Mexique : Lancement de la campagne pour la vie : Mer d'offenses, montagne de dégâts
Publié le 24 Avril 2021
TLACHINOLLAN
21/04/2021
Depuis le début de la pandémie, nous avons recensé 20 cas de féminicides, 20 cas de violences sexuelles, 80 cas de violences physiques et 85 cas de violences économiques dans la région.
Entre 2007 et 2018, le nombre de plaintes pour disparition forcée dans l'État a été multiplié par 20, sans qu'il y ait une seule condamnation pour celles-ci.
Jeudi 21 avril 2021, Tlapa de Comonfort, Guerrero. Aujourd'hui, nous entamons la campagne pour la vie : Mer de d'offenses, Montagne de dégâts, à travers laquelle nous dénoncerons l'augmentation exponentielle de la violence exercée par les groupes du crime organisé agissant en collusion avec les forces de sécurité et autres autorités locales. Nous rendrons visibles les cas de disparitions forcées, de féminicides et de violences sexuelles subis par les femmes dans la Montaña de Guerrero et l'impunité dont jouissent leurs familles, qui dans leur lutte pour la vérité et la justice sont devenues de nouveaux défenseurs.
Le Guerrero est confronté à une grave crise des droits humains qui s'est aggravée avec l'urgence sanitaire de Covid-19. La présence du crime organisé, de la violence structurelle et de l'impunité a fait des milliers de victimes de violations des droits de l'homme. Selon la documentation de Tlachinollan, en 2018, au moins 13 groupes de criminalité organisée se disputaient le contrôle territorial pour la plantation et le transbordement de drogues dans l'entité. Cette présence du crime organisé a provoqué une augmentation des homicides, des enlèvements et des extorsions. Selon les chiffres fournis par le secrétaire exécutif du système national de sécurité publique jusqu'en février 2021, 3719 crimes ont été enregistrés dans le seul État.
Entre 2007 et 2018, le nombre de signalements de disparitions forcées dans l'État a été multiplié par 20, sans que les enquêtes aient avancé, de sorte qu'à ce jour, il n'y a pas une seule condamnation pour ces cas. De 2017 à ce jour, des dizaines de cas de disparitions forcées ont été enregistrés dans la région de la Montaña. La disparition forcée du défenseur des droits humains Arnulfo Cerón Soriano en 2019, la mobilisation pour le rechercher et la découverte de son corps ont motivé les familles des disparus à s'organiser pour rechercher leurs proches.
La lutte pour la présentation d'Arnulfo vivant a généré une expérience positive qui a encouragé l'organisation des familles, formant le collectif "“Luciérnaga una luz en la obscuridad, Luciole une lumière dans l'obscurité" qui, à ce jour, a mené six jours de recherche, trouvant 8 corps et plus de 80 restes squelettiques, et maintient un dialogue avec le bureau du procureur général de l'État pour vérifier les progrès des enquêtes. Malgré ce qui précède, les enquêtes ne progressent pas. Plusieurs parents sont morts sans savoir où se trouvaient leurs proches. Le cas de Gregorio Santiago Otila, membre du collectif Luciérnaga, qui a tenté d'adhérer au mécanisme de protection des défenseurs des droits de l'homme et des journalistes de la SEGOB, mais dont la bureaucratie a rendu impossible la mise en œuvre des mesures nécessaires, est illustratif.
Avec la contingence sanitaire, les agressions contre les femmes indigènes ont également augmenté de façon exponentielle. Depuis le début de la pandémie, nous avons documenté 20 cas de féminicides, 20 cas de violence sexuelle, 80 cas de violence physique et 85 cas de violence économique qui, en raison de l'indolence des autorités qui omettent de mener des enquêtes rapides et diligentes, n'ont pas été traduits en justice.
Dans un contexte de polarisation sociale et politique qui marque cette conjoncture électorale, depuis le Centre des droits de l'homme de Tlachinollan, nous rendons visible la violence qui sévit dans la région de La Montaña, les cas de disparitions forcées, de féminicides et d'agressions contre les femmes, la lutte inlassable que les familles et les défenseurs ont menée pour obtenir la vérité et la justice, et l'indolence des autorités à répondre à leurs demandes.
C'est pourquoi nous demandons aux autorités de démanteler les causes qui génèrent la violence, d'inverser la criminalité, d'éradiquer la corruption et d'offrir vérité et justice aux victimes, afin d'éviter la répétition des violations des droits de l'homme qui portent atteinte à la vie des peuples autochtones de la Montaña.
#MontañaDeDefensores
traduction carolita d'un communiqué paru sur le site Tlachinollan.org le 21/04/2021
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COMUNICADO | Lanzamiento de la campaña por la vida: Mar de agravios, montaña de quebrantos
Desde que empezó la pandemia, hemos documentado 20 casos de feminicidios, 20 de violencia sexual, 80 de violencia física y 85 de violencia económica en la región Entre el 2007 y 2018 se ...