Brésil : Selon une enquête de l'ISA, l'exploitation minière sur la Terre Indigène Munduruku a augmenté de 363 % en deux ans
Publié le 3 Juin 2021
Mercredi 02 juin 2021
Tainá Aragão
Malgré l'explosion des activités illégales sur le territoire, l'opération Mundurukânia de la police fédérale a pris fin et les envahisseurs ont recommencé à opérer librement.
Une enquête de l'Institut socio-environnemental (ISA) a montré que depuis janvier 2019, il y a eu une augmentation de 363 % de la zone dégradée par l'exploitation minière dans la terre indigène (TI) Munduruku, dans le sud-ouest du Pará.
Les terres indigènes Munduruku et Sai Cinza, situées près de la municipalité de Jacareacanga (PA), ont récemment été le théâtre de l'opération Mundurukânia de la police fédérale, dont l'objectif était de lutter contre la pratique de l'exploitation minière illégale. Cependant, les envahisseurs continuent de circuler librement dans les territoires. L'opération s'est terminée vendredi dernier (28 mai).
Selon l'enquête de l'ISA, en deux ans et demi, entre janvier 2019 et mai 2021, l'exploitation minière a dévasté un total de 2 264,8 hectares de la TI Munduruku. Déjà dans la municipalité de Jacareacanga (PA), qui recouvre 98% de la TI Munduruku, l'augmentation était de 269% des zones dégradées par l'exploitation minière.
"Outre la négligence du gouvernement fédéral dans la lutte contre les crimes environnementaux et l'affaiblissement de l'application de la législation environnementale, d'autres mesures adoptées stimulent également l'escalade des invasions et de l'exploitation minière illégale", déclare Antonio Oviedo, conseiller de l'ISA.
" L'augmentation des foyers d'exploitation minière illégale est associée à la diminution du recouvrement des amendes par l'Ibama, à la volonté d'accepter les plaidoyers en faveur de l'ouverture des terres indigènes à l'exploitation minière, aux actions de l'Ibama en cas de non-respect de la loi contre l'exploitation forestière illégale, à la publication de règlements qui assouplissent l'octroi de permis environnementaux sur les terres indigènes et modifient les règles de certification des propriétés rurales chevauchant les terres indigènes, ainsi qu'à d'autres tentatives officielles visant à modifier le régime de protection des droits indigènes ", a souligné le chercheur.
Conflit à Jacareanga
"Retrait anticipé". C'est ainsi que le ministère public fédéral (MPF) a qualifié la fin de l'opération Mundurukania, de la police fédérale, qui devait se dérouler entre le 23 mai et le 10 juin. Cependant, suite à la divulgation d'un calendrier du Service de répression des crimes contre les communautés indigènes de la police fédérale, les garimpeiros ont déclenché des représailles pour paralyser les forces fédérales qui opéraient dans la région depuis seulement deux jours.
Jeudi (27/5), les garimpeiros ont tenté d'intimider les agents en fermant tous les établissements de Jacareacanga et ont manifesté contre l'action visant à contenir l'activité criminelle. En outre, ils ont mis le feu à la maison de la dirigeante Munduruku, Maria Leusa, en représailles directes contre les indigènes qui ont consacré leur vie à la lutte contre les activités illégales dans la région.
Dans une déclaration publiée le 26 mai, le mouvement Munduruku Ipereg Ayu a dénoncé les menaces qui continuent de circuler dans la région. "Pour avoir défendu la rivière propre et la forêt debout, nous sommes victimes de la politique de mort de ce gouvernement, qui nous laisse à la merci de mineurs armés sur notre propre territoire", indique le communiqué.
Le conflit n'était pas la raison principale du retrait de l'opération. Selon un rapport du journaliste Rubens Valente, sur le portail UOL, le soutien logistique que le ministère de la Défense devait apporter à l'action a été retiré quelques jours avant le début de l'opération, le 21 mai, ce qui aurait entravé la continuité de la lutte contre l'exploitation minière illégale sur les terres indigènes.
Le MPF a déposé une action civile publique en service depuis 29 jours demandant aux forces fédérales de retourner à Jacareacanga pour reprendre l'opération. "Il faut mettre fin à l'incurie et rétablir l'ordre public, qui était la raison d'être de l'opération visant à freiner l'exploitation minière clandestine", a exigé le procureur.
Mardi (1/6), le ministre Luis Roberto Barroso, du Tribunal suprême fédéral (STF), a entendu l'appel du MPF et a ordonné à la police fédérale d'adopter "toutes les mesures nécessaires" pour assurer la sécurité de la population vivant dans la TI Munduruku", dans un délai de 48 heures, y compris "le déploiement d'effectifs dans la région ou leur augmentation si nécessaire". Dans sa décision, le ministre a fait état "avec consternation du fait que les forces armées brésiliennes ne disposent pas des ressources nécessaires pour soutenir une opération déterminée par le pouvoir judiciaire pour empêcher le massacre d'indigènes.
Soutien !
Le MPF a lancé une campagne de collecte de fonds pour soutenir la reconstruction de la maison de la leader indigène Maria Leusa Munduruku qui a été incendiée par des garimpeiros illégaux. Les 19 personnes qui vivaient dans la maison ont perdu leurs biens et sont maintenant hébergées par des parents et des amis.
Par sécurité, l'Association des femmes Munduruku Wakoborũn préfère que les dons soient envoyés à un sympathisant de l'association et non directement sur le compte courant du coordinateur de l'entité, afin d'éviter la divulgation de données personnelles, comme le CPF.
traduction carolita d'un article paru sur le site de l'ISA le 2 juin 2021
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