Brésil : Les Munduruku dénoncent l'attaque des garimpeiros à Jacareacanga (Pará)

Publié le 27 Mai 2021

Mercredi 26 mai 2021

Des dirigeants indigènes dénoncent des représailles pour une opération contre des envahisseurs sur la terre indigène de Munduruku, dans le sud-ouest du Pará.

Reportage : Oswaldo Braga de Souza et Tainá Aragão

Mercredi 26 au matin, les leaders Munduruku ont envoyé des audios WhatsApp aux organisations partenaires et aux avocats pour dénoncer la préparation d'une attaque contre le petit village indigène Fazenda Tapajós, à Jacareacanga, dans le sud-ouest du Pará.

Selon des informations qui doivent encore être confirmées, des garimpeiros armés se préparent à mettre le feu aux maisons des leaders indigènes et ont tiré des armes à feu sur le village. Il s'agissait de représailles à l'opération Mundurukânia, menée avec la participation de la police fédérale (PF), de la force nationale, de l'Institut brésilien de l'environnement (Ibama) et de la Fondation nationale de l'indien (FUNAI) contre les mines exploitées sur les terres indigènes (TI) Munduruku et de Sai Cinza, dans la même région. La police fédérale est déjà sur place pour garantir la sécurité des leaders indigènes dans les villages de la région.

Dans des audios, un leader Munduruku a dénoncé l'arrivée des garimpeiros dans sa maison du village de Fazenda Tapajós, à côté du village de Karapanatuba. "Ils sont arrivés chez moi, ils vont tout brûler ici. Ils sont arrivés ici, un très grand groupe, mettez tout le monde en route, je suis très inquiet", a lancé le chef.

Au début, les garimpeiros ont organisé une série de manifestations à Jacareacanga, ils ont même harcelé une partie de l'équipe de police qui se trouve dans la municipalité et ont même essayé de les expulser de l'aéroport, où ils attendaient de décoller dans des hélicoptères en direction des terres indigènes. Les manifestants ont tenté d'envahir la base de la police et de déprécier les équipements de la société qui se trouvent dans l'aéroport local. Une série de vidéos des incidents a également circulé dans la matinée dans les groupes Whatsapp.

"L'information sur l'opération s'est répandue parmi les garimpeiros et maintenant ils menacent les indigènes, avec des fusillades, en mettant le feu aux maisons des leaders Munduruku dans l'état de Pará", a déclaré la députée fédérale Joênia Wapichana (Rede-RR). Elle a déposé cette plainte lors de la session de la Commission des droits de l'homme de la Chambre, a demandé que la collégiale prenne des mesures et a souligné que les chefs indigènes demandaient de toute urgence la protection de la police fédérale.

Dans une déclaration faite fin avril, les Munduruku, du mouvement Ipereg Ayu, ont souligné qu'ils étaient farouchement opposés aux tentatives de poursuivre l'exploitation minière dans la région. "Nous voulons avertir nos proches, les autorités publiques de la municipalité de Jacareacanga et les institutions sanitaires indigènes, que l'exploitation minière sur notre terre indigène est ILLÉGALE, ce n'est pas nous qui agissons contre la loi, nous buvons de l'eau avec des insectes, de l'eau pourrie", dit le texte.

Comprendre le fonctionnement

L'opération Mundurukânia porte sur les délits d'association de malfaiteurs, l'exploitation illégale de matières premières appartenant à l'Union et les délits contre l'environnement, entre autres délits qui pourraient être découverts au cours de l'enquête. Plusieurs autres actions allant dans ce sens ont été lancées dans la région ces dernières années, comme l'"Opération Pajé Brabo" en 2018, l'"Opération Bezerro de Ouro" en 2020, qui a comporté deux phases, l'"Opération Divita 709" en 2021 et "Bezerro de Ouro 709", également cette année.

traduction carolita d'un article paru sur le site de l'ISA le 26 mai 2021

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