Pérou : Incroyable ! Même s'il n'y a pas de fraude, ils demandent l'annulation des élections

Publié le 19 Juin 2021

Malgré le fait que la tentative de prouver une prétendue "fraude au bureau de vote" ait été déjouée, le fujimorisme refuse de reconnaître sa défaite et cherche à disqualifier et annuler le processus électoral "pour sauver la démocratie" et "contre le communisme". Un résumé des dernières actions et du contexte. 

Servindi, 19 juin 2021 - Les Jurys Electoraux Spéciaux (JEE) ont résolu les 135 demandes d'annulation de registres électoraux présentées par Fuerza Popular dans le délai légal et les ont déclarées irrecevables et non fondées pour diverses raisons.

Que ce soit pour ne pas avoir joint les 1100 soles de frais de paiement pour chaque demande ou pour ne pas avoir joint de preuves fiables, la principale stratégie des partisans de Fujimori a été déjouée à 100%.

Ceci a été détaillé dans un rapport du site d'investigation OjoPublico, qui a créé une base de données avec les 945 demandes de nullité visant à annuler les votes en faveur de Pedro Castillo.

Cette manœuvre a été réalisée au risque même d'affecter le droit de vote de milliers de citoyens indigènes et ruraux.

Après que les JEE aient résolu les demandes de nullité de Fuerza Popular, le parti de Fujimori a commencé à faire appel progressivement afin que ces appels soient entendus en plénière du Jury National des Élections (JNE).

Au moins 282 résolutions défavorables ont fait l'objet d'un appel par Milagros Takayama, la représentante légale de Fuerza Popular, a rapporté OjoPúblico.

Il convient de noter que les examens et les résolutions des demandes de nullité ont été effectués lors d'audiences publiques, y compris celles diffusées sur la chaîne câblée, auxquelles les représentants des deux groupes ont participé.

Ils demandent de déclarer le second tour de l'élection nul et non avenu

L'avocat et ancien président de la Cour suprême de justice, Javier Villa Stein, a déposé un recours en amparo demandant que le second tour des élections du 6 juin soit déclaré nul et non avenu.

Les défendeurs ne sont autres que l'Office national des processus électoraux (ONPE) et le Jury national des élections (JNE), les plus hautes instances électorales autonomes.

La demande se fonde sur le fait que le processus électoral est vicié "par divers actes qui sapent la volonté populaire, érodent la confiance du public dans les institutions et portent atteinte à la crédibilité du jour du scrutin".

Il est important de rappeler que Villa Stein a rendu une décision controversée le 20 juillet 2012 lorsqu'il a réduit les peines des membres du groupe Colina, une organisation paramilitaire qui faisait disparaître de manière extrajudiciaire des terroristes présumés.

Les membres du groupe Colina ont été reconnus coupables de l'assassinat de 15 personnes - dont un enfant - à Barrios Altos, de la disparition du journaliste Pedro Yauri et du meurtre de neuf dirigeants paysans à El Santa.

Villa Stein a ensuite fait valoir que les crimes du groupe Colina n'étaient pas des crimes contre l'humanité, de sorte que les peines devraient être réduites de 25 à 20 ans.

Villa Stein a défendu son jugement comme étant "impeccable" et a nié être pro-Fujimori ou anti-Fujimori, selon El Comercio. 

L'arrêt de Villa Stein a été réexaminé par la Cour interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) et, le 28 septembre de la même année, la même chambre pénale permanente de la Cour suprême a annulé son propre arrêt.

Sans la participation de Villa Stein, qui était en vacances à ce moment-là, la décision du 20 juillet a été annulée et la chambre a ordonné à d'autres juges de la Cour suprême de se joindre à une nouvelle chambre pour examiner les cas, a rapporté La República.

#BastaYa #NoHayFraude en Pérou

D'autre part, de nombreuses personnalités ont signé la déclaration "#BastaYa #NoHayFraude, il y a une tentative de déstabilisation de notre pays et de la démocratie" qui rejette les attaques infondées contre les organes électoraux.

La déclaration, brève mais directe, condamne "les appels à ne pas respecter le processus électoral et à demander des mesures anticonstitutionnelles telles que l'annulation des élections ou, pire encore, un coup d'État".

Au vu de la situation controversée, des organisations sociales, politiques, syndicales, indigènes, de jeunesse et universitaires ont appelé à une grande marche nationale "Non au coup d'État" le samedi 19 juin.

La mobilisation aura pour but d'exiger le respect des résultats électoraux et de rejeter l'intérêt de Fuerza Popular pour délégitimer ce processus, qu'ils qualifient de "tentative de coup d'État".

À Lima, le rassemblement aura lieu à 15 heures sur la place historique de San Martin.

L'appel a été lancé le jeudi 17 juin lors d'une conférence de presse à laquelle ont participé Avelino Guillen, membre de l'équipe de Perú Libre, et Veronika Mendoza, ancienne candidate à la présidence.

Étaient également présents le député Lenin Checco, du Frente Amplio, et le parlementaire élu Roberto Sánchez, du parti de Mendoza, Juntos por el Perú.

Keiko Fujimori et ses partisans, peu enclins à accepter sa défaite électorale, appellent à la "Marche pour la démocratie" contre la "fraude électorale" et le "communisme".

Le point de rencontre pour le rassemblement pro-Fujimori est La Rambla sur l'avenue Brasil à partir de 15h00.

L'appel est diffusé par le biais d'une vidéo sur les réseaux sociaux qui demande de "revoir toutes les irrégularités qui ont été signalées dans ces élections" et indique qu'ils sortiront ce samedi pour "exiger des élections propres".

traduction carolita d'un article paru sur Servindi.org le 19/06/2021

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Pérou, #PolitiqueS, #Tentative de coup d'état

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