Pérou : Appel à la révocation des fonctionnaires du secteur de la culture pour n'avoir pas protégé les PIACI (Peuples en isolement volontaire)
Publié le 4 Avril 2021
Servindi, 4 avril 2021 - La lettre envoyée par les organisations indigènes amazoniennes est percutante et demande le renvoi immédiat des fonctionnaires responsables de la protection des peuples indigènes en situation d'isolement et de premier contact (PIACI).
La lettre dénonce le fait que certaines instances du secteur de la culture n'ont pas adopté de politiques de protection " mettant gravement en danger " la survie de ces peuples vulnérables et la responsabilité internationale du Pérou.
La lettre est adressée à Violeta Bermudez, présidente du Conseil des ministres, Alejandro Neyra, ministre de la Culture, Walter Gutierrez, médiateur et Lenin Bazan, président de la Commission des peuples du Congrès.
La lettre est signée par le président de l'Association interethnique pour le développement de la selva péruvienne (Aidesep) et les présidents de quatre organisations régionales : Fenamad, Orpio, Orau et Corpiaa.
Elle demande la révocation immédiate du directeur général des peuples autochtones (DGPI), du directeur des peuples en situation d'isolement et de premier contact (DACI) et du vice-ministre de l'interculturalité (VMI).
A cela s'ajoute l'exigence d'un processus de réorientation et de restructuration des institutions responsables "conformément aux obligations internationales (...) et aux normes de protection".
La nécessité de garantir la participation effective des organisations de peuples indigènes aux niveaux national et régional est soulignée.
Des échecs inquiétants
Malgré l'approbation d'un régime intersectoriel visant à coordonner les actions de protection des PIACI depuis 2006, le secteur n'a pas pris de mesures significatives pour faire de ce régime intersectoriel une réalité.
Quinze ans se sont écoulés depuis l'adoption du cadre normatif et "il n'existe toujours pas de mécanismes et d'outils permettant de mettre pleinement en œuvre ce régime", indique la lettre des organisations.
Une autre preuve de la négligence clamée est que "l'adoption de la politique nationale pour les peuples indigènes en situation d'isolement et les peuples en situation de premier contact est toujours en suspens.
Cette politique est censée fournir les lignes directrices de l'État péruvien en matière d'attention et de protection du PIACI, ainsi que la clarté du régime intersectoriel.
Comme la politique n'a pas été approuvée et que les instruments n'ont pas été développés, on assiste à un chaos dans le secteur où - par exemple - des propositions de catégorisation des réserves territoriales sont avancées, mais avec des concessions forestières opérant à l'intérieur de celles-ci.
Perte totale de confiance
Les organisations indigènes décrivent le traitement du personnel du ministère de la Culture comme étant "indolent", "de mauvaise foi", et que "cela a complètement sapé la confiance des organisations autochtones dans l'institutionnalité de la protection du PIACI".
Plus précisément, ils ont perdu confiance "dans les fonctionnaires qui dirigent ces institutions".
Les organisations demandent une rencontre directe avec le président du Conseil des ministres afin d'expliquer plus en détail le fondement de leurs préoccupations.
Ils réaffirment que s'ils ont été contraints de recourir à cette voie, c'est dans le but de contribuer à la construction d'une institutionnalité qui fasse de la protection des PIACI une réalité.
traduction carolita d'un article paru sur Servindi.org le 04/04/2021
Exigen destituir funcionarios del sector Cultura por no proteger a los PIACI
Servindi, 4 de abril, 2021.- Contundente es la carta enviada por las organizaciones indígenas amazónicas que pide el cese inmediato de los/as funcionarios/as responsables de la protección de los...