Colombie : Le CRIC ne participe pas aux tables de négociation avec le gouvernement national

Publié le 18 Mai 2021

17 mai, 2021 


Les (127) Autorités Ancestrales et (10) Peuples Indigènes affiliés au Conseil Régional Indigène du Cauca CRIC-NATIONAL, unis en soutien à l'appel à la Grève Nationale initié le 28 avril 2021, par les différents secteurs sociaux, syndicats, étudiants, travailleurs, transporteurs et autres, nous précisons que le CRIC ne participe pas aux tables de négociation avec le gouvernement national

Le Conseil régional indigène du Cauca, le CRIC-National, les 127 autorités traditionnelles et les 10 peuples indigènes qu'il représente, ne participera pas aux tables de négociation avec le gouvernement national tant que la criminalisation de la protestation sociale ne cessera pas.
Il ne peut être question de dialogue avec le gouvernement national tant que le président Iván Duque et ses chefs militaires continuent d'ordonner de tirer sur les jeunes en résistance ; il ne peut être question de dialogue tant qu'ils continuent de faire disparaître, de torturer et de poursuivre en justice ceux qui participent activement à la grève nationale.

Conformément à ce qui précède, le Conseil régional indigène du Cauca CRIC-National exige la rectification de l'information donnée par le ministre du Travail Ángel Custodio Cabrera, aux médias RCN radio, Minuto 30 et La FM, le 15 mai 2021 où ils affirment de manière irresponsable qu'à partir du dimanche 16 mai 2021 "les indigènes et les jeunes seront à la table des négociations avec le gouvernement".

Nous rejetons catégoriquement ces fausses déclarations faites par le ministre aux médias privés du pays qui se prêtent à la diffusion et à la désinformation au niveau national et international, étant donné que teleSURtv.net et notimérica les mentionnent également comme source. Nous insistons et invitons la presse à enquêter et à publier les versions des différents acteurs impliqués dans l'actualité et à ne pas se contenter des déclarations officielles que le gouvernement publie depuis le confort de son bureau, ignorant la dure réalité vécue dans les territoires.

Dans ce sens, nous informons que le 16 mai 2021 des délégués du CRIC ont participé dans la ville de Bogotá pour avancer des dialogues exploratoires avec le comité national de la grève dans le cadre de la minga sociale et communautaire où ils ont exclusivement discuté l'approche, qui, dans l'ensemble, sera faite au gouvernement national, qui consiste à sauvegarder la vie et les droits de l'homme de la population colombienne et exiger des garanties pour le droit fondamental de protester, énoncées dans les points suivants :

  • Démilitariser et arrêter les attaques sur tout le territoire national.
  • Que tous ceux qui sont sortis pour protester comme un droit constitutionnel soient écartés des tribunaux.
  • Que toutes les personnes qui ont été portées disparues par les forces de sécurité soient retrouvées saines et sauves.
  • Que le gouvernement national répare intégralement tous les massacres, assassinats sélectifs, disparitions, violences physiques, verbales et psychologiques à l'encontre des femmes et tous les crimes qui violent les droits de l'homme.

Enfin, il est proposé qu'une commission soit créée avec des organisations internationales pour rendre l'itinéraire opérationnel et apporter des éclaircissements sur les questions susmentionnées. Il est précisé qu'il ne s'agit pas d'une négociation, mais d'une position où l'on espère que des garanties pour la vie, la protestation sociale et la libre pensée seront données au niveau national, afin de penser ensuite à établir un dialogue qui ouvrira la voie à des solutions concertées à la crise actuelle que connaît le pays.

DIX-SEPT (17) MAI 2021

traduction carolita d'un article paru sur le site du CRIC le 17 mai 2021

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Colombie, #Peuples originaires, #Paro nacional, #CRIC, #Position

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article