cette semaine le procès-verbal d'une consultation préalable avec l'État sur les activités pétrolières dans le bloc 192.

Au total, 67 accords ont été signés par les 13 communautés, à la suite d'un dialogue qui s'est tenu les 15 et 16 août et que celles-ci réclamaient depuis de nombreuses années. Parmi celles-ci figure la réparation des impacts environnementaux par l'État.

La signature a eu lieu à Nuevo Andoas, avec la participation de représentants des communautés autochtones. Víctor Murillo, vice-ministre des hydrocarbures du Minem, représentait l'État, et Daniel Hokama représentait PeruPetro.

Des représentants de la Direction Générale des Hydrocarbures (DGH), du Bureau Général de la Gestion Sociale, d'Osinergmin, du Ministère de la Culture et du Bureau de l'Ombudsman ont également participé.

Ce qui a été convenu

Parmi ces accords figure l'engagement de l'État à traiter les impacts environnementaux du bloc 192 de manière globale, en tenant compte du fait qu'ils affectent toutes les dimensions des territoires autochtones.

Un autre accord important concerne le changement des oléoducs, qui continuent à provoquer des fuites de pétrole qui contaminent la région, et qui, s'ils ne sont pas respectés, ne permettront à aucune autre compagnie pétrolière de fonctionner.

Ces canalisations ont 50 ans alors que, selon la réglementation de l'organe de surveillance des investissements dans l'énergie et les mines (Osinergmin), elles devraient être changées tous les 25 ans, selon un rapport publié sur le site web du Vigilante Amazónico.

D'autre part, il a été stipulé que 1,5% de la production contrôlée des compagnies pétrolières sera destinée aux communautés pour l'amélioration des infrastructures éducatives, la construction de postes de santé, entre autres.
C'est ce qu'a déclaré le leader autochtone Ivler Sandi, de la fédération Opikafe, consulté par le portail susmentionné, qui a souligné que les communautés cherchaient à laisser des outils aux futures générations autochtones pour défendre leurs droits.

"Nous avons appris à l'État que le point de vue des peuples indigènes est important, car bien souvent, l'accent est mis uniquement sur le développement du pays, et non sur celui des peuples indigènes", a-t-il déclaré.

Parmi les 13 communautés indigènes concernées figurent Doce de Octubre, Antioquia, José Olaya, Nueva Jerusalén, San Juan de Bartra, Titiyacu, Pampa Hermosa, Nuevo Andoas, Sauki, Alianza Topal et Centro Arenal Andrés Avelino Cáceres.

Également Nuevo Nazareth, Federación de Comunidades Nativas de la Cuenca del Corrientes (Feconacor), Federación Indígena Quechua del Pastaza (Fediquep) et l'organisation des peuples indigènes kichwa amazoniens de la frontière Pérou-Équateur (Opikafpe).

Contexte

Selon les données d'Oxfam et de la plateforme Pueblos Indígenas Amazónicos Unidos en Defensa de sus Territorios/Peuples Indigènes Amazoniens Unis en Défense de leurs Territoires (Puinamudt), 83 déversements de pétrole ont été enregistrés dans le lot 192 de 2015 à 2020, a rapporté Vigilante Amazónico.

À la lumière de ce constat, le processus de consultation préalable à l'entrée de la compagnie pétrolière Frontera Energy a débuté en 2015. Cependant, les engagements non tenus par l'État envers les communautés ont rendu difficile la concrétisation du processus.

En 2017, le risque est apparu que PetroPerú négocie directement l'entrée d'une autre compagnie pétrolière pour 30 ans, en évitant toute consultation préalable, les communautés ont donc organisé la campagne " Pas de consultation, pas de pétrole ".

Le processus a subi d'autres obstacles jusqu'à ce qu'il soit relancé de manière décisive dans les premiers mois de 2021, juste dans le contexte de la sortie de Frontera Energy en février de cette année.

La poursuite du processus a été motivée par les lettres envoyées à l'État par les communautés autochtones concernées, a déclaré le chef autochtone Ivler Sandi.

Prochaines étapes

L'accord est conforme à la convention 169 de l'Organisation internationale du travail (OIT) et renforce la confiance des communautés dans l'État et dans l'arrivée d'investissements respectueux de l'environnement, rapporte El Peruano.

Le décret suprême qui permettra à Petroperu de signer le contrat lui permettant de relancer la production du lot est actuellement en attente.

De leur côté, les communautés ont déclaré qu'il s'agissait d'un bon résultat, mais elles resteront vigilantes pour que l'État respecte tous les accords conclus et que leurs droits ne soient pas violés, selon l'observatoire du pétrole Puinamudt.

traduction carolita d'un article paru sur Servindi.org le 21/08/2021

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