Brésil : Les leaders Marubo publient une lettre de répudiation contre le coordinateur de la Funai à Vale do Javari
Publié le 24 Juillet 2021
Henry Charlles, lieutenant de réserve de l'armée, a menacé et encouragé les Marubo à "incendier" les indigènes isolés de la région.
Publié : 23/07/2021 à 00:48
Terre indigène de Vale do Javari, Amazonas. Photo : Peetsaa-CGIIRC-Funai
Après la publication d'un enregistrement audio du coordinateur de la coordination régionale (CR) de Vale do Javari, de la Fondation nationale de l'Indien (FUNAI), le lieutenant de réserve de l'armée Henry Charlles Lima da Silva, dans lequel il menace de "mettre le feu" aux populations autochtones isolées de la région, l'Organisation des villages Marubo du rio Itui (OAMI) a publié une lettre de répudiation contre le coordinateur, dans laquelle elle déclare que "l'extermination ne sera jamais la solution" et dénonce le mépris de l'organisme pour les peuples autochtones.
La menace qui pèse sur les peuples indigènes isolés par voie audio a été obtenue et publiée par le journal Folha De São Paulo jeudi (22). Selon l'article, le coordinateur a encouragé les dirigeants du peuple Marubo à tirer sur les autochtones isolés s'ils étaient "harcelés" par eux. La presse a confirmé la véracité des audios.
Dans une lettre signée par le conseil d'administration de l'OAMI, les dirigeants expliquent que la politique interne du peuple Marubo est de protéger l'ensemble de la communauté qui habite la vallée du Javari.
"L'orientation de la guerre déclarée par l'actuel coordinateur de la CR-Vale do Javari ne sera pas traitée dans nos esprits, car nous sommes conscients que le Javari est un territoire partagé par différents peuples, et notre plus grande guerre est de combattre la négligence et l'inopérabilité de la FUNAI. Et l'arme utilisée par les peuples autochtones est le dialogue", peut-on lire dans la lettre.
Le conseil d'administration de l'OAMI demande en outre que "le même enthousiasme déclaré par le coordinateur de la CR de Vale do Javari soit utilisé pour combattre l'invasion de notre territoire par les bûcherons, les chasseurs, les trafiquants de drogue qui utilisent notre territoire pour leurs pratiques illégales.
En ce qui concerne l'enlèvement d'une femme du village Marubo par des indigènes isolés, qui s'est produit il y a un peu plus de 15 jours, l'OAMI indique dans le document qu'elle a informé "à de nombreuses reprises" la coordination régionale de la vallée de Javari et le Front de protection de l'Etnoambiental, de la présence d'indigènes isolés près des villages de la haute rivière Itui, mais la lenteur institutionnelle n'a pas permis de répondre rapidement aux demandes en question.
"Malheureusement, nos arguments en la matière n'ont pas été reçus en priorité par les organes autochtones, et ce n'est qu'après ce qui s'est passé le 07/06/2021 (lorsque les Indiens isolés ont enlevé une femme du village de Paulinho) que la Coordination régionale de Vale do Javari/Funai, a décidé de nous croire", déclare le conseil dans le document.
Consultez le document complet ici.
traduction carolita d'un communiqué paru sur le site de la coiab le 23/07/2021
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