Colombie : La minga nationale, sociale, populaire et communautaire continue d'exiger des garanties de vie, le respect du chapitre ethnique et de l'accord de paix

Publié le 23 Juin 2021


21 juin 2021 


COMMUNIQUÉ À L'OPINION PUBLIQUE NATIONALE ET INTERNATIONALE

La minga nationale, sociale, populaire et communautaire continue à exiger des garanties de vie, le respect du chapitre ethnique et de l'accord de paix.
Nous dénonçons devant les organisations nationales et internationales le fait que, juste après avoir ouvert un espace pour se mettre d'accord sur les moyens qui permettraient à ceux d'entre nous qui protestent de trouver une solution légale, le bureau du procureur général, par le biais de son procureur général adjoint, attaque l'initiative de dialogue et de conversation proposée par la Minga, et avec des accusations et des menaces, cherche à criminaliser le droit légitime à la protestation sociale.

Il est clair pour la Minga nationale, sociale, populaire et communautaire que le bureau du procureur général ment au pays, comme en témoignent les déclarations imprudentes du procureur général adjoint Yaneth Mancera, qui, dans les médias nationaux, a déclaré : " les points demandés par les Organisations1 vont à l'encontre des lois ".

Ces affirmations publiées par différents médias, se sont ajoutées au refus du bureau du procureur de répondre à un document que la minga a construit ensemble depuis le 17 juin 2021, qui contenait LE CHEMIN DES GARANTIES POUR LA VIE ET LES DROITS DE L'HOMME (elle comprend les événements qui se sont produits du 28 juin 2021 jusqu'à la date de la souscription), et qui a été modifié après une réunion interne tenue par le bureau du procureur, a suscité des réactions d'indignation de la part des victimes qui, dans leurs déclarations au procureur adjoint, ont averti que l'État colombien n'est pas garant de leurs droits constitutionnels.

L'esprit des points soulevés dans l'espace comprend des actions qui relèvent des compétences légales et constitutionnelles du bureau du procureur général, pour citer quelques exemples la Minga nationale (...) a indiqué que, une fois la table technique installée, dans les cas d'enquêtes en cours contre des manifestants dans le cadre de la protestation sociale (art. 37 C.P), l'évaluation préalable des cas correspondait au FGN, pour soulever devant les juges de la connaissance la demande de brefs de préclusion, dans les cas où la cause numéro 1 de l'article 332 du Code pénal colombien était configurée, conformément à la directive 008 de 2016. Ceci implique que les points ont été discutés dans le cadre d'une analyse juridique et constitutionnelle, puisque la dernière norme mentionnée est en vigueur, cependant, le bureau du procureur général soutient qu'elle a été abrogée.

En ce sens, ce scénario indique aussi clairement que les crimes commis par les "bonnes gens", civils armés et agents paramilitaires, auteurs des événements qui ont eu lieu notamment dans des villes comme Cali, Yumbo, Bogota, Popayán, Huila, Putumayo, entre autres, et qui ont particulièrement touché les peuples indigènes, les secteurs sociaux, populaires, syndicaux et étudiants qui se sont mobilisés dans tout le pays, ne feront pas l'objet d'une enquête.

De même, les cas individualisés qui n'ont pas été évalués à la table technique, qui devait être installée, une fois les procès-verbaux soumis au protocole, ont été considérés comme des actes de vandalisme par les fonctionnaires.

Cependant, nous insistons pour que la mission du bureau du procureur général, qui doit enquêter sur les faits liés aux centres de détention clandestins, à l'usage excessif de la force publique, aux crimes contre l'intégrité sexuelle des femmes pendant les manifestations et aux véhicules dont la confiscation a été ordonnée, soit portée devant les juges de contrôle des garanties face à l'arbitraire imminent de l'État.

Ainsi, nous dénonçons devant la Communauté Internationale, les Organismes Garants et les Défenseurs des Droits de l'Homme, la diligence indue de l'Etat colombien, en tenant compte du fait que dans le cadre du dialogue avec l'entité investigatrice nous avons fait connaître des faits dont sont victimes des dirigeants et des défenseurs des Droits de l'Homme ;  Nous avons demandé des éclaircissements sur l'implication du conseiller principal du CRIC Ermes Evelio Pete Vivas, qui a été convoqué par le 10ème parquet spécialisé de Santander de Quilichao pour une interview et nous avons été informés de la menace subie par le leader indigène et coordinateur de l'équipe du Système politique d'autogestion du CRIC, Jorge Eliecer Sanchez, tous deux victimes d'accusations aveugles de la part de ceux qui cherchent à délégitimer le droit à la protestation sociale.  De nombreuses vies et territoires sont en danger imminent.

La Minga nationale, sociale, populaire et communautaire continue de s'exprimer.  Nous exigeons que les représentants de l'État respectent cet exercice d'autonomie et la dignité du peuple colombien. Nous continuons à exiger des garanties de vie, le respect du chapitre ethnique et de l'accord de paix, car il est certain que si cela avait été fait, la situation dans nos territoires serait différente.

MINGA NATIONALE, SOCIALE, POPULAIRE ET COMMUNAUTAIRE 

POPAYÁN

21 JUIN 2021

Traduction carolita d'un communiqué du CRIC du 21 juin 2021

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Colombie, #Peuples originaires, #Minga nacional, #Paro nacional

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