Colombie : Le CRIC exige le respect de l'autonomie et rejette les propos du général Mayorga

Publié le 24 Avril 2021

Ils se sont déclarés en Minga permanente pour exterminer les cultures illicites de leurs territoires.

Servindi, 23 avril 2021 - Les 127 autorités indigènes du Conseil régional indigène du Cauca (CRIC) demandent aux responsables de l'État colombien de respecter leur autonomie face aux récentes confrontations pour libérer leurs territoires des cultures illicites.

Ils ont également déclaré être dans une Minga intérieure permanente, "se concentrant en tant que communautés dans cette réserve, accompagnant les autorités du Sat Tama Kiwe dans les processus de nettoyage et de contrôle territorial", ont-ils dit.

Leurs demandes ont été exposées dans un communiqué publié le 23 avril, dans lequel ils invoquent la solidarité de la communauté internationale, des défenseurs des droits de l'homme et de la société colombienne.

À cette fin, ils se sont réunis le 22 avril en conseil d'administration extraordinaire dans le resguardo indigène de La Laguna - Caldono, où ils ont également exprimé leur rejet de l'assassinat de Sandra Peña Chocue, gouverneur indigène.

Autonomie territoriale

Dans ce document, ils défendent l'idée que l'éradication des cultures de feuilles de coca liées à la production illicite doit être réalisée par les communautés elles-mêmes, en utilisant leur propre autonomie et juridiction.

Cela va à l'encontre de ce qu'a déclaré le général Marco Mayorga Niño, commandant de la IIIe division de l'armée, qui a annoncé qu'ils avaient accepté d'agir auprès des autorités, ce qui, selon eux, est faux.

L'éradication des cultures de coca liées à la production de cultures illicites "nous le faisons à partir de notre autonomie et de notre propre juridiction", conscients qu'elle nuit à l'économie, à la culture et à la gouvernance.

La production illicite est à la base du financement des acteurs armés, "qui cherchent à soumettre nos territoires, devenant également une excuse pour l'État de poursuivre les scénarios de guerre qui menacent notre territorialité".

Le CRIC souligne que si le chapitre ethnique et l'accord de paix avaient été respectés, ils ne verraient pas tomber leurs autorités et les membres de leur communauté, ainsi que les membres d'autres secteurs sociaux et populations.

Encore des mensonges et des faussetés de la part du général

Le CRIC dément que le général Marco Mayorga ait accepté de "dialoguer avec la garde indigène pour coordonner les activités de sécurité".

Il s'agit d'une vieille aspiration de la "sécurité démocratique" qui considère la population comme un maillon de sa dynamique militaire, mais la garde indigène "est un corps civil, pas un corps armé".

L'organisation indigène souligne que la direction de la garde indigène "est entre les mains des autorités indigènes qu'elle soutient dans les activités liées à la juridiction autochtone et au contrôle territorial.

De par sa nature et sa définition, la garde indigène "n'est pas compatible avec une dynamique armée", précise le communiqué.

En ce sens, ils rejettent le fait que l'agression armée qui a fait 22 blessés parmi les indigènes et 5 détenus dans l'après-midi du 22 avril soit présentée comme "une confrontation entre communautés indigènes et paysannes".

L'armée et la police, qui annoncent qu'elles sont et seront présentes sur le territoire, doivent expliquer la présence d'hommes armés illégalement sur le territoire indigène.

De même, ils doivent expliquer comment des personnes armées ont pu assassiner l'autorité indigène Sandra Liliana Peña aux premières heures du 20 avril 2021, à quelques encablures du carrefour Pescador et de la route panaméricaine.

traduction carolita d'un article paru sur Servindi.org le 23/04/2021

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