Colombie : Juan David Guegue : "Toujours présent dans la lutte, comme le dit notre devise : ils en tuent un, mais des milliers naîtront"

Publié le 6 Juin 2021

4 juin 2021 


La Terre Mère pleure aujourd'hui Juan David, un Nasa, U'ka Wesx de 22 ans du village de Rio Claro du resguardo indigène de Munchique los Tigres.

Comme tous les Nasa, il avait une étincelle, il était une flamme qui remplissait de joie les journées des gens ; il rêvait d'être un bon leader pour guider sa communauté et les jeunes qui le pleurent aujourd'hui.

Il étudiait un diplôme technique en systèmes et gardait intact le rêve d'aller à l'université, il rêvait aussi de donner une vie décente et belle à sa mère Carmen Trochez, ses quatre frères et sa sœur, Juan David rêvait d'une bonne vie pour eux.

A la recherche de ces rêves, il a accompagné la communauté et s'est mobilisé avec elle pendant ces journées de la minga, il était très conscient de l'héritage de lutte de nos aînés, il a toujours appelé à la résistance et portait fièrement les couleurs rouge et verte de notre organisation à laquelle il donnait de la force avec sa chonta et ses mots.

" Toujours présent dans la lutte, comme le dit notre devise : ils en tuent un, mais des milliers naîtront ", a dit Juan David, un jeune homme qui a défendu la vie et le territoire et qui devient aujourd'hui celui qui guide le chemin de notre peuple, pour ceux qui l'ont connu et pour ceux qui ne l'ont pas connu, il est déjà un exemple de lutte digne que nous devons continuer à parcourir.

"Ici tes compagnons nous continuerons dans la résistance parce que ton esprit sera toujours présent en nous", dit Vanesa Escue, une femme Nasa, qui se joint à cette douleur qui accable aujourd'hui le territoire.

Le vide que Juan laisse derrière lui est très grand, la terre elle-même le ressent et le manifeste, parce que même elle, n'est pas préparée à recevoir un fils si jeune et de cette façon, parce que la vie de Juan David a été enlevée par les balles meurtrières des acteurs qui font la guerre.

Il est clair que cette guerre ne nous appartient pas, et ceux d'entre nous qui luttent ici le font pour honorer la vie et la mémoire de nombreux jeunes qui résistent aujourd'hui depuis différents points de la route et depuis les différentes formes et expressions artistiques qui nous unissent aujourd'hui d'une seule voix.

Que la mort ne continue pas à être la sentence de nos peuples et encore moins des jeunes qui prennent possession de ce processus, nous les voulons vivants et c'est pourquoi c'est notre lutte.

La vie n'est pas négociable et n'a pas de prix et à partir de la douleur et de la rage de la communauté, que nous rejoignons depuis les différents lieux et villes, nous vous appelons à continuer dans la résistance, à ne pas lâcher car sinon, tout aura été vain.

Nous embrassons la famille de Juan David, sa mère et ses frères, nous embrassons la communauté et les jeunes du resguardo indigène de Munchique, qui élèvent aujourd'hui l'héritage qu'un jeune homme de 22 ans a semé dans chaque cœur. Pour le territoire, beaucoup de force et de résistance dans ce voyage.

Par : ACIN tissu de communication pour la vérité et la vie.

traduction carolita d'un communiqué paru sur le site du CRIC le 4 juin 2021

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