Colombie : 30 jours de grève nationale, nous restons en Minga : la grève continue, parce que le peuple qui résiste est un peuple qui vit et survit
Publié le 1 Juin 2021
ONIC
28 mai 2021
Déclaration 003-2021
À la communauté nationale et internationale
En tant qu'indigènes Awá, victimes de la violence et de l'oubli historique dans lequel nous ont maintenus les gouvernements au pouvoir, nous faisons partie de la demande de droits qui se réalise dans le processus de la Grève Nationale. Depuis le 28 mai de cette année, nous avons pris la route qui mène de Tumaco à Pasto, avec la ferme conviction que la seule façon pour le gouvernement national de s'occuper du peuple est la mobilisation sociale.
Nous exaltons le rôle fondamental que tous les Colombiens jouent, en étant les principaux protagonistes ; les jeunes, les indigènes, les paysans, les enseignants, qui sont parmi les secteurs les plus touchés par les politiques régressives du gouvernement. Indépendamment de la politique de répression qu'engendre le gouvernement d'Ivan Duque, nous continuons à nous battre pour maintenir vivante la flamme de l'espoir de voir naître un pays où l'égalité et le respect sont le début d'une société meilleure.
Les 30 jours en résistance, en mobilisation permanente, en solidarité de tous les secteurs du pays, reflètent qu'il est temps de continuer à marcher, à rêver et à construire un meilleur avenir pour tous, nous sommes et devons faire partie de la transformation nécessaire pour la dignité du peuple colombien. Aujourd'hui, la société en général se réunit dans des assemblées populaires, dans des pots communaux, dans des Mingas, dans tout le pays, dans les quartiers, dans les villages, dans les rues où nous manifestons, pour construire un nouveau rêve de nation, où la dignité est la règle.
Nous, du territoire ɨnkal Awá, continuerons à contribuer à cette Grève Nationale depuis notre territoire. Nous apprécions l'engagement de tous les mingueros ɨnkal Awá qui accompagnent la Minga depuis des communautés éloignées, sur des chemins de terre et de rivière avec des trajets d'un à deux jours. Il n'est pas facile de laisser derrière soi les familles dans les communautés, mais nous savons que tout le temps passé dans la mobilisation aidera la Colombie à trouver une meilleure voie.
Nous tenons le gouvernement national d'Ivan Duque responsable de tous les excès de force qui ont été donnés par l'État. Pour tous les assassinats, les disparitions, les personnes menacées, les violences sexuelles, et pour toutes les victimes de la répression de ce gouvernement. Nous exigeons la fin de la barbarie dans les campagnes et les villes, ainsi que la répression aveugle de l'État.
Nous saluons nos frères et sœurs latino-américains et les exhortons à continuer à entourer la grève nationale et à continuer à dénoncer dans toutes les instances internationales l'usage excessif de la force par l'État.
Nous exigeons que le gouvernement d'Iván Duque permette à la visite de la CIDH d'avancer, afin de garantir le respect des droits de l'homme dans les différents points où nous participons à la mobilisation.
Et à la communauté en général de ne pas perdre courage face à ce grand processus de mobilisation avec toutes les manifestations artistiques et culturelles qui ont été développées par les différentes collectivités.
¡¡¡¡Parar para avanzar, viva el Paro Nacional !!!!
Association des autorités traditionnelles et des conseils indigènes Awá - Organisation de l'unité indigène du peuple Awá / UNIPA
Traduction carolita d'un communiqué paru sur le site de l'ONIC le 30/05/2021