Poème à Rafael Alberti de Javier Heraud
Publié le 17 Mai 2021
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POÈME À RAFAEL ALBERTI
(Composé en sa présence, le 5 mai 1960, à l'Institut José Carlos Mariátegui).
Rafael,
Alberti,
laisse-moi appeler ta voix
de ma voix,
ton chant depuis mon chant
naufragé,
laisse-moi apprendre dans tes yeux
la parole ardente,
la poésie vivante et non voilée.
Rafael,
marin sur terre et dans le ciel,
marin et ange
marin et terre,
terre et ciel,
Alberti et Rafael.
Alberti,
à ton ciel, à ta voix,
à ton visage
ému,
maintenant, je dois chanter
par la voix des colombes.
Os dans l'arbre, pedro,
federico, rafael,
venant de si loin et
si proche.
Alberti,
que tes eaux soient pures
dans ton ciel, que ta
pluie tombe doucement
aujourd'hui sur ma
poitrine,
que ton ciel pleuve fertile
en Espagne,
que ta voix soit entendue en Amérique,
et sur terre donne ses
fruits, des fleurs dans les océans,
sème des arbres chez les
hommes. Remplisse de fleurs
ce monde.
La mort ne peut rien
contre toi.
Rafael,
la mort n'existe pas
dans tes prairies,
ne règne plus dans tes champs
bleus,
l'oubli ne t'oubliera pas
dans ses eaux tumultueuses.
Alberti,
Rafael,
dans la parole, dans le visage
de ta poésie,
tu mets ta voix et ta gorge,
tu as laissé ton âme et ton sang
ouvert,
Rafael dans ta voix
tu es resté, toi.
Eternellement.
Javier Heraud traduction carolita
Rafael,
Alberti,
déjame llamar a tu voz
desde mi voz,
a tu canto desde mi canto
naufragado,
déjame aprender en tus ojos
la palabra ardiente,
la poesía viva y despejada.
Rafael,
Marinero en tierra y cielo,
marinero y ángel
marinero y tierra,
tierra y cielo,
Alberti y rafael.
Alberti,
a tu cielo, a tu voz,
a tu rostro
emocionado,
ahora, he de cantar
en la voz de las palomas.
Hueso en el árbol, pedro,
federico, rafael,
venidos de tan lejos y
tan cerca.
Alberti,
que tus aguas vengan puras
a tu cielo, que tu
lluvia caiga suave
hoy en mi
pecho,
que tu cielo llueva fértil
en España,
que tu voz riegue en América,
y en la tierra dé sus
frutos, de flor en los océanos,
siembre árboles en los
hombres. Llene de flores
este mundo.
Nada podrá la muerte
contra tí.
Rafael,
la muerte ya no existe
en tus praderas,
ya no reina en tus campos
azules,
el olvido ya no te olvidará
en sus aguas tormentosas.
Alberti,
rafael,
en la palabra, en el rostro
de tu poesía,
pusiste tu voz y tu garganta,
dejaste tu alma y tu sangre
abierta,
Rafael en tu voz
te quedaste tú.
Eternamente.
Javier Heraud
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