Guatemala : Au rythme des notes de marimba, le CODECA, les communautés et les organisations sortent pour manifester.

9 août 2021
18 h 44
Crédits : CODECA
Temps de lecture : 3 minutes
Par Prensa Comunitaria

La démission du président Alejandro Giammattei, celle du procureur général et chef du ministère public, Consuelo Porras, et la formation d'une Assemblée constituante populaire et plurinationale, comme voie pour repenser le modèle d'État actuel qui ne répond plus aux besoins de la population, sont les principales propositions d'une nouvelle journée de protestations citoyennes qui est descendue dans la rue ce lundi, comme elle le fait depuis le vendredi 23 juillet, lorsque Porras a déclenché le rejet de la population avec le renvoi de Juan Francisco Sandoval du bureau du procureur spécial contre l'impunité (FECI), reconnu comme le dernier bastion de la lutte contre la corruption qui a commencé en 2015.

Ce lundi, comme cela s'est produit avec les transporteurs, les organisations des peuples indigènes et des autorités ancestrales, les collectifs et les organisations sociales, le Comité pour le développement paysan (CODECA) a appelé les communautés en résistance et d'autres organisations rurales et urbaines de ses différents comités départementaux dans 38 points du pays, à se joindre aux actions de #ParoPlurinacional, où la population a également rappelé que pendant la pandémie de coronavirus, la situation précaire qui existait déjà et qui s'est accrue dans les communautés rurales des départements du pays est devenue évidente.

En outre, un autre des points clés des revendications du CODECA et des communautés mobilisées aujourd'hui était la cessation de la persécution, de la criminalisation et de l'assassinat des dirigeants communautaires et des défenseurs des droits de l'homme, des cas qui ne sont toujours pas traités par le ministère public.

En l'espace de deux ans, 19 personnes membres du CODECA ont été tuées dans des circonstances d'extrême violence, notamment par des armes à feu, des armes blanches, des enlèvements et des tortures. Le bilan des attaques pourrait s'élever à 32 meurtres. Jusqu'à présent, seuls 19 cas entre 2018 et 2020 ont été documentés par l'organisation.

En savoir plus sur ces cas :

https://www.prensacomunitaria.org/2020/09/las-agresiones-contra-codeca-evidenciarian-un-patron-de-operacion-de-cuerpos-ilegales-y-clandestinos/

Une autre des revendications portait sur la corruption : "nous invitons la population à se joindre à cette lutte pour une bonne vie, les corrompus ne pensent qu'à l'argent, nous, le peuple, nous pensons à l'avenir de nos enfants, sans le paysan et l'agriculteur il n'y a pas de pays", a déclaré l'un des manifestants de Piedras Negras, Huehuetenango.

https://twitter.com/PrensaComunitar/status/1424799852525932544?s=20

D'autres régions du pays, la population maya Q'eqchi' des communautés de Río Chiquito Uno et Santo Toribio à Panzós, Alta Verapaz, a également rejoint la grève appelée par le CODECA à 6 heures du matin et s'est rassemblée au carrefour El Rosario à Telemán a Senahú, Alta Verapaz.

https://twitter.com/PrensaComunitar/status/1424804862395625474?s=20

Des organisations d'étudiants universitaires et des collectifs sociaux ont également rejoint les actions appelées par le CODECA dans la capitale.

https://twitter.com/PrensaComunitar/status/1424806730026868737?s=20

Dans le Petén, avec des affiches et des banderoles, la population a exprimé son rejet du gouvernement central : "Corrompus et voleurs dehors, le Guatemala n'a pas de président, Petén uni dans la grève nationale", lisait-on sur l'une des banderoles.

https://twitter.com/PrensaComunitar/status/1424838700979081229?s=20

Journée des peuples autochtones avec demande de démission

Certains peuples mayas qui n'ont pas participé aux actions de mobilisation ont participé à la commémoration de la Journée internationale des peuples autochtones depuis leurs territoires, avec des activités spirituelles et un appel pressant à la démission du président et de Porras.

La population Maya Ch'orti' a organisé des cérémonies et publié un communiqué, dans lequel elle répète qu'elle est victime de discrimination et de racisme depuis de nombreuses années et qu'elle est aujourd'hui confrontée à la corruption et à la cooptation de l'État.

https://twitter.com/PrensaComunitar/status/1424806539785822214?s=20

Les ajq'ijab, comme on appelle les guides spirituels, ont également exprimé leur rejet des célébrations du bicentenaire et ont exigé la démission de Giammattei et Porras, de Santa Cruz del Quiché, Quiché.

https://www.prensacomunitaria.org/2021/08/ajqijab-rechazan-celebraciones-del-bicentenario-y-exigen-renuncia-de-giammattei-y-porras/

Dans ce contexte de célébration et de commémoration, le CODECA a mené ses actions de mobilisation. "Le mouvement a été fondé en 1993 par Mauro Vay, avec une forte composante de classe, qui depuis 2016 a rendu publique sa position de mouvement social et de son parti politique le Mouvement de libération du peuple (MLP), qui promeut une Assemblée constituante populaire et plurinationale", selon la publication de Prensa Comunitaria lors de la première journée de mobilisation lundi.

Lisez l'article complet ici :

https://www.prensacomunitaria.org/2021/08/codeca-inicia-paros-en-el-dia-internacional-de-los-pueblos-indigenas/

 Le secteur des affaires réagit

Le Comité de coordination des associations agricoles, commerciales, industrielles et financières (CACIF) a publié une déclaration rejetant la mobilisation des peuples, des organisations et du CODECA.

Dans sa déclaration, la CACIF a demandé aux autorités de l'État de libérer les routes et d'ouvrir des enquêtes contre la population mobilisée. Pendant que ce communiqué circulait, au rythme de la musique marimba de la Cruce de Cabañas, La Tinta Alta Verapaz, le peuple maya Q'eqchi', les membres du CODECA, venus manifester aujourd'hui, ont partagé un moment de détente avec d'autres manifestants.

https://twitter.com/PrensaComunitar/status/1424844921274617862?s=20

traduction carolita d'un article paru sur Prensa comunitaria le 09/08/2021