Un soutien international est indispensable pour assurer les garantir la vie, la  protestation sociale et les droits de l'homme en Colombie - ONIC

Publié le 6 Mai 2021

par Willander Pushaina dans Communiqués de l'ONIC 06 mai 2021

Bakatá, 5/05/2021. Depuis l'Organisation Nationale Indigène de Colombie - Autorité Nationale du Gouvernement Indigène, après 8 jours du début de la grève nationale, nous lançons un appel URGENT à la communauté internationale, aux frères et sœurs d'Abya Yala et aux démocrates du monde, pour qu'ils continuent à manifester publiquement et à travers les canaux diplomatiques respectifs leur préoccupation pour les faits qui confirment les multiples actes de violence et qu'ils intercèdent auprès du gouvernement colombien, En même temps, nous demandons le renforcement des missions de vérification qui nous permettent de recueillir des informations véridiques sur la vulnérabilité et les multiples affectations des droits de l'homme, de la vie et de l'intégrité de tous les Colombiens et Colombiennes et nous les appelons à soutenir les efforts qui nous permettent de renforcer et de nourrir l'articulation et la coordination entre les différents processus sociaux, aujourd'hui, en résistance.

Différentes plateformes de défense des droits de l'homme ainsi que le rapport du bureau du médiateur donnent des chiffres effrayants, dans la plupart des cas à la suite de l'abus de la force contre les manifestants : 19 personnes mortes, dont 18 civils par l'action disproportionnée de la police nationale et en particulier de l'ESMAD et plus de 400 personnes blessées, un millier de personnes arrêtées qui ont signalé des agressions, des tortures, des violences sexuelles et de genre parmi d'autres violations des droits de l'homme, 8 raids qui ont été déclarés illégaux, y compris les arrestations associées. Nous avons subi pendant plus de 60 ans les rigueurs de la guerre, en plus des effets de la pandémie dans tous les sens du terme, maintenant nous voyons avec douleur comment tout le pays devient une victime, parce que ce qui est menacé c'est la démocratie.

La Colombie est une société qui a parié sur la paix, les actes de vandalisme qui ont eu lieu pendant la manifestation ne nous représentent pas, mais nous ne pouvons pas non plus accepter le manque d'empathie de ce gouvernement et son incapacité à comprendre que l'inégalité, la faim et la pauvreté conduisent également au désespoir et à la perte d'espoir et encore moins à naturaliser le fait que la réponse à ces événements soit la violence d'État. En tant que peuples et nations autochtones, qui sont l'un des acteurs les plus déterminés dans la construction sans équivoque d'une société pacifique, inclusive, démocratique et socialement juste, et en tant qu'un des secteurs les plus violés depuis la signature des accords de paix à ce jour, nous avons l'autorité morale et la légitimité sociale pour :

EXIGER la démilitarisation des villes comme condition indispensable à l'ouverture d'un véritable dialogue social, qui doit convoquer toutes les organisations et tous les secteurs qui ont participé à cette grève et qui conduit à obtenir que ce gouvernement écoute ceux d'entre nous qui aujourd'hui posent des revendications justes contre la réforme fiscale, la réforme de la santé, l'application des accords de paix et le démantèlement des droits fondamentaux comme la consultation préalable, libre et informée et les consultations populaires avec lesquelles de nombreux territoires défendent l'eau et la biodiversité du pays, entre autres.

DENONCER la brutalité policière et les violations des droits de l'homme qui ont lieu pendant la Grève Nationale, en exigeant que le Congrès de la République, le Bureau du Procureur Général, le Bureau du Procureur de la République et le Bureau du Médiateur agissent dans le cadre de leurs devoirs constitutionnels et légaux, et enquêtent sur tous les faits qui endeuillent la vie des Colombiens et qui corroborent l'urgence d'une réforme profonde qui démantèle la Doctrine Militaire de Sécurité selon laquelle le peuple est un ennemi intérieur.

REJETER la déclaration annoncée par décret d'un "état de trouble interne" qui ne fait que refléter l'incapacité du gouvernement à construire un véritable processus de paix et à promouvoir la vérité, la justice et les garanties de non-répétition, c'est la guerre et la crise sociale, environnementale, économique, humanitaire et politique qui est à la base du profond mécontentement social qui maintient le peuple mobilisé malgré l'incertitude qui pèse sur nos droits démocratiques et civils.


COMPTEZ SUR NOUS POUR LA PAIX, JAMAIS POUR LA GUERRE !

#5MParoNacional
#SOSPueblosIndígenas

traduction carolita d'un communiqué paru sur le site de l'ONIC le  mai 6 mai 2021

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